𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷 - 𝙴𝙻𝙻𝙸𝙴

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ELLIE



Washington DC
Georgetown
Une semaine plus tard.


- C'est bon vous avez tout ? demande James alors qu'il charge les derniers cartons dans la voiture.

Encore un en main, je le lui passe avant de dégager une mèche de mon visage à l'aide des branches des lunettes posées sur mes cheveux.

Je regarde derrière moi une dernière fois avant de lui répondre. Le temps commence à se couvrir ces derniers jours. Marquant l'arrivée prochaine de l'automne.

- Oui, on est bon normalement.

- Tu nous appelles s'il te manque quelque chose, d'accord ? dit-il alors que nous revenons dans la maison, le bras sur mes épaules.

- Je le ferai, merci. Et puis, je peux venir ici dans tous les cas... non ?

Je sais pourtant que la réponse est oui, mais j'ai souvent eu cette tendance à me sentir de trop. Cette peur de ne pas être véritablement voulue.

- Tu rigoles ? Intervient alors ma mère. Tu viens quand tu veux ma chérie. J'aurais aimé que tu restes plus longtemps avec nous.

La tristesse s'est emparée de sa voix, prenant mon cœur au passage.

- Luna, viens princesse. On va finir de préparer ton sac en haut, annonce Ivy en comprenant la situation. Nous laissant James, maman et moi dans l'intimité.

- Je sais... Je suis désolé maman.

Assise sur une marche de l'escalier, celle-ci tente de refouler ses larmes. Un long gilet recouvre son corps alors que ses bras sont croisés sur ses genoux.

Elle est magnifique. Une pince tient ses cheveux bruns, légèrement plus clairs que les miens, dans un semblant de queue de cheval.

- Ne t'excuse pas, renchérit-elle alors qu'une traînée d'eau s'écoule le long de sa pommette droite.

Automatiquement mes pas se dirigent vers elle. Je l'enlace alors que l'émotion commence à prendre possession de mon être.

- J'en ai vraiment besoin... avouais-je timidement. Mais je ne serai qu'à vingt minutes, je suis toujours là.

- Je ne t'en veux pas ma chérie, tu mérites d'aller mieux. Fais ce qui te rendra heureuse.

Elle s'approche de moi et efface ma larme de son délicat doigt. Ses mains caressent mon visage avant de le prendre entre ses paumes.

- Envole toi ma fille, je suis fière de toi.

Fière.

Je me détache d'elle et m'approche de James qui rassemblait quelques affaires pendant ce temps là.

Il me prend entre ses bras. Malgré mon profond attachement pour lui, je ne suis pas souvent démonstrative avec mon beau-père. Ce n'est pas par manque d'affection, bien au contraire. Je ne suis simplement pas sa fille.

Il me considère comme telle pourtant, mais cette crainte du rejet me freine.

Mes foutues peurs entravent toujours le peu de bonheur que cette vie à bien voulu m'offrir.

Surpris mais heureux, il murmure à mon oreille de manière discrète :

- Je vais avoir le droit à des pâtisseries pendant deux semaines maintenant, je ne sais pas si je dois te remercier ou pleurer, rigole-t-il alors que je me joins à lui dans ses sourires.

C'est notre truc à nous avec maman. Noyer notre tristesse dans la cuisine. Cuisiner pour oublier. J'ai sans aucun doute pris cette manie chez elle.

Après quelques minutes, du bruit à l'étage refait surface. Les deux blondes descendent l'une après l'autre. Ivy veillant à ce que ma petite sœur ne trébuche pas dans les escaliers, son sac rose dans la main.

OVERCOMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant