I-2- La rencontre d'Erina

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"Ne m'abandonne pas... j'ai peur...".

Gabriel, haletant, se retrouve à nouveau au point de départ. La porte n'a pas perdu de verrous, toujours six restants ; ce qui signifie que le jeune garçon n'a pas réussi l'épreuve. "Laissez-moi rentrer chez moi", dit-il en sanglots.

"Et si je restais là à attendre que le sadique vienne me tuer pour de bon ? De toutes façons quoi que je fasse, je vais mourir". Gabriel fixe le plafond le coeur totalement défaitiste.

Mais ses peines ne s'arrêteraient pas là, son téléphone vibre et des dizaines de messages d'Eléna arrivent, que disent-ils ? "Trouve moi". Gabriel tente d'abord des les ignorer et d'éteindre son téléphone, mais celui-ci refuse de s'éteindre, les notifications deviennent de plus en plus fréquentes, et leurs contenus plus agressifs : "TU PENSES POUVOIR RESTER ALLONGÉ COMME ÇA, ET ESPÈRE QUE JE TE FICHE LA PAIX ? MON PAUVRE", "INCAPABLE, TU VOIS POURQUOI JE T'AI TOUJOURS LAISSÉ TOMBER ? PARCE QUE JE POUVAIS PAS BLAIRER UN TOQUARD".

Gabriel couvre ses yeux pour ne pas voir les atrocités envoyées par l'individu, même si dans sa tête Eléna est morte et que ce n'est sûrement pas elle qui écrit ces messages, le simple fait d'associer son prénom à ces messages dégradants le pousse vers un état de psychose intense. Les murs se dégradent à vu d'œil, du sang commence à remplir la pièce, la porte qui avait pourtant perdu deux verrous se retrouve avec beaucoup plus de blocage. La seconde porte qui lui a permis de croiser les mannequins disparaît. L'ampoule pète et se change toute seule ; mais les débris qu'elle laisse enflamment la couverture du lit.

Plus Gabriel avait peur, plus le degré de peur augmentait ; il venait de s'enfermer dans un nouveau problème. Le sang remplit dangereusement la pièce ce qui risque de le noyer. Dans un élan de lucidité, il écrit à Eléna en pleurant : "Je suis peut-être un toquard, mais c'est ce toquard que tu as contacté pour venir t'aider". Eléna répond automatiquement : "Démontre ton courage, trouve moi".

Lorsque Gabriel détourne ses yeux de son portable, tout s'arrête : "J'ai compris. (Gémissements) je vais te trouver et tu vas m'expliquer."

Il sèche ses larmes et cogite sur comment avancer, il se souvient exactement de la scène de manière inversée du moment où la femme l'embrassait en remontant vers la première porte ouverte : "Je ne dois pas me laisser corrompre, cette femme m'a roulé une belle pelle alors je vais lui donner un beau pied de biche dans les miches".

Le jeune homme refait alors tout le parcours, devant le seuil de la seconde porte ayant déjà les mannequins derrière lui, il se met en position de course, il crie avec détermination : vos marques, prêt ? PARTEZ !", il reprend ainsi sa course poursuite avec les êtres animés, particularité de ce moment, une ligne apparaît sur le sol pour guider Gabriel vers la femme.

La diablesse fit à nouveau son apparition, et avant même qu’elle ne touche le visage de sa victime, celui-ci lui assène d'un revers sec, le pied de biche sur sa poitrine, et, rien. L'arme l'a traverse comme ci elle n’était pas réel, après rien ici n’a l'air dans les normes de la réalité.

La femme s'efface en exclamant : "Tu ne me ferais jamais de mal".

Gabriel n’a pas le temps de comprendre la disparition que des cris s’entremêlent dans un chant saccadé de désespoir et de torture.

Épiphanie : l'écho des damnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant