I- Réveil

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"Je ne t'ai jamais aimé (étouffements)... mais j'ai tellement besoin de toi. (Gémissements) Viens ne m'abandonne pas s'il te plaît Gabriel, ne le laisse pas m'emmener..."

(Respiration lourde), "Eléna !".

Gabriel se réveille dans une pièce éclairée d'une seule ampoule accrochée à un long cable qui tourne en rond. À côté de lui, un pied de biche et son téléphone allumé.

"Ah ma tête, où suis-je ?", à l'instant même où Gabriel prononce ses mots, une notification apparaît sur son téléphone :

"Je savais que tu ne pouvais pas rester indifférent, maintenant, trouve moi", un message provenant d'Eléna.

C'est impossible Eléna est morte, il était là lors des funérailles, il l'a vu dans le cercueil sans vie. Alors, qui est-ce ? Qui ferait ce genre de blague de mauvais goût ?

Gabriel répond alors au message : "Qui es-tu ? Eléna est morte, qu'est-ce que tu fais avec son téléphone ?".

La réponse ne se fait pas attendre : "Ne traîne pas et trouve moi". Sous l'effet de choc, Gabriel lance un appel au numéro, mais le téléphone indique qu'il n'y a pas de réseau ; comment c'est possible ? Comment reçoit-il alors ces messages ?

"Je dois me lever, je ne peux pas rester ici. C'est sûrement un sadique qui m'a écrit et c'est sûrement lui qui m'a enfermé", dit Gabriel. Mais au moment où il se décide de se lever, l'ampoule accrochée pète et celui-ci se retrouve dans un noir profond. Il allume donc la torche de son téléphone, elle est assez puissante pour éclairer la pièce mieux que l'ampoule.

Il remarque alors le pied de biche qui pourrait lui être utile pour se défendre même s'il sait très bien que si le psychopathe qui se fait passer pour Eléna arrive, il ne pourrait pas faire le poids ; mais quand même une arme avec lui le rassure.

La porte de la chambre dans laquelle il est enfermé est condamnée par de multiples verrous et chaînes, au total huit éléments bloquent la porte, Gabriel commence à paniquer, "Mais... ça n'a pas de sens, les chaînes sont bloquées de l'intérieur, ça veut dire que la personne qui m'a enfermé est... dans cette pièce avec moi".

Il dirige sa torche vers tous les objets de la pièce, le pied de biche serré sur sa poitrine. Rien autour à part un lit, il décide alors d'écrire à Eléna pour lui demander de l'aide : "Comment je fais pour sortir d'ici ?"

Celle-ci lui répond : "C'est toi qui est venu m'aider alors aide moi", ça ne l'emmène nulle part.

Gabriel retourne alors dans la position où il était à son réveil, il remarque que la seule qui a changé c'est l'ampoule cassée, il y a forcement un lien. Pourquoi au moment où il se redresse l'ampoule s'éclate, il s'approche des débris qui sont bien plus nombreux que normal ; quand du verre se brise il y a quelques morceaux, il n'y a pas des centaines de bouts. Il récupère alors les restes de l'ampoule dans ses mains, rapidement, il se rend compte d'un truc qui cloche, ce qu'il reste de l'ampoule est encore chaud ; c'est tellement chaud que les mains de Gabriel brûlent et il laisse tomber ce qu'il tient.

"Merde c'est un cauchemar, si en plus je ne peux plus utiliser mes mains, autant déjà mourir", dit Gabriel.

Il prend son téléphone et pointe la lumière sur l'ampoule, à sa grande surprise, un mini feu se forme devant ses yeux. Pris de peur il lâche son téléphone qui se fissure. En tombant, le téléphone fait un son très aigu qui envoie à Gabriel un souvenir vague.

Dans ce souvenir, une silhouette d'homme l'approche, "Brûle ta zone de confort, choisis la souffrance".

Gabriel revient de son souvenir et sait exactement quoi brûler, le lit. Le signe de sa faiblesse.

Il prend encore les débris dans ses mains et les pose sur le lit avant de pointer sa torche sur eux. Le feu consume en un instant la couverture du lit, dégageant une énorme quantité de fumée, il se couche sur le sol pour prendre un peu d'air. Hélas, la quantité de fumée est trop importante pour la pièce confinée et sans ouverture dans laquelle Gabriel est enfermée.

Il s'étouffe et commence à perdre connaissance, dans un petit moment de lucidité il dit : "T'aurais pas dû me faire confiance, je t'ai déçu jusqu'au bout. Au moins là je peux te rejoindre" et meurt au bout de quatre minutes.

Dans sa mort présumée, Il refait le même cauchemar qu'à son réveil. Un verrou et une chaîne tombent au même moment dans la pièce, où son corps laissé pour mort est étalé, avec un son si fort que celui-ci le réveille de son état de décès.

"(Respiration profonde et gémissements), pourquoi je suis encore là ? Et la fumée, où est-elle ?", dit le garçon dans son étonnement.

Son téléphone vibre encore près de lui, et voit que c'est un message d'Eléna : "Tu ne mérites pas de mourir, la mort serait trop douce. Maintenant trouve moi".

Gabriel éclate en sanglot : "QU'EST-CE QUE TU VEUX QUE JE FASSE ?! LAISSE MOI TRANQUILLE ! S'il... s'il te plaît...".

Eléna répond : "Trouve moi", Gabriel se retrouve encore plus dans l'incompréhension et continue de pleurer, et dit : "Laisse moi sortir, je commence à avoir peur du noir...".

Cette fois-ci l'ampoule éclate avant même qu'il n'ait eu le temps de se lever. Il saisit son téléphone, allume la torche et constate qu'une chaîne et un verrou ont sauté, il ne lui reste que six pour s'en fuir.

Il se retourne et remarque qu'une autre porte est apparue, celle-ci n'a pas de verrous, il hésite un long moment à y entrer mais que faire de plus ? Mourir à nouveau ?

Il s'arme du pied de biche qui lui n'a pas disparu et s'avance de la porte. Au moment où il s'avance, quelqu'un toque de l'autre côté de la porte, il s'arrête dans sa foulée et fait une crise de panique.

La chambre sombre simplement éclairée de la torche semblait pousser la porte loin de Gabriel. Les ombres dansaient de manière sinistre sur les murs décrépits, accentuant l'atmosphère oppressante du lieu. Chaque pas résonnait comme un écho lugubre dans le silence étouffant.

Sa respiration ne faisait que s'accélérer et sa vision se degrade au fur et à mesure. Sachant que la peur et son imagination finiront par avoir raison de lui.

Il essaie de l'ouvrir d'un coup sec, mais ne peut que l'entreouvrir. Comme ci quelqu'un de l'autre côté l'empêche d'avancer. Gabriel écoute le son saccadé d'un allaitement d'une femme agonisante, et quand il oriente la lumière vers la partie entreouverte de la porte.

Un être, une présence maléfique semble émaner de l'entrebâillement de la porte. Une lueur sinistre éclaira un regard malsain et sadique qui se fixe sur Gabriel avec une intensité glaçante. Les yeux, dépourvus de toute humanité, reflétent une cruauté indicible, et un sourire déformé se dessine lentement sur des lèvres qui semblent avoir goûté à la noirceur la plus profonde.

Un frisson incontrôlable parcourut l'échine de Gabriel, le gelant sur place. La terreur s'insinua dans chaque fibre de son être alors que ce regard insensé le dévorait, éveillant des cauchemars qui semblaient dormir dans les recoins de l'esprit de Gabriel.

Épiphanie : l'écho des damnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant