je ne veux pas croire au hasard
j'aime l'idée de la fatalité
la fatalité sans aucune possible failleje préfère me dire
que j'étais faite
pour être née au bord de la mort
qu'elle était censée me donner la vie
sous une pluie de malheursqu'ils étaient faits pour façonner leurs enfants de la plus terrible des manières
et qu'ils n'étaient pas faits pour s'aimer
que ça devait se passer ainsiqu'ils devaient piquer nos cœurs
qu'on devait passer par là
pour aujourd'hui être qui nous sommesj'aime me dire
que tu étais fait pour me noircir le cœur
qu'il n'y avait pas d'autres alternatives
que même si tu l'avais voulu tu n'aurais pas pu m'aimer autrementj'aime me dire
que je suis sûrement faite pour n'être aimée que maladroitementcar c'est tout ce que j'arrive à me dire
pour me persuader
que même si je méritais mieux
toutes ces failles était inévitablesque parfois c'était plus douloureux que la mort elle-même
et que j'aurais bien aimé y mettre un terme de nombreuses fois
pour ne plus avoir d'excuses pour me consolermais après tout
peut-être que je mourrai sans peine
si je passe ma vie sans connaître la paix
et à me battre contre des souvenirssi mon âme est assez abîmée
dans quelques décennies
lorsque l'amnésie m'embrassera
peut-être que la mort m'accordera cette miséricorde