Je crois avoir atteint mes limites avec toi ce soir, c'est juste un sentiment qui va et vient, mais là, de suite, il est entrain de prendre ses marques et de s'ancrer.
Il s'achève dans mon coeur et s'évapore de mes yeux. Si seulement tu pouvais goûter ce sentiment divin. Sentir chaque membre de ton corps s'alléger, lentement dévier vers cette douce liberté qu'est d'être affranchie de toi.
Tu me parles, et pourtant, moi, qui avait pour habitude d'être prisonnière de ta voix et pendue à tes mots, aujourd'hui me voilà sourde. Je me tiens en face de toi, et je me retrouve incapable de te décrire ou même de te regarder. J'avais pourtant ton sourire coincé dans l'entièreté de ma tête, je ne voyais que toi, absolument partout où je pouvais aller.
Je me noyais dans cet océan qu'était ta voix,
Il m'était impossible d'entendre un autre son que le tien, dont toi, seule avait le secret. Et maintenant, tu n'es plus qu'un désert aride qui jadis fut une merveille de ce monde.
C'est inimaginable comment j'ai autrefois su te rendre majestueusement charmante, comment mon amour a su te rendre inhumainement belle, tu étais une déesse et ton corps était l'étendue de ton empire.
Moi qui pensait ne même pas mériter de dormir aux portes de ton royaume, aujourd'hui, tu n'es plus qu'un mythe écrit dans une langue oubliée. Un mythe dont on ne sait rien, dont on ignore tout. J'ai essayé de dire ton nom, seul le vide m'est venu à l'esprit.
Tu étais le berceau d'un monde entier,
Mais là, de suite, tu n'es plus qu'une poussière, tu n'es plus que le vide.
