Chapitre 2

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Cela faisait bientôt deux heures que j'avais tué l'autre con. Et franchement je n'y pensais plus du tout, tuer était devenu une sorte d'habitude, maintenant ou plutôt depuis que je vis ici , et maintenant que j'y pense cela me semble faire une éternité. Je vais jusqu'à en oublier que ma vie n'a pas commencé dans ce quartier et qu'avant je n'étais pas locataire dans ce miteux studio, mon bonheur  à duré une demi seconde tandis que dans l'enfer les heures paraissent des semaines et les minutes des journées, c'est inversé: comme tout, vous pensez que tuer c'est mal ici c'est normal, si ce n'est bien, car les gens vous admireront, auront peur de vous et ici mieux vaut se faire craindre que de vivre dans la peur, croyez en mon expérience. Franchement, c'est mieux ainsi. Je fait ma vie et tant pis pour les autres: c'est la morale de l'histoire, cette morale est cruelle, je vous l'accorde même moi  je n'arrive pas à l'accepter c'est d'ailleurs cela qui me crée de belles emmerdes. C'est pour ça qu'il faut que jarrète, que je change, pour elle, pour sa sécurité, je suis tout ce qui lui reste et je ne fait qu'aggraver notre cas avec mes paroles, mes actes... en bref je fait tout de travers. Mais ce soir c'est fini je vais rentrer. Et sur cette putain de route je ne vais rien faire de stupide ou d'inconscient. A part si... non il n'y a pas de à part. Tout le monde arrive à fermer sa gueule alors pourquoi pas moi après tout.

Je continue de courir sur le chemin qui mène à mon unique raison de vivre, et je croise plusieurs sans abris  et comme à chaque fois que je passe devant eux je m'en veux , je m'en veux de ne pas pouvoir les aider. Mon cœur ou plutôt les morceaux qu'il reste de lui me crie d'aller leur acheter à manger mais non pas cette fois car je me suis fait une promesse il y a à peine quelques secondes et pour une fois je vais la respecter, pour elle. Hein Aélys, tu n'as pas intérêt à faire des tiennes car ont sait comment ça va finir.
Mais...d'un autre côté je reste humaine, je crois, non je suis sûr de ne pas avoir dépassé cette barrière qu'il y a entre les monstres et les humains. Je veux de tout mon cœur redevenir l'enfant d'avant mais la vie m'a bien fait comprendre qu'on a pas tout ce qu'on veut. Avant que je puisse rajouter d'autres argument à mes pensées je remarque une lumière qui luit au loin.
Ça doit sûrement être un groupe de sdf. Je me met donc derrière un mur et observe juste « au cas où », car à Hillbrow il peut tout arriver et la moindre chose est à suspecter. Toujours craindre le danger, toujours. Pendant que je m'arrête mes jambes tremble ça me rappelle que je cours depuis plus de  huit heures, maintenant. Arrête Aélys putain arrête de penser à ta fatigue et concentre toi.

Sur ce, je décide d'observer ce qu'il se passe dans cette rue éclairée et c'est bien ce que je pensais je vois une sans abri mais contre toute attente elle est seule. C'est inhabituel et rare qu'il soit seul et encore moins des femmes c'est extrêmement dangereux. En l'observant beaucoup de choses me frappent elle n'a pas de couverture, elle tremble de tout son être ,  est plus pâle qu'un linge et même si ici c'est habituel car il n'y pas beaucoup de lumière là c'est tourné à l'extrême, elle est également bien plus que fine je peux littéralement voir ses os. La pauvre.C'est à ce moment que je sens sentiments prendre le dessus sur mes promesses. Et comme d'habitude ils mettent en sourdine le démon sur mon épaule qui laisse place à un ange et cet ange me crie de l'aider. Encore une fois je désobéis à une des règles de ce quartier et va aider cette pauvre femme. Je sais d'avance que je vais avoir des ennuis mais tant pis je ne peux pas la laisser se faire violer ou pire, alors je prends le risque. Et il se passera ce qu'il se passera. Désolé d'avance petite soeur mais je te promets que dès que je l'aurais aider je mettrai mes nouvelles résolutions en marche. Je cesse alors de réfléchir et sors de l'ombre pour approcher cette femme. Contre toute attente elle ne dors pas. Quesque je dois lui dire? Je pense que connaître son prénom serait une bonne chose, enfin je crois bref pas le temps de réfléchir.

- Madame, excusez moi c'est quoi votre prénom. Dis je gentiment 

Super le commencement, c'est ultra intrusif putain.

- Ne vous approchez pas. En disant cela ça voie respire la crainte

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