Haley : train de vie

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J'ai faim. Je suis en pleine préparation pour finir à tant mon boulot que j'en ai carrément oubliée de manger.

Je sens des chuchotements derrière mon dos qui m'empêche d'avancer. Je finis donc par me lever et je le dirige vers la la salle de repos.

« - Pour une fois qu'elle se lève pour aller se reposer, chuchote une énième personne, c'est un fantôme cette femme.

- Un fantôme peut être, mais elle est douée. Bien qu'elle a fini ses études de marketing il y a à peine quelques mois, elle s'est déjà fait embauchée dans la plus grande entreprise de mode du pays.

Je souris malgré moi, je ne parle pas souvent alors c'est dur de connaître leur avis sur moi.

- Oui, un génie certes mais si elle continue à être sérieuse et a n'adresser la parole à personne, elle ne va pas faire long feu. Je me demande pourquoi le boss ne lui reproche rien. Continue une voix plus féminine. Il me semble que c'est celle d'Annaé.

- Ses formes ? Pour une femme de 21 ans, elle a des formes plutôt développées. Je parie sur ça ; le boss est tombé amoureux.

- Amoureux ? Répète Annaé, tu te trompe. Il n'a de yeux que pour le travail.

Ah ? Un homme à le droit d'avoir de yeux que pour le travail mais les femmes non ? C'est la plus grosse blague qu'il m'ait donnée d'entendre. Je passe devant elles puis je m'arrête.

- Excusez-moi, mais si vous tenez tant que ça à jacasser sur mon compte, ayez l'obligeance de le faire après m'avoir rendue vos sondages pour la nouvelle collection, je me suis bien faite comprendre ? Ce n'est pas une question au cas où.

- Je... Pardon, s'excuse Annaé avant de prendre à part sa collègue.

- Putain c'est quoi cette façon de parler ? On est au vingt-et-unièmes siècles et elle parle comme des gens de la royauté.. »

Si tu savais... Si seulement tu avais la moindre idée sur mon compte tu serai bien étonnée.

Mais elle n'a pas tort, du moins pas en partie. Elle a raison, je devrais faire attention à ma façon de parler ou je vais me trahir. Je décide de ne plus me mêler de leur commérage et je passe devant le bureau de mon supérieur. Il a sa porte entrouverte alors j'en profite pour lui rendre mes avancées sur la collection d'automne-hiver.

Je remarque avant tout que ses yeux bleus sont clos, ses épais sourcils marrons sont froncés vers le bas, ses lunettes noires sont posés sur son bureau et que sa chaise de bureau et son corps sont orientés vers l'épaisse fenêtre qui donne sur le paysage, vu du trente deuxième étages.

Je me racle la gorge, lui rappelant ma présence et il se réveille aussitôt. Ses iris me sondent de la tête au pied et je me sens toute petite dans ma jupe en feutre noir et mon chemisier blanc impeccablement repassé. J'ai beau mesurer 1 mètre 72 j'ai l'impression de ne pas dépasser une demi douzaine de cannettes de coca empilaient les unes sur les autres.

- C'est pour...? Commence t'il en remettant ses lunettes sur son nez droit.

- Les résultats de la nouvelle collection ainsi que mes propres sondages sur les attentes du public.

- Un fantôme, un putain de génie mais un fantôme...

- Je vous demande pardon ? Je demande n'ayant entendu qu'une bribe de sa phrase.

- Rien. Absolument rien. Il arbore un sourire en coin qui laisse apparaître ses dents parfaitement alignés.

Je capitule ne voulant connaître la fin de sa phrase. Après tout ? J'ai abandonnée l'idée de le connaître depuis un bout de temps déjà et pourtant il me fait penser à quelqu'un.

UNPERFECT NIGHTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant