𝟶𝟻. 𝙹𝚘𝚞𝚎𝚞𝚛(𝚜)

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Bruises - Ellise

Isaac

Accoudé au rebord de la fenêtre de la chambre de Laurens, mes yeux se posent sur la lune éclairant le ciel sombre. Du coin de l'œil, je vois la main de Laurens - qui est présent à mes côtés - me tendre une cigarette à peine entamée. Je secoue la tête de gauche à droite pour décliner sa proposition.

À quoi tu penses ? Me questionne-t-il.

Rien d'important.

En réalité, mes pensées sont bien trop nombreuses et emmêlées pour que je puisse y voir clair, par conséquent, en parler à qui que ce soit, me semble inimaginable. Je préfère me terrer dans un silence bruyant, beaucoup plus confortable que les paroles futiles d'autrui.

Mon esprit divague vers Anastasia, sa présence dans la forêt à une heure aussi tardive me trouble. Elle est dangereuse depuis les incidents qui se produisent là-bas; si bien qu'aucun étudiant sain d'esprit y mettrait les pieds. Mais elle, elle l'avait fait, et l'image d'elle dans le fossé, à moitié endormie et blessée, ne fait que mon conforter dans mon idée qu'aller dans cette maudite forêt n'en ai pas une bonne.

Je suis fatigué de toujours imaginer le pire quand Rose et mes amis sortent de leur chambre, j'aimerais presque pouvoir les séquestrer à l'intérieur pour qu'ils n'y sortent plus.

Ce n'est peut-être pas une super idée non plus.

Je me languie du jour où le coupable de ces atrocités sera enfin dévoilé au grand jour, qu'il paiera pour les vies innocentes qu'il a arraché. Le pire, c'est que nous n'avons aucune idée et aucun soupçon sur le coupable, peut-être qu'ils sont plusieurs... ou pas. Ce qui est sûr, c'est que je ne comprends pas le traitement des autorités et de la directrice face à cela.

Pourquoi ce putain de campus n'est toujours pas interdit d'accès ?

Pourquoi nous allons continuer d'aller en cours comme si de rien n'était, comme si il n'y avait pas un meurtrier qui rôdait autour de nous ?

Pourtant, la mélancolie et la terreur semblent collées au Roos campus comme une marque indélébile. Madame Aijaz avait pris la parole il y a quelques temps ; Elle disait que le campus était toute sa vie, et que notre réussite était ce qui lui importait le plus.

C'était pour cette raison que ça lui tenait à cœur de ne pas suspendre les cours et l'accueil des étudiants.

Et ils la laissent faire ?

Si même les autorités et la directrice sont louches, on n'est pas sorti de l'auberge.

Elle a même eu le culot de terminer son monologue en assurant qu'elle et les forces de l'ordre assuraient tout de même la sécurité de tous les étudiants présents ici.

Tu parles, c'est sa phrase préférée.

Perdu dans mes pensées, je n'avais même pas remarqué l'absence soudaine de Laurens. Lorsque je détourne le regard de l'extérieur, je remarque le retour de mon amie et Anastasia, à présent changée et ses blessures - bien que superficielles - soignées. Elle s'est assise sur le lit de Laurens, et semble rire à une blague de ce dernier. Lui, est assis sur le sol et rap à tue-tête Hit' Em Up de 2Pac en faisant des gestes approximatifs.

THE CAMPUS OF DEATH (Tome 1) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant