THE CAMPUS OF DEATH (Tome 1)

𝟷𝟹. 𝙰𝚗𝚐𝚎 𝚍𝚎́𝚌𝚑𝚞

♪ Never Felt So Alone - Labrinth

Victoria

Le lendemain. 20h00.

La nuit est tombée depuis un moment lorsque je me gare devant l'adresse envoyée par message, de la part de ma mère, ce matin. Elle m'a dit s'être déplacée à Amsterdam pour me voir, et cela me semble davantage étrange, au fil des minutes. Je sens que ça cache quelque chose, car dans le cas contraire, elle se serait contentée de m'appeler.

J'ai pu constater sur internet qu'il s'agissait d'un restaurant réputé de la ville, dont j'ai déjà perçu le nom dans une discussion entre Laurens et Anna. En parlant d'eux, Laurens a créé une conversation de groupe entre nous tous, dans laquelle il s'est empressé de me rajouter. Mon téléphone ne cesse de vibrer à cause de ses nombreux messages :

De Les stars du campus :
> De Laurens
Vous faites quoi ? Personnellement, je suis sur le trône.

Les hauts talons de mes bottes noires résonnent sur le sol en marbre lorsque je me dirige vers l'accueil. Le lieu comporte plusieurs étages et une décoration chic et luxueuse.

— Madame, m'accueille un serveur, dont le tablier sombre brille sous la lumière des lustres.

— Une table a été réservée au nom de Nguyen.

— Suivez-moi...

Mes jambes suivent l'homme aux boucles rousses, jusqu'au premier étage. Lorsque j'aperçois au loin la table en question, mes sourcils se froncent en constatant que ma mère n'est pas seule. Un homme l'accompagne.

— Maman, je la salue quand le serveur disparaît.

Elle se lève pour me prendre dans ses bras, sans resserrer son étreinte.Ses longs cheveux aussi noirs que ses yeux me rappellent combien je lui ressemble. Elle fait à peine quelques centimètres de moins que moi, et sa robe rouge épouse parfaitement ses courbes. La couleur vive de ses vêtements contraste avec les miens, sombres et discrets. Elle se détache rapidement de moi avant de désigner l'homme de la main :

— Victoria, je te présente un ami...Noah.

Un sourire étincelant, des cheveux bruns et un costume taillé sur mesure, il secoue légèrement la sienne en guise de salutation. Je m'installe, toujours autant perplexe.

Elle se déplace juste pour me voir, avec un ami ? Sans me fournir plus d'explications ?

Je m'installe et Noah engage la conversation, rythmée par des banalités sans grand intérêt.

— Noah est détective privé lui aussi, m'informe ma mère, c'est un employé de l'agence. C'est ainsi que nous nous sommes rencontrés.

Je hoche la tête, et je sens que mon manque d'enthousiasme face à ce repas se fait ressentir autour de la table. Je bois une gorgée de champagne sous le regard insistant de ma génitrice.

— Alors, l'enquête, ça avance ?

— Plutôt, oui. Les caméras de surveillance, qui filmaient le car les heures précédant l'accident, ont démontré une silhouette féminine trafiquant les freins. Plusieurs éléments me poussent à douter sur le fait qu'Isaac ne soit pas le seul coupable.