𝟷𝟾. 𝙲𝚊𝚞𝚌𝚑𝚎𝚖𝚊𝚛(𝚜)

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♪ Seven - Taylor Swift

Isaac

Il est pratiquement minuit, la fatigue alourdit mes paupières. Je n'ai pas fermé l'œil depuis presque quarante-huit heures, et à présent, je résiste à l'envie de rentrer au campus et regagner ma chambre. Cependant, l'anniversaire d'Anna est important pour elle, alors, je m'efforce d'avoir l'air de passer un bon moment.

— Je fais un tas de conneries quand j'ai zéro heure de sommeil dans le sang, me murmuré-je à moi-même en buvant une gorgée de mon verre d'alcool, sous le regard de Rose, qui fait de même.

— Fatigué hein, me souffle-t-elle, ses yeux ne m'ayant pas quitté.

Je hoche la tête, et lève le récipient transparent dans sa direction, en esquissant un léger sourire. Nous nous sommes éloignés de la fête, à présent isolés dans une des grandes chambres de la maison louée pour l'occasion. Par conséquent, bien que toujours audibles, la musique et la foule humaine sont étouffées, par le vent fouettant les arbres à l'extérieur, me provoquant un sentiment de quiétude instantané. 

— Il fait une chaleur à crever ici, râle Rose en enlevant ses hauts talons et en s'approchant pour ouvrir la fenêtre.

Je me laisse tomber sur le fauteuil à côté d'un meuble où repose un grand écran de télévision, semblant coûter une blinde, comme la maison elle-même et tout ce qu'elle contient. Je constate, en faisant référence à Anna :

— Elle n'a pas fait les choses à moitié, ta copine.

— C'est vrai, n'oublions pas que son père est un putain de milliardaire, glousse-t-elle en secouant la tête. Tiens, regarde ce que j'ai trouvé, ça va te réveiller.

Elle me lance une bouteille d'eau fraiche, dénichée dans un bac de glace, reposant sur le long meuble télé. Quant à elle, elle saisit une bouteille de champagne, avant de l'ouvrir et de s'adosser à la tête de lit, sa paire d'escarpins toujours en main. Je ris à cette image.

— J'ai le droit à uniquement de l'eau ?

Ma cousine me lance un regard lourd de sous-entendus avant de boire une gorgée, directement au goulot.

— Ça va, je plaisante, murmuré-je.

— Tu es un grand garçon, tu sais, Isaac, seulement, j'ai promis à ton père de veiller sur toi, alors...

— Tu prends ton rôle à cœur.

— Toujours.

Je souris, une moue nostalgique transformant mes traits, à sa mention. Rose le remarque.

— Ton père serait fier de toi, tu le sais ça ?

Je relève les yeux vers son visage, la tête toujours baissée vers mon verre reposant sur mon genou, alors qu'elle m'analyse de ses yeux d'un bleu profond, comme si elle voulait s'assurer que ses paroles s'imprégnaient bien dans mon esprit. 

— Tu penses ?

— Non, j'en suis sûre. C'est différent.

Son ton déterminé et affirmé m'insuffle soudainement de l'espoir, elle a toujours eu ce don-là. Ce pouvoir à m'apaiser à travers ses paroles, ou parfois uniquement sa présence, son aura de confiance. À vrai dire, je ne serais dire si je la considère plus comme ma sœur ou ma cousine. Je ne sais pas, je trouve que faire entrer son entourage dans des cases est hypocrite. Parfois, les individus partageant le même sang que nous, sont moins importants que des inconnus rencontrés au cours de notre vie.

THE CAMPUS OF DEATH (Tome 1) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant