𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐓𝐑𝐎𝐈𝐒

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« La sirène, moitié femme, moitié poisson, symbolise la mer, la séduction et le danger. »

Victor Hugo « les travailleurs de la mer. »

𓆝 𓆟 𓆞 𓆝 𓆟

IRENE

Aestrelia, 1685.

J'étais devenu humaine. l'être que je haïssais le plus au monde.

Et c'était à cet instant là que mon histoire avait réellement commencé.

𓆝 𓆟 𓆞 𓆝 𓆟

Je bats ces stupides choses dans l'eau qui ne cesse de m'attirer vers le bas. Accrochant mon bras à la rambarde d'un minuscule bateau de pêche, je me hisse en avant afin de poser les pieds dedans. Mon corps nu et visqueux s'aplatit sur le sol à cause de mon manque d'expérience en matière.. De tenir sur deux jambes.

Je grimace tout en m'efforçant à rester debout, plaquant ma paume tremblante sur une caisse en bois. Je visualise le filet gorgé de poissons qui est déposé juste devant moi avant de foncer dessus, d'en attraper un par la queu et de l'enfoncer dans ma bouche.

Un petit bruit atteint mes oreilles. Coe si quelque chose claquait dans le bois. Je baisse les yeux et les roule aussitôt en apercevant Cory, qui peine à respirer, fouetté le sol de ses petites pattes.

_ Qu'est-ce que tu fiches ici ! Je hurle presque avant de sceller mes lèvres entre elles, par peur que le marin ne vienne nous surprendre sur son bateau.

Je me dépêche de prendre le seau rempli de sardines qui se situe à quelque centimètre de mon corps et  verse le contenu dans l'océan avant de l'emplir d'eau salée et d'y plonger la crevette.

Produisant de multiples bulles sous l'eau fraîche et transparente, elle sort sa tête et me regarde de ses grands yeux écarquillés.

_ Je n'allais pas te laisser seule ! il te faut bien quelqu'un pour te surveiller !

_ Excuse moi de te dire ça, mais tu ne seras qu'un fardeau. Je lance en arquant un sourcil.

_ Tu ne me feras pas changer d'avis. Assure-t-il d'un ton ferme.

Je souffle en levant les yeux au ciel, déjà exaspéré par cette mission. Il faut à tout prix que je trouve le navire de ce chasseur à la place d'être dans celui d'un stupide pecheur.

Je sens le petit navire tanguer à cause des vagues qui s'enflent de plus en plus. Enfin arrivé au port, je m'échappe. Le seau dans les bras, sous le regard du pécheur qui se met à crier et à tempêter en m'apercevant alors que je me faufile dans les rues sinueuses et bondées d'humains, portant tous de longs manteaux noirs, marrons ou bien gris ainsi que des pantalons trop larges pour leurs jambes. Ils convergent tous un regard étrange vers moi, avant que je ne me dissimule derrière un barils de poudre, entraînant avec moi un homme qui geint à cause de la pression que mes doigts exercent sur son cou. Je lui agrippe le col, lui fracasse la figure avec le pommeau de ma dague et pique ses vêtements chauds.

_ Il ne méritait peut-être pas ça... Défend Cory, toujours dans ce stupide seau.

_ Ferme la. Je réplique d'un ton dur en achevant de boutonner ma chemise, épargnant les deux premiers pour laisser ma peau respirer l'air frais de la terre ferme.

Il produit quelques bulles en soufflant sur la surface de l'eau avant de plonger.

Je promène les yeux autour de moi. Mes tympans vrillent à cause des vendeurs qui crient pour attirer l'attention des citoyens. Des chiens victimisent et aboient contre des chats, des enfantes s'amusent en libérant des bruits enthousiastes de leur gorge.

𝐏𝐑𝐎𝐅𝐎𝐍𝐃𝐄𝐔𝐑 𝐒𝐀𝐂𝐑𝐄́𝐄 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant