Chapitre 1 : Adieu

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Le ciel était d'un noir d'encre. Une pluie torrentielle martelait les fenêtres, accompagnée d'éclairs déchirant le ciel à intervalles réguliers, illuminant par brèves fulgurances la petite chambre. Le tonnerre grondait avec la même fureur qu'une tempête hivernale, malgré le début de l'été. Au-delà du vacarme extérieur, un autre bruit, plus déchirant encore, perçait le cœur du silence : les cris. Des cris violents, secs, qui résonnaient comme des coups, montant de l'étage inférieur.

Dans son lit, un petit garçon, à peine plus grand qu'un sac de pommes de terre, tentait de disparaître sous son oreiller. Chaque hurlement de ses parents faisait vibrer les murs de sa chambre, comme si les disputes faisaient partie du déluge qui ravageait son monde. Cela faisait déjà une heure, une heure que ses joues étaient baignées de larmes silencieuses, une heure qu'il essayait de se cacher, de se protéger, de s'imaginer ailleurs.

Sous l'oreiller, le doudou serré contre lui, son corps enroulé dans une couverture remontée jusqu'au cou, il rêvait d'un monde différent. Un monde où il n'y aurait plus de cris. Un monde où ses parents s'aimeraient. Où son père serait là, présent, tout le temps.

Puis, soudain, le silence. Plus un bruit. Seule la tempête dehors continuait de hurler, comme pour lui rappeler qu'il était toujours là, dans cette chambre, dans cette maison. Un claquement sec retentit. Une porte qui se ferme, une seule, mais dont l'écho semblait résonner dans tout son être.

Il attendit. Les minutes s'étirèrent, longues et étouffantes, avant que la porte de sa chambre ne s'ouvre doucement. Sa mère apparut, les yeux gonflés, les joues rougies de larmes. Sans un mot, elle vint s'asseoir au bord du lit, passant doucement une main dans ses cheveux blonds.

— Où est papa ? murmura-t-il d'une voix tremblante.

Elle prit une profonde inspiration avant de répondre, la voix brisée :

— Jérémy, ton papa... il est parti pour le travail. Je ne sais pas quand il reviendra, mais en attendant, on va rester tous les deux, d'accord ?

— Je veux qu'il revienne vite... répondit l'enfant, les yeux brillants d'espoir.

Elle resta silencieuse. Elle savait qu'elle ne pouvait rien lui promettre. Rien de vrai, du moins. Il n'avait que quatre ans... et déjà, le monde lui échappait.

Mais que répondre à l'innocence quand la vérité est trop lourde à porter ?

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Bonjour à tous,

Ceci est le premier chapitre de ma nouvelle histoire "les notes de l'abandon", qu'en pensez vous? 

Il est assez court mais les autres seront plus longs, celui-ci me sert de prologue, mais les repères temporels ne sont pas suffisamment éloignés pour que cela en soit réellement un.

J'ai commencé à l'écrire il y a un peu plus d'un an mais beaucoup de choses sont à modifier. J'espère terminer cette histoire avant fin 2024, c'est l'objectif que je me suis fixé.

N'hésitez pas à me donner votre avis 🤍

Mots : 368


Les notes de l'abandonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant