Chapitre 5: Angoisses

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Le mois d'août passait à grande vitesse, baigné de soleil et de chaleur. La rentrée approchait à grands pas, les affaires d'école étaient prêtes, et les vacances touchaient peu a peu à leur fin. Comme prévu, le jeune garçon avait du mal à se remettre de ses "retrouvailles" avec son père. Il restait reclus dans sa chambre, refusant de sortir.

Il s'isolait de plus en plus, parlait peu. Il ne trouvait de réconfort qu'auprès sa guitare, jouant quelques notes et chantonnant. Sa mère faisait de son mieux pour lui redonner un peu de joie, mais en vain. Son mutisme persista lorsqu'il apprit la nouvelle relation entre sa mère et Gérard, ce qui le replongea dans l'incompréhension qui le tourmentait depuis plusieurs mois déjà.

Le jour de la rentrée arriva vite, et Jérémy se retrouva sur le chemin de l'école en compagnie de sa mère pour sa première rentree en école primaire. 

Lorsqu'il arriva il eu le plaisir de retrouver Gregory, son meilleur ami, avant de remarquer avec effroi que l'ensemble de ses camarades étaient présents en compagnie de leurs deux parents. Il sentait des regardes se tourner vers lui, le scrutant.

Il fut bombardé de questions tout au long de la journée : "Pourquoi tu es seulement avec ta maman ?" "Où est ton papa ?" Lorsqu'il avoua enfin que son père était parti vivre loin de lui, il fut horrifié de voir les autres élèves se moquer ouvertement de lui, le laissant seul face à leurs railleries.

Jour après jour, le jeune homme se retrouvait de plus en plus isolé, exclu de toute amitié et de toute activité. Les moqueries persistaient, passant de son père à son physique. Il ne pouvait pas être tranquille sans que quelqu'un ne lui fasse une remarque. Les mois s'écoulaient, la situation persistait sans que Jérémy n'en parle à sa famille.

En ce jour d'hiver humide, alors que la neige craquait sous leurs pas, la vérité éclata. Pris de panique à l'idée de retourner dans cet environnement où la méchanceté régnait, le petit garçon se sentit mal. Son cœur se serra dans sa poitrine, son souffle devint saccadé, il manqua d'oxygène. Il se mit à pleurer, sentant son corps lui échapper. Il ne parvenait plus à contrôler quoi que ce soit, comme s'il n'était pas maître de lui-même.

Il finit par sentir sa tête tourner, les pensées le rendant fou. Étourdi, il perdit connaissance. Lorsqu'il se réveilla, il était dans un lit d'hôpital, sa mère à ses côtés. Un masque à oxygène était fixé sur son visage. Heureusement, il put sortir rapidement, mais contraint d'expliquer ce qui avait provoqué tant de stress en lui.

Sa mère prit rendez-vous avec l'enseignante de Jérémy qui lui apporta son soutien. Elle l'aida à se sentir en sécurité en classe, tenta de l'accompagner pendant la récréation, mais rien ne semblait fonctionner, car chaque matin était une rechute. Le souffle court, l'estomac noué, il perdait le contrôle et finissait par vomir si ce n'était même s'évanouir.

L'année se déroula avec la même affreuse routine. Malgré le temps, les crises ne semblaient pas s'atténuer. Le jeune homme consulta un psychologue avec qui il travailla beaucoup sur la gestion de ses émotions, mais malgré tous leurs efforts, les crises persistaient. Personne ne pouvait expliquer pourquoi son mal-être était si intense à un si jeune âge, ni pourquoi les solutions proposées ne parvenaient pas à apaiser ses angoisses.

Jérémy refusait catégoriquement de parler de son père, que ce soit avec le professionnel ou sa famille. Il se refermait à chaque fois que ce sujet était abordé, que ce soit sur son sentiment d'abandon, son incompréhension, ou sa culpabilité. Le seul moyen pour lui d'exprimer ses émotions était de les transmettre à travers les accords de sa guitare et quelques paroles qu'il avait soigneusement composées, refusant de répondre à toute question supplémentaire qui lui était posée.


Bonjour a tous, voici un nouveau chapitre ! 

Qu'en pensez vous ? Je m'excuse de mettre autant de temps entre les chapitre mais avec les cours ce n'est pas toujours facile de trouver le temps.

POUR LE PROCHAIN CHAPITRE, JE TENAIS À PRÉCISER QU'UN SAUT DANS LE TEMPS SERA EFFECTUER, JÉRÉMY AURA QUELQUE PEU GRANDIT.

J'espère que ce chapitre vous a plu !

Mots: 694


Les notes de l'abandonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant