Chapitre 12

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Alex posa précautionneusement le petit sparadrap brun sur l'épaule dénudée d'Eterae, lui arrachant une petite grimace de douleur. Il se releva et pris la seringue pleine de sang en soupirant devant le minutieux travail qui l'attendait pour lui fabriquer une montre. Il ne savait même pas pourquoi son grand frère tenait à aider cette fille, et il collaborait quand même, poussé par une intuition qu'il ne comprenait pas. Une impression désagréable, qui le saisissait dès qu'il croisait les yeux de la rousse, depuis qu'il l'avait vue dans la cellule. Mais qu'est-ce que ça pouvait bien être ?!

– Tu pourras l'enlever demain, l'informa-t-il en déposant la seringue dans un verre désinfecté.

Il allait devoir analyser le sang d'Eterae pour pouvoir lui synchroniser une montre. La jeune femme remit son t-shirt en grommelant et se releva à son tour.

– C'est fini !? se réjouit Starckost en ouvrant brusquement la porte du salon.

C'était un jour sans conseil, alors il n'avait même pas pris la peine de se coiffer et se baladait torse-nu dans son espace vital depuis qu'il s'était levé. Eterae déduisit d'ailleurs que c'était de la pure paresse puisqu'il n'avait aucun muscle important à exhiber. L'attitude de cet homme lui échappait complètement. Déjà, quand lui, elle et le type à la frange – Alex – étaient rentrés des soi-disant "courses", il était tout joyeux et il ne les avait même pas réprimandés. Pourtant, si elle avait bien tout suivi, ils étaient sous sa tutelle, non ?

– Oui, c'est fini.

Le Siégeant de la criminalité s'approcha d'Alex et lui donna une claque dans le dos, reconnaissant, même si le jeune homme s'en serait bien passé. Il alla ensuite serrer la main à Eterae, qui lui rendit le geste sans comprendre. Tout s'éclaira quand Starckost la poussa à travers le plancher et qu'ils atterrirent dans une pièce immense et complètement blanche.

– On est où !?

– Toujours dans mon espace vital, Eterae. Tu vas me montrer jusqu'où tu peux aller avant de perdre le contrôle.

Elle ouvrit la bouche pour parler mais l'homme l'interrompit :

– Au fait, mon nom, c'est Starckost.

– Sérieux ?

– On ne se moque pas des prénoms des gens. J'connais un type qui n'a pas de nom alors en avoir un, c'est déjà un luxe.

La rousse le fixa quelques instants en gardant le silence, ne sachant que penser de l'homme qui se trouvait en face d'elle.

– Bien, reprit-il. Nous allons nous battre : attaque-moi.

Eterae ne se fit pas prier et enflamma sa main droite pour le frapper. Starckost lui saisit le poignet avant que celui-ci ne le touche en arborant une expression toujours décontractée.

– Sans ta capacité.

La jeune fille remua le bras pour se dégager mais l'homme raffermit sa prise, attendant qu'elle éteigne ses flammes. Ce qu'elle fit, légèrement énervée, le Siégeant la lâcha et rangea ses mains dans ses poches en ricanant, amusé.

– On ne va pas y passer toute la journée, tu sais ?

Eterae tenta de le frapper au ventre, mais son adversaire bondit en arrière, et évita un autre coup. Il lui tenait tête les mains dans les poches, le sale §!%@£ ! Mais il ne la connaissait pas encore... Elle s'était entraînée dur dans le Dédale, pour pouvoir dompter les hyperaraignées... elle allait réussir à le frapper. Confiante, elle plia légèrement les genoux, échauffa son sang pour augmenter sa performance physique et fonça vers la gauche du Siégeant, qui ne bougea pas et se contenta d'esquisser un petit rictus satisfait. Elle essaya de lui donner un coup de poing qu'il esquiva bien sûr, mais le frappa de sa jambe à plein fouet derrière le tibia, ce qui fit craquer ses articulations et lui arracha un léger grognement. Starckost se retourna pour lui dire quelque chose mais elle lança son poing sur son visage avec une telle vitesse qu'elle crut bien qu'elle allait gagner.

Poule mutante cherche dentisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant