Chapitre 5: Privilégié

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POV Inaya

5h50, mon téléphone sonne. Je me lève en m'assurant de ne pas réveiller Charles, qui dort paisiblement au pied du lit sur un matelas gonflable. Je prends également mes patins que j'avais préparé hier soir et descends prendre mon petit déjeuner. En arrivant dans la cuisine, je remarque Oscar seul, assis sur une chaise.

- Bonjour! dis-je d'une voix enjouée mais en chuchotant pour ne pas réveiller les autres.

Je le vois sursauter, ce qui me fait sourire.

- Désolée, je ne voulais pas te faire peur.

- Salut, c'est pas grave, tout va bien.

- Qu'est ce que tu fais debout?

- Je suis incapable de trouver le sommeil et je t'avoue que j'ai un peu faim.

- Qu'est ce que tu veux manger?

- Tu as du pain et de la confiture?

- Oui, et elle est adaptée au régime des athlètes!

- Toi aussi tu as un régime stricte.

- Oui, c'est obligatoire... au revoir les bonbons, les chips et autres conneries de sodas qui me donne affreusement envie. Bon sinon est ce que ça te dirait de venir à la patinoire avec moi?

J'espère secrètement qu'il dise oui. Oscar a le don de m'intriguer et j'aimerais le connaitre un peu mieux.

- Je ne veux pas te déranger, tu...

Je lui coupe la parole, chose que je ne fais quasiment jamais, bien trop timide pour m'imposer.

- Tu ne me déranges pas, jusqu'à 9h je suis seule sur la glace.

- Et bien si c'est ainsi, je suis d'accord.

- Super alors, dit-je enthousiaste. En route alors.

Je le vois se lever et monter à l'étage, j'imagine pour prendre ses affaires.

Sur le chemin, aucun de nous ne parle. La fatigue doit se lire sur nos visages malgré notre habitude des réveils plus que matinaux. On se jette des regards, parfois nous nous sourions mais rien, aucune parole. La porte de la patinoire commence à se dessiner après nos longues minutes de marche. En entrant, je vais chercher des patins dans la réserve, non pas pour moi mais pour Oscar. J'espère qu'il a un meilleur équilibre que mon frère, parce que sinon ça promet d'être marrant.

- Dit-moi, tu as déjà patiné?

- Oui, ma petite sœur en faisait il y a longtemps.

- Super, enfile ça!

Il ne se fait pas prier et me prend les patins des mains.

- Mais comment tu as su ma pointure? Me questionna t'il surpris.

- Tes chaussures étaient dans l'entrée de la maison. Elles sont neuves donc il y a encore la pointure écrite dedans, M'explique-je.

- Effectivement, ça parait... logique, dit-il peu sûr de mon argument.

Je m'assis sur le banc et sort mes patins de mon sac. En enlevant mes chaussures, je mets ma chevillière et mes mousses. Ma cheville était toujours très bleue malgré la cicatrisation. En me relevant, je croise le regard d'Oscar. Je savais qu'à un moment ou à un autre, j'allais devoir m'expliquer. Une championne qui n'est plus capable de faire une figure sans tomber, c'est inconservable. Alors dans un élan de courage, je me mets à parler.

- Je vais t'expliquer mais s'il te plait, ne dit rien à Pierre.

Il hoche la tête pour valider sa réponse. Je respire un grand coup et lui explique:

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