Au seuil de l'adolescence, quand les cœurs battent au rythme effréné des découvertes, mon premier amour, une esquisse naïve sur la toile encore vierge de ma jeunesse, portait un nom doux et marquant : Marie. C'était au collège, sanctuaire de secrets murmurés et de rêves éphémères, que s'épanouissait cette émotion inédite, à la fois douce et tumultueuse. Marie, étoile lointaine dans le ciel de mes désirs, incarnait cet amour non partagé, beauté insaisissable qui alimentait mon âme d'adolescent.
Marie, premier frisson de mon âme, était l'objet de cet amour à sens unique, nourri de regards échangés sans retour, de mots glissés entre les pages d'un cahier jamais lus, de mains qui se tendaient mais jamais ne se frôlaient. Elle représentait l'innocence et la curiosité, un mystère jamais élucidé, une leçon d'amour apprise dans la douleur des sentiments non réciproques.
Chaque récréation devenait le théâtre de mes aspirations vaines, chaque coin du collège un décor pour ce sentiment grandissant. Sous le préau, je partageais mes confidences avec la complicité des amis, témoins privilégiés de cet amour unilatéral gravé dans le cœur, avec Marie, toujours si proche et pourtant inatteignable, au centre de mon univers déséquilibré.
Parmi les tourments doux-amers de cet amour que je ne comprenais pas, un moment reste gravé dans l'éclat de ma mémoire, une exception qui défie la solitude de mes sentiments : le premier baiser échangé avec Marie. Ce fut un instant volé au temps où le monde semblait suspendu à nos lèvres. Marie, peut-être mue par un élan de tendresse ou une curiosité passagère, s'était rapprochée, et nos cœurs, pour un instant, battaient à l'unisson. Nos regards s'étaient accrochés, nos souffles mêlés, et dans un geste aussi timide qu'inespéré, nos lèvres s'étaient rencontrées.
Ce baiser, doux et maladroit, portait en lui toute l'intensité d'un amour adolescent, un mélange de désir, de surprise et de révélation. Pour un court moment, l'amour à sens unique que je nourrissais pour Marie s'était transformé, donnant lieu à un espoir fragile, un rêve éveillé où elle partageait mes sentiments. Mais aussi rapide qu'un battement de cils, la réalité reprenait ses droits, me rappelant à la dure vérité de notre relation. Le cœur de Marie était déjà pris par un autre garçon.
Comme les saisons, mon amour pour Marie, cet amour à sens unique, se transformait, s'évanouissant parfois dans la douleur d'une nostalgie teintée de sourires et de larmes. Elle était le premier chapitre d'une histoire d'amour non réciproque, la leçon fondamentale sur laquelle se bâtiraient les affections futures, plus matures, mais toujours marquées par cette première épreuve du cœur.Marie, souvent éphémère, a marqué mon âme d'une empreinte indélébile, un souvenir précieux et douloureux que je garde comme un trésor amer. Elle était la promesse que, malgré les tempêtes à venir, il resterait toujours dans mon cœur un coin de ciel bleu, un souvenir d'été, le reflet d'un amour premier, naïf et merveilleux, vécu dans l'enceint
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Dans les méandres de la nuit
PoesíaAmours, drogues, violences... Dans cette biographie poétique, l'auteur nous plonge dans les méandres de sa jeunesse tumultueuse, marquée par la lutte contre la toxicomanie. À travers un style narratif empreint de lyrisme et d'une honnêteté brute, le...