Bloom into You - 𝕷𝖊𝖊 𝕶𝖓𝖔𝖜 (𝕾𝖙𝖗𝖆𝖞 𝕶𝖎𝖉𝖘)

- XVII -

"- Mademoiselle, que puis-je v-...

La serveuse, qui s'était avancée vers moi dans le but de prendre ma commande se stoppa net dans sa lancée. Très certainement en raison de mes yeux gonflés et larmoyants ainsi que de mon teint, maintenant pâle...

- Est-ce que tout va bien..?

- Je vais prendre ceci... sil vous plaît." demandais-je, pointant la première boisson de la carte.

Elle acquiesça et s'éclipsa aussi vite qu'elle était arrivée. 

Durant les quelques minutes avant l'arrivée de ma commande, je pouvais observer le ciel s'obscurcir et l'air se rafraîchir. Je frissonnais alors légèrement, recroquevillée dans mon manteau. Il était plus raisonnable que je rentre chez moi... mais je ne voulais pas retourner dans cet appartement à l'ambiance maintenant trop pesante à mon goût.

Un serveur déposa ma boisson devant moi. 

Alors, dans un élan, sans même réfléchir, j'en bus une grande gorgée.

Ce breuvage était répugnant, mais surtout très fort en alcool. Trop fort en alcool. Moi qui ne supportais pas ça, je sentais déjà des vertiges me prendre.

"Ressaisis-toi, Sayaka... que penserait de toi Misao ? Ressaisis-toi... restes forte."

Je soupirais comme à mon habitude, avant de finir mon verre et de partir payer. Je ne me reconnaissais même plus.

Peut être avais-je besoin de prendre un peu l'air, et retenter ainsi de mettre de l'ordre dans mes pensées ?

Marchant donc d'un pas lent dans les rues de la ville où il faisait maintenant nuit, l'agitation de la foule, des enseignes de magasins, et des nombreuses lumières me permettaient de me sentir entourée, moins seule. Pourtant, toute cette agitation me donnait presque le tournis, certainement en partie à cause de la boisson alcoolisée que je venais de boire.

Encore une fois, l'idée de rentrer chez moi pour retrouver du calme fut considérée, mais me retrouver de nouveau seule face à mes angoisses m'en dissuada encore une fois.

Je n'aurai jamais dû être désagréable de la sorte envers Minho... il ne pouvait pas savoir pour Misao après tout.

Peut être venais-je de gâcher notre amitié naissante...

Je ressentais comme une pincement au cœur à l'idée de lui avoir fait du mal à lui parler de la sorte, lui qui avait pourtant été d'une patience et d'une gentillesse sans pareil à mon égard depuis toujours.

Débouchant dans une ruelle plus tranquille, cependant non loin de la rue principale encore peuplée de passants, je me laissais tomber sur un banc.

J'attrapais mon téléphone d'une main tremblante, lisant à la va-vite les nombreux messages que m'avait laissé Minho.

Même après tout ça, il continuait à s'inquiéter pour moi.

Les quelques nuages recouvrant le ciel noir de cette froide nuit se dégagèrent pour laisser briller un instant la lune et les quelques étoiles que l'on pouvait apercevoir depuis Séoul. Je laissais se dessiner un triste sourire sur mon visage terne.

D'un pas rapide et décidé, je me mis alors en route vers l'agence en espérant ne pas arriver trop tard.

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"- Mademoiselle ! Où étiez-vous aujourd'hui ?! Vous-

- Excusez-moi... je... veuillez m'excusez je travaillerai deux fois plus demain si cela peut vous convenir !" répondis-je sans grande conviction en courant à travers les locaux de cet énorme bâtiment.

On appela encore mon nom, mais je ne répondis plus. J'avais sûrement plus important à faire.

Durant ma course, j'ai pu croiser les sept collègues de mon ami... mais aucune trace de Minho.

"- Si c'est Minho que vous cherchez... commença Hyunjin, à ma plus grande surprise, il est déjà rentré."

Je le remerciais d'un vague hochement de tête, alors qu'il n'osa même pas m'adresser un quelconque regard. Peu importe, je pourrai voir Minho demain... non ?

Bien sûr que je pourrai le voir, mais... peut être que lui ne veut plus me voir.

M'adossant au mur, je laissais glisser mon dos contre ceci avant de retomber, assise en boule au milieu de ce couloir vide et silencieux.

J'étais complètement perdue.

*****

Quelques heures plus tôt...

"- Minho...

Le danseur avait beau tenter de le cacher, son état encore plus inquiétant qu'habituellement n'avait pas échappé à ses amis. Ils le connaissaient trop bien.

- Si c'est encore la styliste qui te mets dans cet état, je demanderai à ce qu'elle ne soit plus en contact avec toi, ni même avec notre groupe, en général. déclara le leader, d'un ton insensible qui en choquait presque tous les membres.

- Tu veux qu'elle finisse sans amis, sans soutiens, sans emplois ?! Elle n'a déjà plus rien et tu-...

- Je veux le bien de notre groupe. Ton bien également... elle te mets dans tout tes états, penses un peu à toi, Minho-...

- Plutôt quitter le groupe que de la laisser tomber !"

La dernière réponse de Minho avait provoqué un silence pesant et une ambiance lourde dans la sale. Il se rendit compte de la dureté de ses paroles seulement après ce long silence.

"- Enfin, non mais... vous ne pouvez pas m'imposer de-...

- Ça va, on sait que tu ne le pensais pas vraiment... n'est-ce pas ? avait interrogé Seungmin, d'une voix tremblante.

Il baissa les yeux. Il voulait se justifier en racontant sa dispute avec Sayaka, en expliquant qu'à l'heure actuelle, tout pouvait lui arriver... mais ça ne changerait rien. Ce ne serai qu'une perte de temps.

- Bien sûr que je ne le pensais pas."

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La journée passa, et Minho ne prononça plus un mot. Il avait les yeux rivés sur son téléphone toutes les deux minutes, jusqu'à ce que son hyung le lui fasse remarquer.

Ce dernier détestait paraître aussi insensible. En réalité, il mourrait d'envie de dire à Minho d'aller la retrouver, son amie, d'agir comme il le sentait tant qu'il finissait par aller mieux. Mais il ne le pouvait pas, il ne pouvait pas se le permettre en temps que leader de Stray Kids. Le comportement du main dancer avait déjà assez fait scandale comme ça auprès des fans.

Dès la dernière répétition de danse achevée, Minho s'en était allé sans même en dire quoi que ce soit à ses amis. Il voulait retrouver Sayaka dans l'espoir qu'il ne soit pas trop tard, car du peu qu'il savait d'elle, elle serait sûrement en train de traîner en ville pour lutter contre la solitude qu'elle avait sûrement fini par détester par dessus tout.

Il était sortit de l'agence seulement une dizaine de minutes avant l'arrivée de son amie dans le bâtiment.

Au fond... peut être que cette amitié ne faisait que les ronger, et les détruire, tout les deux.