4.

37 5 3
                                    

L'odeur du propre. Elle est perturbante quand on ne l'a pas sentie depuis aussi longtemps que Deku. Y a pas à dire,ils ont la belle vie ces héros... Il ne voyait alors qu'une scène vide. Mais Shigaraki ricana, la tête haute. Le jeune vilain regarda dans la même direction et vu les acteurs préparer leur show. Il sourit. Oh ils étaient loin, mais jamais, au grand jamais, il n'aurait pu oublier cet homme. Ce blond. Ce démon qui se cache. De quoi se cache t-il ? De ses actes ? De ses remords ? Non. Il n'a pas de remords. Pas encore. Mais avant ça ! Il fallait jouer ! Alors que l'armée de shigaraki se ruait en dehors du portail de Kurogiri. Deku s'avança en direction d'un immeuble délabré. Le lieu parfait pour une retrouvailles. Shoto le suivit. Alors qu'ils étaient entouré par le vacarme incessant des combats qui se tenait non loin, ils marchaient lentement, comme pour apprécier l'instant. L'euphorie.

"-Est-ce qu'il est là ? Le garçon dont tu m'as parlé ?"

Deku hocha la tête. Contrairement à son habitude, il ne dit pas un mot. Comme s'il avait enfermé toutes ses émotions dans un bocal et qu'il attendait le bon moment pour l'ouvrir. Une fois dans l'immeuble, leurs pas résonnaient entre les coins jonchés d'araignées larges et velux et le sol sec et poussiéreux qui salissait leurs chaussures un peu plus à chaque pas. Ces résonnance ; le seul mur entre eux et le silence qui lacérerait leurs esprits. Tellement d'informations, d'émotions, de tension. Tout paraissait minime et extrême à la fois. Bientôt, ils entendirent les bruits d'un combat à l'étage. Et un homme crier. Ce cri. Il se stoppa net. Comme un choc, un accident, une erreur. Était-il prêt ? Non il ne l'était pas ! Mais si ! Si il l'était ! Il s'était préparé durant des mois pour cet instant. Pourquoi se stopper !? Ce matin encore il se sentait comme un dieu ! Mais le bruit de ces explosions... Elle faisait le même effet qu'un coup de point dans le ventre. Non ! Mais que faisait-il ici !? Pourquoi lui !? Pourquoi maintenant !? Et son cœur accéléra, son souffle se coupa, il sentit qu'il pouvait mourir, qu'il allait mourir. Alors que ses poumons se battaient comme des chiens pour un peu plus d'espace entre ses organes qui se tordait en son corps. Plus rien d'un dieu. À l'instant, il n'était qu'un mortel. Et les bruits. Ces fichus bruits. Ils étaient de trop. Trop fort, Trop nombreux, trop soudain. L'air lui parut soudain insoutenable, trop chaud et son corps trop froid ! Le tissu de sa chemise le serré trop également. Sa cravate lui fit l'effet d'une corde qui n'attendait plus qu'il ne tombe de son tabouret et lacère ses muscles, déchire ses Cette foutue cravate. Trop rouge. Alors que sa respiration se faisait trop courte.
Shoto, comme pour le sortir le l'enfer dans lequel il se noyait, posa une main sur son épaule.

"-Respire. On a tout le temps nécessaire."

Ses yeux verts, comme une forêt durant une pluie battante, trouvèrent un point de repère chez Shoto. Il acquiesça. L'armée de Shigaraki ne pouvait pas être défaite en un instant. Il pouvait s'accorder le droit de respirer. De se préparer. C'était un vilain. Pas un garçon sans cœur. Il posa sa main sur celle de Todoroki. Et après quelques minutes de silence reposant entre les deux. Il monta les dernières marches. Enfonce la porte. Puis, face à lui. Un garçon blond. Plus grand que la dernière fois qu'ils se sont vus. Ses traits, plus travaillés. Moins taillés par la vie que ceux de Deku. Derrière lui, un garçon aux cheveux rouges. Celui-ci semblait surpris par le comportement de son ami. Katsuki Bakugo. Le garçon aux cheveux en pétard. Le garçon qui hurle sans arrêt. Le cauchemar. Le démon qui avait pour jeu favoris de détruire les innocents. L'artiste qui aimait torturer. Il se tenait désormais en face de son œuvre la plus grandiose. En face de quelqu'un qu'il croyait mort, par sa faute. En face de quelque chose d'inconnu et pourtant familier.

"- Deku ?"

Sa voix. Son choc et sa confusion. Son estomac qui se retourne. Ses bras qui se mirent à trembler. Son regard qui se tourna sur son ami, à la recherche d'un support. Il n'avait même pas remarqué la présence de Shoto dans la pièce. Trop concentré sur le supposé mort en face de lui. Oh ! Tout était parfait ! Trop parfait ! Ce regard. Deku l'avait attendu depuis des mois. Il l'avait imaginé de mille et une façons différentes. Mais Katsuki était trop parfait pour être prévisible, n'est-ce pas ? Il lui offrait bien plus que ce que Deku aurait pu espérer de mieux. En voilà une bonne raison de rire. Il explosa alors dans un flou rire incessant. Ses abdos lui faisaient mal mais il ne pouvait pas s'arrêter. Au milieu des trois adolescents silencieux et des vilains gisants au sol. Il se tordait de rire en essayant tant bien que mal de respirer, finissait par haleter, un large sourire aux lèvres.

Comment les étoiles se meurent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant