Chapitre 4 - *FÉVRIER* par Aurore Devet

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Quelle fut sa surprise en voyant les deux arriver ensemble. Arnaud, parlant beaucoup trop comme à son habitude (encore une déformation professionnelle) et Jérémy, écoutant et hochant patiemment la tête malgré les nombreuses dérives de l'avocat dont le discours continu venait de passer d'une affaire passionnante aux emplacements potentiels du grand nombre d'interrupteurs nécessaires pour désolidariser toutes les lumières de la salle d'audience.

-Donc à ce moment-là, il faudra aussi que je vérifie si le poteau de droite derrière le juge est porteur.

-Hum.

L'ambiance tendue qui avait suivi de peu l'arrivée d'Arnaud était redevenue conviviale lorsque tous s'installèrent devant la dinde encore chaude.

-Bon, qui je sers en premier?

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chapitre 4

par Aurore

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Un mois plus tard

Février 2024

Arnaud claqua la porte de sa voiture et franchit la longue allée en courant, sous la pluie battante. Un déluge. Trente mètres qui avaient suffi à le tremper jusqu'aux os. Il grommela, rageant contre le permis de construire pour son futur garage attenant qui tardait à arriver. Obligé d'ouvrir un parapluie entre sa voiture et sa maison, si c'est pas malheureux !... Parapluie qu'il n'avait pas, bien sûr !

Il franchit le seuil et aussitôt une flaque d'eau se forma sur le tapis de l'entrée. Il se débarrassa aussitôt de son imperméable, qui n'avait jamais aussi mal porté son nom, puis de son pull angora et déboutonna sa chemise, elle-même trempée.

Sarah surgit dans la grande cuisine/salon/ salle à manger, donnant sur l'entrée. Elle tourna la tête et poussa un cri :

-- Bonsoir chéri ! Je ne t'ai pas vu rentrer ! Mais c'est pas l'endroit pour se déhabiller enfin .. ! Tu n'avais pas pris de parapluie ? dit Sarah tandis qu'Arnaud s'approchait d'elle torse nu, pieds nus et jean trempé.

- Bonsoir Chérie, fit-il en lui déposant un baiser sur la bouche et en la prenant par la taille. SI, j'en avais pris un ce matin, mais je l'ai oublié à l'audit Le Gaulois. Sans que Sarah ait le temps d'en placer une, il continua : Ah d'ailleurs, faut que je te raconte comment ça s'est passé, dit-il, tout en déboutonnant son jean décidément trop trempé. Philippe Gelin - tu sais, Le PDG de la société - a commencé à dire qu'il était très content que je défende ...

-- Hum hum.

Un raclement de gorge arrêta net Arnaud, qui sursauta. Il stoppa son geste.

-- Chéri, tu te souviens de mon frère, Jérémy ? J'ai oublié de te dire que je l'ai croisé en sortant du boulot et que comme il avait enfin un créneau pour voir un peu sa famille, je l'ai invité à dormir ici cette nuit.

Pendant qu'elle parlait, Arnaud avait tourné la tête vers le salon. Jérémy était installé au bout du canapé. Il parcourait des yeux le torse nu d'Arnaud, dont la peau se hérissait à cause du froid.

-- Oups, désolé, fit Arnaud en remontant son jean à la va-vite et en le reboutonnant sommairement.

-- Y'a pas de mal, répondit Jérémy.

L'avait-il dit d'une façon particulière ? Toujours est-il qu'à cette seconde précise, Arnaud se souvint subitement que son beau-frère aimait les hommes, puisqu'il l'avait pris pour un ex. Et à la seconde suivante, Arnaud se demanda bien pourquoi cette idée lui était venue et ce que ça changeait. Est-ce que le fait que Jérémy soit objectivement particulièrement sexy change quelque chose ? Rien du tout ! Et puis, oui, il s'est retrouvé en boxer devant un homme qui aime les hommes, et alors ? Pourquoi se sentait-il gêné, troublé ? De toute façon, des corps gringalets comme le sien, il risquait pas d'être attiré. Là encore, il fut surpris de sa propre pensée. Il venait d'analyser le regard que pouvait porter Jérémy sur son propre corps, là, non ?

Beaux-Frères ( fanfic collective Army)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant