Dans les ruelles labyrinthiques de Bagdad, où les vents du désert murmurent des secrets millénaires et où les couleurs chatoyantes des tapis bousculent les sens, vivait Ali, un jeune homme dont la beauté évoquait les légendes des Mille et Une Nuits. Son teint était doré comme les dunes au crépuscule, ses yeux brillaient comme des étoiles dans le ciel nocturne, et ses muscles étaient taillés par le travail ardu sous le soleil brûlant du Moyen-Orient.
Mais malgré sa grâce naturelle et sa force, Ali était contraint à une existence de servitude et de misère. Son beau-père, un homme au cœur aussi sombre que les profondeurs insondables du désert, le traitait comme une ombre indésirable dans sa propre maison. Sa voix grondait comme le tonnerre lorsqu'il ordonnait à Ali de s'atteler à toutes les tâches ingrates, des plus insignifiantes aux plus éreintantes.
Les demi-frères d'Ali, Salim et Abdel, étaient ses bourreaux quotidiens. Vêtus de soies chatoyantes et de brocarts précieux, ils déambulaient dans la demeure telles des divinités, éclaboussant de leur présence arrogante chaque recoin de l'habitation. Leurs rires cruels résonnaient comme des éclats de verre brisé dans les oreilles d'Ali, tandis qu'ils se délectaient de sa souffrance.
Pendant que Salim et Abdel se prélassaient dans le luxe, Ali était relégué aux tâches les plus basses. Ses mains calleuses étaient constamment plongées dans l'eau savonneuse, frottant sans relâche les dalles de marbre de la salle de bains, les recoins poussiéreux de la cuisine, et les vieux tapis usés qui jonchaient le sol de la demeure. Chaque souffle d'air apportait avec lui un tourbillon de saleté, maculant le visage d'Ali d'une crasse tenace qui semblait se fondre dans sa peau, comme une insulte supplémentaire à sa beauté naturelle.
Les haillons qu'il portait étaient aussi déchirés que son cœur meurtri, témoins muets de son statut de paria dans cette maison où il avait pourtant grandi. Mais malgré la cruauté incessante à laquelle il était confronté, Ali portait en lui une lueur d'espoir indomptable. Son âme généreuse et humble refusait de se laisser consumer par la noirceur qui l'entourait, et son esprit demeurait libre, comme un faucon voguant dans les cieux immenses du désert.
Chaque soir, alors que les étoiles parsemaient le firmament de leur éclat argenté, Ali se retirait dans un coin sombre de la cour, où il s'abandonnait à ses rêves les plus fous. Il imaginait un monde où la justice régnait, où la beauté était célébrée et où le pouvoir était utilisé pour le bien de tous. Et dans ces moments de solitude, il puisait la force nécessaire pour affronter un jour de plus le poids écrasant de sa servitude.
Ainsi, dans l'ombre de l'oppression, Ali continuait de briller tel un phare dans la nuit, portant en lui l'espoir d'un avenir meilleur, où sa beauté ne serait plus souillée par la crasse de l'injustice, mais magnifiée par la lumière éclatante de la liberté retrouvée.
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Deux princes amoureux
RomanceL'histoire d'Ali, serviteur au sort ingrat et celle du prince Ahmed, beau jeune homme qui croit au prince charmant. Son père, le sultan, organise un grand bal pour trouver une épouse au prince Ahmed. Ali a tant envie d'y aller, mais ses méchants dem...