9 | ROSELYNE

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En arrivant à l'arrêt de bus, je m'assois sur l'un des petits bancs en bois qui était complètement trempés.

J'essayais de voir si, à travers les fenêtres de la maison, je pouvais voir mes géniteurs.

Mais rien. Visiblement, leur sommeil est plus important que leur fille qui est sur le point de se barrer loin d'ici.

À travers le brouillard, je remarque la lueur des phares d'une voiture. Pitié faites que ce soit Alessio, et pas un mec chelou qui viendrait me kidnapper.

Heureusement, c'était bien Alessio.

Je lui fis un signe de la main, pour qu'il puisse s'arrêter.

-Où est-ce que je vous emmène, madame ?

-Peu importe, juste, loin de là.

Alessio m'ouvre la portière, pour que je puisse m'installer dans la voiture à côté de lui.

-Bon, plus sérieusement, j'aimerais bien que tu m'expliques pourquoi est-ce que je dois venir te chercher à vingt-deux heures...

-Ils ont eus ce qu'ils ont toujours voulus, c'est à dire que je me suis barrée de chez moi.

Ses yeux s'écarquillent. Malgré le manque de lumière, je remarque que ses yeux sont rouges. Très rouges.

Il me semble qu'il avait parlé d'une addiction à la drogue, lors de notre première séance. Il a donc sûrement du consommer. Et pas qu'un peu.

-Attends, c'est eux qui t'ont dis de partir ?

-Non, j'ai pas su me retenir, alors j'ai vidé mon sac. Puis j'ai lâché à mon beau-père qu'il ne me reverrai plus, pour son plus grand plaisir.

Il continue de me fixer, en portant une grande attention à ce que je dis.

-D'ailleurs, ce fils de pute a osé me dire de ne plus rester avec toi. Il se fou vraiment de ma gueule !

Il m'écoutait, mais semblait aussi perdu dans ses pensées. Je suis d'accord, il y a beaucoup de chose à encaisser.

Il démarre enfin la voiture, sans dire un mot. Son expression était fermée.

Je regardais la pluie s'abattre rapidement sur le pare-brise. Bordel, il roule vite !

-Tu comptes aller où ? finit-il par dire.

-Je ne sais pas, dans un hôtel, peut-être.

-Tu n'as pas d'argent.

-Merci de me le rappeler...

Ma réponse lui fit déclencher un sourire.

Au bout d'une dizaine de minutes, il ralentit enfin la voiture, puis s'arrête dans une petite ruelle. Une horrible odeur s'installe dans mes narines dès l'instant où je sors du véhicule.

-Où est-ce qu'on est, au juste ?

-Si t'as nul part où aller, alors tu viens avec moi.

-T'es sûr ? Enfin, je ne veux pas déranger...

-Tu ne me dérangera jamais, Rosa.

Je le regarde, perplexe, mais je me décide à le suivre.

-Merci, vraiment.

Il me prend la main, puis m'entraîne au fin-fond de la petite rue.

Il s'arrêta brusquement, puis se tourna vers moi.

LOST SOULSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant