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·Lyam·

Un cri strident me fait sortir de mon sommeil. Je tâtonne la place à ma gauche mais le lit est vide. Margot n'est pas là. Un mauvais pressentiment me prend aux tripes.

J'enfile rapidement un caleçon et un short de pyjama. À cause de la rapidité de mon geste, je tangue légèrement. Je prends mon flingue en espérant ne pas tomber sur la mère de Margot.

Lui expliquer la raison de la possession de cette arme, chez elle, serait trop compliqué. Alors si je pouvais m'épargner cela, ça m'arrangerait.

Quand j'arrive en bas, je vois le sol immaculé de sang. Je marche à tâtons, toujours mon arme pointée vers le potentiel danger. C'est la première fois depuis longtemps que je n'avais pas ressenti cette peur en voyant tout ce sang. Mon coeur tambourine dans mes oreilles et mes yeux deviennent légèrement flous.

La vision du sang ne m'a jamais effrayé. Surtout quand c'est moi qui en provoque la cause. Mais le voir, dans des instants auxquels je m'y attends le moins, me fait perdre mes moyens.

Je me replonge à ce fameux jour où j'ai découvert le corps de ma sœur et ses avants bras ensanglantés.  Une vague de frissons me parcourt.

J'ai, malgré moi, un soulagement intense en remarquant qu'il ne s'agit pas du sang de Margot. Mais je m'inquiète tout de même en voyant le corps de sa mère, inconscient, son haut taché de sang.

Je me dirige précipitamment vers elle et me permets de remonter légèrement son tee-shirt pour voir l'étendu des dégâts. C'est une blessure par balle.
Je ne peux pas appeler Yvain, notre médecin, il lui faut des meilleurs soins.

Je ne sais même pas si cet accident a un lien avec moi. Je vais faire comme si ce n'était pas le cas. J'appelle alors les urgences. Je me sens projeter deux ans auparavant, composant le numéro devant le corps de ma sœur inerte et mes mains tachées de son sang.

Après avoir indiqué l'adresse et l'état de sa mère, je me permets de raccrocher malgré l'interdiction de l'opérateur.

– Margot !

J'essaie de l'appeler mais rien. C'est le silence complet dans la maison. Je n'entends que la faible respiration de sa mère qui ouvre légèrement les yeux mais les referme directement.

– Margot est partie. Ma petite fille...

– Doucement. Gardez vos forces en attendant les médecins.

– Je perds beaucoup trop de sang Lyam...je ne penses pas...la balle a touché une artère...dis...dis à Margot que je l'aime plus que tout. Je retrouverai l'amour de ma vie là haut. Dis lui...dis lui que je serais heureuse près de son père. Prends soin d'elle s'il te plaît. Je...

– Non. Dites pas n'importe quoi.

J'appuie fortement sur sa blessure pour éviter que le sang se propage. J'entends les sirènes des pompiers. Ils entrent directement dans la maison et nous appellent.

– Nous sommes ici!

Je me recule de la mère de Margot pour laisser la place aux pompiers. J'appelle directement Lucas, pour le prévenir de la situation. Il me dit qu'il arrive au plus vite.

Je ne contrôle pas ce que je fais à cet instant précis, mais il faut croire que j'appelle Camille. Je n'ai pas d'autre solution. Je sais qu'il sera capable de tout pour retrouver sa sœur. Alors vaut mieux qu'il soit mis au courant.

– Quoi Lyam ? Dit-il sèchement.

– Camille, c'est ta mère. Et ta sœur.

– Qu'est ce qu'elles ont ?!

Endless LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant