Chapitre 2

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Je ne parle pas dans la voiture qui nous emmène à l'aéroport. Ce matin, j'ai dit au revoir à ma maison, à mes amies. Elles l'ont bien pris, elle m'ont dit qu'elles comprenaient, qu'on resterait en contact, mais est-ce qu'on comprend vraiment ce genre de choses quand on ne le vit pas ?

Tout va beaucoup trop vite, la mort de ma mère, le déménagement... Mais j'ai la capacité de m'adapter à toutes les situations. Alors comme me le répétait ma mère, je dois rester forte. Je vais rester forte. Il le faut.

Je regarde mon père : il a l'air nonchalant, mais je sais qu'au fond, il est en ébullition. Sur ce point je lui ressemble énormément et je sais exactement ce qu'il ressent. On pense beaucoup tous les deux, et j'ai de la chance d'être proche de lui.

- Ça va Leona ?

- Hmm, ça va. Et toi ?

- On fait ce qu'on peut.

- Je sais, je vis la même chose. Tu sais papa, je n'aurais pas voulu vivre ça avec quelqu'un d'autre que toi.

- Je t'aime ma grande, et tu sais que tu peux compter sur moi.

- Oui papa.

***

Plus tard nous embarquons dans l'avion et je dors beaucoup. Quand nous arrivons je me réveille enfin, reposée.

- Bienvenue en Écosse ! s'exclame mon père.

Nous devons encore faire une heure de route avant d'arriver dans le petit village où se trouve notre nouvelle maison.

Pendant le trajet je mets mon casque sur mes oreilles et j'écoute ma playlist favorite. Je regarde les plaines et les falaises, la mer au loin... Le paysage est splendide et je sens que je vais m'y plaire. Je me sens apaisée.

Quand enfin mon père s'engage sur un petit chemin de terre qui mène à notre nouvelle demeure, ma playlist est terminée.

Nous arrivons devant une maison typiquement écossaise, toute en pierre et très grande.

- Va la visiter pendant que je décharge la voiture, me dit-il.

Je m'avance devant la porte d'entrée que j'ouvre avec la clé que m'a confié mon père.

J'arrive dans une entrée : à ma droite se trouve le salon ouvert et à ma gauche une porte coulissante entrouverte laisse apparaître la cuisine. Un poêle à bois est placé à côté de moi, toujours dans l'entrée. Je décide de monter et de découvrir l'étage.

L'escalier se trouve face à moi. À l'étage se trouve une grande salle de bain avec deux lavabos, et au fil des pièces je découvre une chambre d'amis, la nouvelle chambre de mon père et ma nouvelle chambre.

Je jette un rapide coup d'œil à la chambre de mon père qui est composée d'un grand lit et d'un dressing pour le peu que je vois. Je n'ose pas trop regarder, c'est sa pièce après tout.

Je vais enfin voir ma propre chambre, je me la gardais pour la fin. J'entre doucement dans la pièce. À ma droite se trouve aussi un dressing, plus petit que celui de mon père, et à ma gauche un lit deux places. Il est poussé contre le mur et contre le coin. Au-dessus il y a un velux ! Je vais pouvoir observer les étoiles. J'aime beaucoup ça. En face du lit et à côté de la porte, aussi contre le mur, il y a un grand bureau avec une chaise. Il y a aussi une fenêtre assez large sur le mur de gauche, en retrait par rapport au lit. Elle donne sur une grande forêt qui se trouve derrière la maison et je peux voir notre jardin. Le rebord de cette fenêtre est en fait une banquette où je peux m'asseoir.

Après avoir fait le tour de la maison, je redescends et je retrouve mon père dans la cuisine.

- Tu as visité ? me demande-t-il.

- Oui.

- C'est bien.

Un blanc passe entre nous et je vois un voile de tristesse dans ses yeux l'espace d'un instant. Puis il sort une enveloppe de sa poche.

- Voici la lettre de ta mère, je te laisse la lire, elle ne regarde que toi...

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