Novalia

Chapitre 3

"Si tu lis cette lettre, c'est que quelque chose de grave m'est arrivé. Tu vas avoir toutes les réponses à tes questions. Pour commencer, l'Écosse est un lieu symbolique pour moi et important pour la suite, et cette maison où vous habitez désormais n'est pas volée ou je ne sais quoi, elle est dans la famille depuis plusieurs générations et je l'ai eu en héritage d'une vieille tante. Je te l'ai dit dès ton plus jeune âge, je suis une elfe, tu le sais depuis le temps, ton père n'est pas au courant. Toi aussi tu es un peu elfique... Tu es spéciale, je l'ai senti à ta naissance, je sais que tu auras des pouvoirs. Si tu as cette lettre entre tes mains, c'est que effectivement je suis morte et que tu vas devoir me faire confiance. Je t'ai inscrite dans une école pour que tu puisses apprendre à maîtriser tes pouvoirs. L'école est accessible à partir de 16 ans. Là-bas, une personne de confiance t'aidera. Surtout ne t'inquiètes pas, je suis sûre que tu t'en sortiras très bien. Leona, tu es une personne incroyable, ne l'oublie pas. Encore une chose, ton père pense que tu iras dans un lycée normal, tout lui fera croire que c'est le cas. Surtout, ne lui dis rien ! C'est trop dangereux pour lui. Tu comprendras. Vous vous en sortirez. Mon âme te guidera, suis la ! J'aurais aimé te voir grandir encore un peu.
Ta mère qui t'aime fort."

Je suis bien avancée avec ça... Cette lettre ne m'apprend rien, juste que j'irai dans une école particulière. Effectivement, ma mère a raison, je peux faire venir de petits objets à moi, rien qu'en agitant la main, comme si une force invisible les soulevait, et parfois mes cheveux s'agitent sans aucune raison, comme si une brise légère passait. D'ailleurs je l'entends cette brise, et c'est agréable, mais rien de bien incroyable. Elle ne m'en avait pas dit plus quand j'étais enfant, et j'ai vécu avec ça, ce qui ne m'a jamais choquée.

Soudain, une ombre argentée jaillit de l'enveloppe et semble m'attendre. Je la regarde, et elle commence à se déplacer. Elle me guide vers mon jardin. Je suis étonnée et d'un seul coup les mots de ma mère me reviennent "Mon âme te guidera, suis la !".

C'est donc ce que je vais faire. Je la suis, heureusement que mon père est occupé. Je serais bien si il me trouvait à suivre une sorte de fantôme.

Je sors de ma maison par la terrasse. Elle m'emmène dans le fin fond de mon jardin et arrive devant un petit chemin qui part d'un de ses recoins. Elle s'engage sur ce sentier et je commence à avancer parmi les branches et les buissons.

Elle s'arrête enfin devant deux arbres formant une sorte de porte. Ah. Une porte, littéralement. L'entre deux vient de se mettre à scintiller et forme désormais un portail. Je suppose que je dois traverser...

- Je vais me retrouver où encore ? soupirai-je.

Je ne sais pas, mais ça promet !

Je passe... Et me retrouve dans une forêt. Encore. Mais celle-ci est magnifique. Plein de petites lucioles brillent dans les arbres et semblent m'indiquer un nouveau chemin qui descend en pente douce.

Je continue de marcher, mon instinct me poussant à continuer. Et d'un seul coup je m'arrête. Un panneau indique : "Bienvenue à Novalia !".

Novalia.

Pourquoi ce nom me dit quelque chose... Et là, ça fait tilt. Le pays magique de ma mère ! Son monde, et le mien aussi un peu... Elle me racontait des histoires sur cette contrée quand j'étais petite et j'ai toujours cru à des histoires pour m'endormir, mais tout ceci était bien réel. Je vais aller dans une école à Novalia. Je n'en reviens pas.

Je réfléchis tout en descendant ce sentier. Où est-ce que je vais aller ? J'ai une idée derrière la tête. L'académie de Bergersen. Maintenant ça me revient, c'est une des écoles de magie les plus prestigieuses ici. Elle m'en parlait aussi.

Repenser à tout ça me donne les larmes aux yeux, je me dis qu'elle ne sera plus jamais là.

Je ne dois pas ressasser ça, pas maintenant en tout cas. Je dois me rendre à l'académie pour être sûre que j'ai une place là-bas.

Je marche encore quelques mètres et arrive au début d'un village. Je débouche dans une rue commerçante remplie de trolls, nymphes, centaures... En gros je fais tâche et je passe pour l'humaine de service avec mon cargo et mon haut assez court. Heureusement que j'ai pris avec moi le sweat qui appartenait à ma mère. Je l'enfile et mets la capuche, d'autant que l'air s'est rafraîchi.

Je me faufile dans la foule en essayant de passer inaperçue, ce qui n'est pas une mince affaire. Je vois déjà des créatures se retourner sur mon passage.

Je dois absolument trouver l'académie !