Novalia

Chapitre 9

- Je ne te le répéterai pas. À genoux.

- Non.

- Tu continues en plus, sale petite sotte. Je t'ordonne de te prosterner.

J'ai l'impression qu'une force invisible m'appuie sur le dos pour me faire plier la tête mais je résiste.

- Aller ! Agenouilles-toi bordel !

- J'ai dit non !

Je relève la tête et mets une main devant moi. Novak se retrouve projeté contre le mur d'en face. Merde alors. Ça pue pour moi. Je ne prends pas la peine de me retourner, je cours aussi loin et vite que je le peux.

Je retrouve Elowyn à côté de la colonne.

- Bah alors, t'étais où ?

- Hum. Longue histoire.

À cet instant, une cloche retentit, nous indiquant que nous devons retourner en cours.

*

Le reste de la journée se passe sans problème, et je ne vois plus Novak. Heureusement pour moi.

Ma première journée se termine. On va dire qu'aujourd'hui j'ai surtout observé et demain je rentre dans le vif du sujet. J'ai eu mon emploi du temps et nous aurons la pratique de l'épée et de l'équitation demain ainsi que la pratique de notre magie. D'ailleurs, je maîtrise un peu l'élément air, c'est sans doute pour ça que j'ai pu me défendre contre lui tout à l'heure. Je suis gémeaux de signe astrologique, donc signe de l'air. Bref. D'habitude je ne me débrouille pas trop et ce que j'ai fais aujourd'hui était étrange. On verra demain.

Elowyn m'attend à la fin de notre dernière heure et me fait littéralement un câlin.

- Je suis trop contente de t'avoir rencontrée ! On va devenir super copines toi et moi ! À demain Leona ! Je dois y aller désolée mais promis demain je t'attends dans l'entrée. Bisous !

Et elle part, me plantant sur place.

Il est déjà 17h, mais j'ai quelque chose à faire avant de rentrer chez moi. Je ressors la carte que Madame Lelierre m'a donné hier. Je regarde l'adresse et me rend compte que je suis passée devant en arrivant ce matin. J'ai une mémoire visuelle en partie donc je retrouve facilement la devanture fleurie.

La porte n'est pas fermée alors je la pousse doucement et une clochette sonne, annonçant mon arrivée. Une femme postée de dos derrière un comptoir avec une longue natte grise se retourne en m'entendant. Elle est le portrait craché de ma mère mais en plus âgé.

- Vous êtes ma... grand-mère.

Son visage s'illumine.

- Leona. Comme tu as grandi !

- Euh. Vous m'avez déjà vue ?

- Bien sûr ! Quand tu étais toute petite, à ta naissance. Mais je n'ai pas pû revenir te voir. Le portail par lequel tu es sans doute arrivée est resté fermé très longtemps du côté de Novalia et ta mère ne voulait pas prendre de risques en t'emmenant ici.

- Vous savez que...

- Oui. Je sais.

Son visage se couvrit d'un voile de tristesse.

- Je l'ai tout de suite sentit. Ce lien qui unit une mère elfe à sa fille me l'a fait savoir immédiatement. Je n'ai rien pu faire et j'en suis désolée.

- Sincères condoléances. C'était votre fille.

- Et c'était ta mère. Arrête de me vouvoyer. Je suis ta mamie et tu es ma petite fille. Tu es la seule famille qu'il me reste et nous avons tout à rattraper.

Elle ouvrit ses bras et je savais de tout mon être que cette femme était digne de confiance et extrêmement bienveillante.

Je m'y précipitais et elle m'enlaçait avec chaleur, comme si je la connaissais depuis toujours.