papillons 🦋

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PDV Théo :

Cela faisait un mois que nous cohabitions ensemble. TP est une personne remarquablement forte, mais j'ai l'impression qu'il lui manque quelque chose. Mais quoi ? Je ne suis pas du genre à m'immiscer dans la vie des gens, mais je m'inquiète. Le premier jour que l'on a passé ensemble, je l'ai vue avec les bras en sang. Se mutile-t-elle ? Si oui, pourquoi ? J'ai envie d'en savoir plus sur elle. On parle beaucoup, mais jamais de son passé. Chaque fois que je lui pose une question, elle l'esquive. Bref, en ce moment, elle est sous la douche. Son téléphone était sur la table, en face du canapé. Il se mit soudain à vibrer. Je regardai, par simple curiosité, et ce que je lus me brisa le cœur :

Okaasan : J'ai appris que tu as déménagé. Tu aurais dû simplement crever, sale gosse. Si seulement je t'avais enlevé la vie à la naissance. 😡🤬

Okaasan ? Ça veut dire "maman". Je glissai mon doigt sur l'écran froid du téléphone pour enlever la notification. Elle ne doit pas avoir une vie facile... Je l'entendis sortir de la salle de bain. Elle portait un short en tissu simple et un tee-shirt, enfin, un crop top. Ses cheveux mouillés posés sur la serviette sur ses épaules étaient... un peu sexy. C'est vrai que ça fait un moment que je n'ai pas eu de rapport, et elle est... STOP. Non, mais à quoi tu penses, Théo ?! C'est ta coloc, calme-toi.

TP : C'est quoi cette tête, Théo ?

Moi : Quelle tête ? C'est la mienne, idiote...

Elle sourit et vint se placer à côté de moi, assise, la tête sur mes genoux. Elle attrapa une mèche de mes longs cheveux et joua avec.

Moi : TP, est-ce que tu pourrais enfin... Non, laisse tomber...

Elle se redressa, posa une main sur mon menton, le releva et me regarda droit dans les yeux.

TP : Dis-moi, que puis-je faire pour toi ?

Mon cœur rata un battement quand elle me fit un léger bisou sur la joue.

Moi : Tu pourrais, comment dire... me résumer ta vie en gros ? Si ce n'est pas trop indiscret...

Son visage prit une teinte de tristesse. J'aurais dû me taire, je le savais.

TP : Je vais te faire un très bref résumé, mais ne le dis à personne. Après, tu pourras m'en faire un aussi ?

Elle me dit cela avec un air de chien battu. J'acceptai et ouvris grand mes oreilles.

TP : Je suis née dans un hôpital à Osaka le (ta date de naissance) 2001. J'ai un frère jumeau et une grande sœur. J'ai grandi à Busan, en Corée du Sud, et en 2017, il y a deux ans, après une dispute avec ma mère, je suis partie. L'année dernière, je suis venue en France. Depuis, elle me harcèle pour que je revienne, en m'insultant. Et toi, c'est quoi ton histoire ?

Moi : Euh... je te l'ai déjà dit, mais il y a un truc que je ne t'ai pas dit... Je suis chanteur.

TP : Je sais, je t'entends la nuit, hein, Nuit Incolore.

Elle me donna un coup de coude amical. Je commence à me rapprocher dangereusement d'elle, mais est-ce de l'amour ou un simple désir physique ? Honnêtement, ça me fait peur. Et si je gâchais tout avec mes idées de l'aimer, et si ce n'était pas réciproque ? Ne pense plus à ça, Théo, oublie-la. Mais comment faire ?

PDV TP :

Ne t'attache pas, ne le laisse pas s'attacher à toi. Je l'aime déjà, mais ce n'est pas grave. Autant souffrir en silence que de le faire souffrir quand je partirai. Il ne me reste que trois mois, ça passe vite, trop vite. Et plus le temps passe, plus je m'attache, mais quelle idiote ! Je ne peux pas lui faire ça.

Deux semaines plus tard

Mon deuxième mois allait bientôt commencer, et c'était sûr maintenant, je l'aime. Mais je ne veux pas le faire souffrir, alors j'ai établi un plan. À la fin du troisième mois, quand le quatrième commencera, je partirai. Pour qu'il ne me voie pas mourir. Mais comment faire pour m'en aller sans que cela semble suspect ? Je me trouvais dans le salon, je venais de me réveiller avec un café chaud dans mes mains froides. Je vis Théo venir vers moi. Depuis un certain temps, nous nous sommes rapprochés, mais à chaque rapprochement, on coupe les ponts, pour se rapprocher à nouveau le lendemain.

Théo : Il faut qu'on parle.

Moi : Vas-y, je t'écoute.

Théo : Pourquoi, chaque fois qu'on se rapproche, tu fais tout pour qu'on s'éloigne juste après ?

Moi : ... c'est difficile... tu vois...

Théo : Non, justement, je ne vois pas ! Pourquoi tu ne me dis rien, ou pourquoi tu me mens ? T'es pas logique. On dirait que ça te fait marrer de jouer avec mes sentiments. Dis-moi la vérité, pour une fois !

Moi : C'est plus difficile que ça en a l'air de te dire la vérité, ou même de te dire quoi que ce soit.

Théo : Je vois. Ça te fait simplement marrer de jouer avec moi. Bon, quand tu me diras la vérité, je reviendrai.

Il se dirigea vers la porte d'entrée, prit ses clés, et s'en alla. Je ne bougeai plus. Je n'en avais pas la force. Chacun de ses mots me tuait. Les larmes coulèrent une à une sur mes joues. Pourquoi, Théo ?

C'est beaucoup plus compliqué que ça en a l'air. Je me levai et allai m'habiller. Je n'allais pas le laisser seul, et puis merde, je vais tout lui dire. Je ne peux plus vivre dans le mensonge, je ne le veux plus...

Après m'être habillée, je descendis les escaliers à toute allure. J'étais dehors, il ne devait pas être très loin.

Moi : THÉOOO, THÉOOO !

PDV Théo :

J'entendis une voix qui ne m'était pas inconnue, bien au contraire. Je me dirigeai vers celle-ci et vis TP. Les larmes coulaient de ses beaux yeux. Je m'approchai d'elle. Elle me serra dans ses bras, mais ce fut bref. Je prononçai son nom plusieurs fois en m'excusant, mais rien, aucune réponse. Je détachai alors son corps chaud, mais étrangement léger, du mien, et je la vis, inconsciente. Je vérifiai son pouls : son cœur battait. J'appelai alors l'hôpital.

Fin du chapitre
À votre avis, que va-t-il se passer pour TP ? Arrivera-t-elle à dire à Théo la vérité sur sa maladie ?

Cette nuit sans couleur Nuit Incolore X Tp Où les histoires vivent. Découvrez maintenant