une disparitions

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PDV TP :

Il ne me restait plus qu'un putain de mois à vivre. Nous étions en pleine nuit. Un sac sur le dos, les larmes aux yeux, je savais que cette aventure touchait à sa fin. Je posai mes clés sur la table basse, pris un post-it et écrivis un dernier message pour celui que j'aime tant mais que je n'allais plus revoir.

Je savais que voir la personne qu'on aime mourir n'était pas facile. Je l'avais déjà vécu.

Flash-back :

Le 13 mai 2018 :

J'avais 17 ans à l'époque. J'allais encore en cours, en terminale. Ce jour-là, je rejoignais ma meilleure amie, Jade. Elle souffrait d'une maladie cardiaque, et les médecins ne pouvaient rien faire à part espérer une greffe, mais elle n'avait pas cette chance.

On profitait du temps qu'il lui restait. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle meure dans mes bras d'une crise cardiaque, seulement trois heures plus tard.

Fin du Flash-back :

Je me retrouvais maintenant dehors, loin de notre petit appartement. J'avais pris le premier bus, mon seul objectif étant de m'éloigner le plus possible de lui pour qu'il ne me voie pas mourir.

Une semaine plus tard - PDV Théo :

TP ? Où es-tu ? Est-elle morte ? Non, elle ne peut pas avoir disparu. Elle ne m'a pas laissé... Les larmes coulaient toujours, brouillant ma vision. Elle m'a abandonné et ne m'a laissé qu'une stupide lettre. Mais je n'en voulais pas. Ce que je voulais, c'était TP. Ses mots étaient si explicites que je ne me posais même plus la question du pourquoi. D'autres questions tournaient en boucle dans ma tête.

Je pris un carnet et commençai à écrire ce que je ressentais à ce moment. J'entendais encore sa voix résonner, mais elle s'était envolée. Que vais-je devenir, que va devenir notre histoire ? Elle est partie, et je n'ai plus que mes draps pour me consoler.

Je savais que si j'avais été réveillé, elle ne serait pas partie. La douleur envahissait chaque partie de mon être, me faisant souffrir comme jamais. Je laissai le carnet là où toutes mes pensées s'étaient envolées et pris le petit papier, le dernier qu'elle m'avait laissé. Des larmes avaient déjà abîmé le fin papier, se mêlant aux miennes. Le papier humide tremblait entre mes mains.

Avant que nous soyons ensemble, elle m'avait dit que cela ne mènerait à rien, qu'elle ne ferait que me faire pleurer. Mais comme un con, je n'avais pas voulu l'écouter.

J'avais une seule envie : en finir. Elle m'avait pourtant fait promettre de vivre pour elle, mais comment faire ?

Je ne cessais de pleurer lorsque mon téléphone vibra. Une notification apparut. C'était elle. Un sourire de soulagement s'afficha sur mon visage, rouge et humide.

Message de TP :

Théo, je te connais. Tu te demandes où je suis. Mais même moi, je ne le sais pas vraiment, alors inutile de poser la question. Je voulais juste te remercier. Grâce à toi, j'ai repris goût à la vie, même pour le peu de temps qu'il me restait. Je veux que tu me promettes de rester en vie et de réaliser ton rêve. Deviens connu de tous. Mon âme veillera sur toi pour le restant de tes jours. Je t'en supplie, ne t'enlève pas la vie, c'est tout ce que je te demande. Nous avons vécu dans un autre monde dont il est impossible de s'échapper, mais je continuerai à te soutenir.

Elle avait lu dans mes pensées.

Moi : Je te promets, TP, je ferai tout ce que tu m'as demandé.

PDV TP :

Je ne savais pas exactement où j'étais, mais j'avais trouvé un hôtel. Dans l'une des chambres, mon pancréas me torturait, me faisant vomir du sang. Je sentais que mon temps était compté. Je décidai d'envoyer un dernier message à Théo, pour qu'il sache que j'étais encore en vie, même si ce ne serait pas pour longtemps. Les larmes aux yeux, j'écrivis mes derniers mots.

Même si j'ai été inutile toute ma vie, même si j'ai le sang d'un démon en moi, vous m'avez toujours aimée ! Merci beaucoup ! Merci pour cette vie incroyable, pour toutes les émotions que j'ai vécues. Mais en grandissant, j'ai compris que l'amour apporte la haine, la joie apporte la tristesse, et la vie engendre la mort. C'est le sens de la vie, et il est impossible de s'y opposer. Mon seul regret est de ne pas avoir mis au monde l'enfant que je portais.

Je le savais, mais Théo, lui, n'en savait rien. Je l'avais découvert deux jours après ma disparition, à cause d'un retard de règles. J'avais fait un test de grossesse par précaution. C'est pour cela que j'ai contacté Théo. Je lui ai laissé entendre, sans le lui dire directement, que j'étais enceinte. Je ne voulais pas qu'il se concentre sur mon cas ou sur celui de l'enfant qui vivait encore en moi.

Sentant mon cœur faiblir peu à peu, j'appelai les secours. J'avais pris soin de supprimer tous mes contacts et applications. Ma mort devait rester secrète.

Le lendemain :

J'avais expliqué la situation à une infirmière, qui m'avait promis de prendre soin de mon enfant. Je lui avais donné le nom du père, et je lui avais demandé de rechercher son nom chaque jour sur YouTube, pour que mon enfant puisse voir son père, même s'il ne le sait pas.

PDV Auteur :

Et c'est dans cette triste nuit que TP perdit la vie.


Cette nuit sans couleur Nuit Incolore X Tp Où les histoires vivent. Découvrez maintenant