𝙲𝚎𝚕𝚎𝚜𝚝𝚒𝚊𝚕 𝙷𝚎𝚊𝚛𝚝 -[𝔾𝕃]-

𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇ℯ 4 ☾︎ꨄ︎

[TW: mentions SH/ idées suc*daires]

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Ivan LENORE

Si un jour on m'avait dit que je perdrai tout mon monde, je n'y aurai pas cru.

Mais me voilà, devant un miroir qui me vois nu.
Mon torse est recouvert de cicatrices. Je me dégoûte.

Je me revois encore et encore dans ce même canot de sauvetage. Je suis coincée dans le passé.

J'étais resté ce petit garçon de huit ans qui voyait son monde s'écroulait devant ses yeux sans avoir le courage de faire quoi que ce soit.

J'étais un putain de faible et le pire c'est que je le suis encore.

Mes yeux se baissent jusqu'à ma main droite qui tenait un couteau. Je la lève jusqu'à mon cou. Je rêvais de me l'enfoncer pour ne plus jamais ressentir ce désespoir. Je rêvais qu'un jour je pourrais vivre de nouveau sans que le passé me pourrit la vie. Je rêvais d'un monde où j'aurai pu être heureux. Je rêvais et c'était le problème, rien de tout ça était vrai.
Je ne peux pas mourir, je ne peux pas vivre, je ne peux pas sourire.
J'étais destiné à pourrir. À me faire manger par ma culpabilité. À me faire tuer de l'intérieur.

Je jette le couteau sur le côté, j'enfile une chemise de nuit et mon manteau et je sors de ma chambre.
Le jour n'était pas encore levée, le palais était donc toujours en sommeil. Je continue de marcher jusqu'à discrètement sortir dans le jardin. L'air frais me tappe le visage et je respire ce froideur pour me calmer.
Mes pas se font ressentir sur les herbes et je continue de marcher en fermant les yeux.

Des fois la nature pouvait faire des choses qu'aucuns humains pourraient réussir.

Je continue de marcher en silence mais un certain bruit vient le casser. Je suis tout de suite alerté et je me cache derrière un grand arbre. Je tends l'oreille pour écouter attentivement. Mon corps se préparait déjà pour se défendre en cas de danger mais la situation en était une toute autre.

-Je vais y aller, il va bientôt faire jour. Dit une voix que je pensais ne plus entendre avant un bon bout de temps.

-On garde ça pour une prochaine fois alors..? Lui répond une voix féminine.

J'attends un moment pour être sûr que les deux étaient partis. Je me tourne pour partir mais me cogne contre un corps légèrement plus grand.

-On ne t'a pas appris que c'était mal d'espionner les gens, Léon ?

Il me regarde avec ses beaux yeux bleus, des mèches blondes viennent décorer son visage.

Franchement bien foutu celui-là.

Je soupire avant de lui répondre ;

-Je ne vous espionnais pas, c'est juste que par je ne sais quel malheur je me retrouve là où tu es. Mais peu importe, je vais m'en aller.

J'essaie d'avancer mais son corps me bloque délibérément le passage.

-Dégage Tristan. Je ne suis pas d'humeur à me battre.

-Moi non plus. Et d'ailleurs le respect des aînés, il est inexistant chez toi.

-J'en ai rien à foutre que t'es plus vieux ou que tu te fais sucer par je ne sais qui du palais, juste laisse moi passer.