Chapitre 2 Sophia

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🎵COME BACK HOME -SOFIA CARSON🎵

J'entends déjà mon réveil retentir, avec une sonnerie infernale qui semble vouloir me déchirer les tympans. Satané réveil. Les yeux encore lourds de sommeil, je grogne en jetant un coup d'œil à l'écran lumineux de mon téléphone. Six heures cinq. Le chiffre clignote cruellement, comme pour se moquer de moi. Franchement, ce n'est pas humain de devoir se lever à cette heure-là ! Je me serais bien passée de cette torture matinale.

Je me souviens soudain que c'est le grand jour à l'université. Youpi... Mon lit douillet semble m'implorer de rester, mais je sais que je dois me lever. Avec un soupir résigné, je me laisse glisser hors de mes draps chauds, laissant mes pieds toucher le sol froid de ma chambre. C'est un choc thermique qui me tire un frisson, mais je n'ai pas le temps de m'attarder.

Je fourre rapidement mes écouteurs dans mes oreilles, cherchant désespérément la playlist "good mood" sur mon téléphone. Rien de tel que quelques bonnes chansons entraînantes pour chasser la morosité matinale et m'aider à affronter cette journée qui s'annonce mouvementée. Je ferme les yeux un instant, me laissant emporter par la musique qui envahit mon esprit, me donnant un semblant d'énergie pour affronter ce qui m'attend.

Mes amies m'ont donné des conseils sur ma tenue pour ce premier jour de cours : un jean large bleu et un haut noir décolleté pour, selon elles, "mettre ma poitrine en valeur". Je grimace en y pensant. Est-ce que je veux vraiment attirer l'attention juste là-dessus ? Je secoue la tête, une bouffée de colère montant en moi. Je ne veux pas être réduite à mon apparence physique, à une simple paire de seins. J'ai bien plus à offrir que ça, et je veux que les gens voient la vraie moi, pas juste ce qu'ils voient à l'extérieur.

Pourtant, malgré mes réserves, une part de moi hésite. Après tout, si mes amies pensent que c'est une bonne idée, peut-être qu'elles ont raison. Peut-être que cela me donnera un peu plus de confiance en moi, un peu plus de présence dans une foule d'étudiants inconnus. Mais une petite voix dans ma tête me rappelle que je ne devrais pas avoir à me plier aux attentes des autres, que je devrais être libre d'être moi-même, sans compromis.

Les mots de mon père résonnent dans ma tête comme un écho persistant : « Plus un mec grandit, plus il réfléchit avec sa bite ». C'était une phrase qu'il répétait souvent, surtout quand il était contrarié par les comportements irresponsables de certains de mes camarades de classe ou des histoires de cœur tumultueuses qui circulaient autour de Nova. Au début, je ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait dire, mais au fil des années, j'ai commencé à percevoir le sens caché derrière ces paroles.

C'était comme si mon père essayait de me prévenir des dangers qui guettaient les jeunes hommes en pleine croissance, les avertissant de ne pas succomber à leurs pulsions sans réfléchir aux conséquences. Et honnêtement, j'avais vu suffisamment d'exemples dans mon lycée pour me rendre compte qu'il y avait peut-être un fond de vérité dans ses paroles. Les rumeurs et les histoires scandaleuses qui circulaient sur Nova et d'autres filles de notre âge semblaient confirmer cette théorie.

Mais bon, c'était normal, n'est-ce pas ? Tous les adolescents traversent cette phase rebelle et tumultueuse où ils sont submergés par leurs émotions et leurs désirs, où ils prennent des décisions impulsives sans penser aux conséquences à long terme. C'était une partie intégrante de la croissance, une étape nécessaire pour se découvrir et trouver sa place dans le monde.

Finalement habillée, je me tourne vers mon miroir pour un maquillage rapide. Fond de teint pour camoufler les cernes qui témoignent de mes nuits trop courtes, correcteur pour dissimuler les petites imperfections qui semblent toujours apparaître aux moments les plus inopportuns, blush pour donner un peu de vie à mon visage pâle et fatigué, et mascara pour ouvrir mes yeux encore endormis et leur donner un peu d'éclat. Pas la peine d'en faire des tonnes, je préfère garder un look naturel plutôt que de ressembler à une de ces filles superficielles qui passent des heures devant leur miroir à se maquiller et se coiffer dans l'espoir de ressembler à des mannequins de magazine.

Les chaînes du désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant