Chapitre VIII

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Chapitre VIII :

Le Dimanche :

Aujourd'hui est un grand jour ! Nous allons enfin au Palais Royal ! Nous nous levons à l'aube et nous retrouvons tous au petit théâtre. Il faut du temps pour faire la route, nous préparer, manger, mettre nos costumes, installer le décor... Nous prenons tous les éléments dont nous avons besoins et nous mettons en route dès que possible. Nous marchons à une allure modérée. Sur notre route, nous passons juste à côté de l'atelier de mon père. Hier soir, je lui ai justement écrit une lettre pour l'informer de ce que nous allons faire aujourd'hui. Je m'éloigne donc quelques instant de la troupe.

Jean-Baptiste : Continuez votre chemin, je vous rejoins !

Je cours jusqu'à l'atelier de mon père. Il n'est toujours pas là. Il n'a pas encore pris le travail, il est trop tôt. Comme la dernière fois, je dépose ma lettre sur l'établi le plus proche. Mon regard se promène un peu plus loin dans la pièce et j'y vois ma précédente lettre sur le comptoir. Elle est déroulée. L'aurait-il donc lue en fin de compte ?! Ai-je une chance de le faire changer d'avis à mon égard ? En revanche, il ne m'a pas répondu... Peut-être que cette fois-ci il le fera ? Bref, je ne peux pas me permettre de perdre trop de temps ici, il faut que je rattrape les autres. Je quitte à nouveau l'atelier pour les rejoindre. Ils avaient plutôt bien avancé car je dus courir pour les retrouver. A mon retour parmi eux je m'aperçois qu'ils étaient en train de chanter. Sans doute pour chasser le trac. Je pousse donc également la chansonnette. Nous continuons de marcher quand tout à coup Joseph s'écroule.

Madeleine : Joseph ! Tout va bien ?

Nous lâchons nos sacs et valises pour venir l'aider. Je m'approche de lui et en tentant de le relever, je m'aperçois qu'il est trempé. Il transpire abondamment. Par chance, il n'est pas inconscient mais on sent sa difficulté à ne pas l'être.

Joseph : Oh je suis désolé... J'ai dû ne pas manger assez ce matin, c'est sûrement le stress qui me joue des tours

Louis : Tu es sûr ? Tu ne réagis pas comme ça au stress d'habitude...

Madeleine : Louis a raison, qu'est-ce qui t'arrive

Joseph : Ne vous inquiétez pas je vais bien

Jean-Baptiste : Joseph... Il est inutile de faire semblant plus longtemps tu ne crois pas ?

Il baisse la tête. En effet je pense avoir deviné, en observant son comportement à chaque répétition. Il s'affaiblit de jours en jours. Ce n'est pas le plus jeune d'entre nous au contraire, cela fait donc de lui le plus fragile. Je pense qu'il est malade.

Jean-Baptiste : J'ai remarqué que tu perds de ta forme de jours en jours

Joseph : C'est vrai, je ne peux le nier... Cependant... Ce matin je me sentais très bien, mieux que d'habitude...

Marquise : C'est curieux...N'hésites pas à te manifester, si besoin, nous ferons une pause

Joseph : Ne vous inquiétez pas, nous pouvons reprendre la route

Nous reprenons alors notre chemin en veillant sur chacun de ses faits et gestes. Le but n'est pas non plus de le faire marcher jusqu'à la mort. J'espère qu'il guérira bien de sa maladie et que cela ne l'épuisera pas trop. Sur notre route, nous avons l'occasion de traverser des quartiers dans lesquels nous n'avons pas l'habitude d'aller. Ce sont de beaux quartiers, que des gens comme nous ne peuvent pas se permettre de fréquenter. Ici, nobles et bourgeois courent les rues. J'étais dans mes pensées quand soudain, je sens que j'entre en collision avec quelqu'un.

Rêver j'en ai l'habitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant