Julian

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Je dois repasser à ce fichu magasin où travail Adam pour le confronter. Et Olivia en passant. Il est 11h03 :

« -Salut Adam, ça à l'air d'aller mieux ?

-Salut Julian.

La dame s'appelant Amandine fait marche arrière quand elle me distingue enfin.

-Salut Amandine.

-Arrête ça Julian réplique tout de suite Adam.

-C'est ma ça que tu voulais que je devienne ? Un homme courageux.

-Pas dans ce sens. Tu sais très bien lequel.

-Tu as l'air d'aller mieux ?

-Toi aussi.

Une autre dame se prénommant Agnès arrive les bras croisés :

-Bon, je dois vous apporter des cafés ou ça ira comme ça ?

-Pas besoin après, je vais faire un petit saut à la boulangerie dans le coin.

-Je vous pris de laisser Adam tranquille.

-Aucun soucis. »

Je ne me retourne pas et pars Adam est devenu le contraire que tout le monde pensait sur lui. Une fausse prédiction. Encore une. Se faire dégager par un adulte n'a pas la même saveur que de se faire dégager par une personne de votre âge. L'âge n'a plus d'importance. Plus que Olivia pour aujourd'hui. Olivia est là son regard change lorsqu'elle m'aperçoit. Je m'installe à la même table que l'autre fois. Elle s'approche à grand pas. Elle est furieuse de me voir ici, aujourd'hui :

« -Salut, Olivia je me faisait du souci pour toi, tout va bien.

-Va te faire foutre, Julian.

-Non pas aujourd'hui. Les flics trainent au lycée, ils ont retrouvé la casquette violette que vous avez dans la branche manuelle et garage.

-Merde, ils ont trouvé de l'ADN.

-Je ne sais pas.

-Alors, qu'est-ce que tu viens faire ici ?

-Tu le sais, non.

-Ok, je me suis peut-être trompée deux fois mais cette fois-ci c'était la bonne.

-Ouais mais il y a déjà eu deux suspects.

-Qui ?

-Dans sa famille.

-Ah oui et Adam, aussi ?

-Ouais, il a été interrogé puis enlevé de la liste des suspects.

-Cool.

-Se sera bientôt ton tour, tu le sais non.

-Oui mais c'est bon t'inquiète.

-Ok, bonne journée. »

Olivia a été claire pour une fois. Elle m'a laissé aller droit au but. Pour une fois.

Elle ne dira rien comme Adam. Il a quand même donné un indice trop fort. Il a un peu abusé là. Je me replante là où, il travaille. Cette fois-ci je vais vraiment regarder ce qu'ils vendent :

« -Vous voulez que l'on appelle la sécurité.

-Je n'ai pas le droit d'être un simple client.

Elle ne répond pas. Adam est là, non loin de là. Il nous scrute et nous juge. Je prends une écharpe et me dirige vers la caisse. Adam prend en charge ma commande. Il me regarde attentivement, puis fini par parler ;

-Cela vous fera cinq euros quatre-vingt-dix-neuf.

-Merci, vraiment.

-Tu souhaites un sachet.

-Je veux bien.

-Sa fera 6,19 euros avec le sachet.

-Merci.

Je m'empare du sachet et dépose un billet de cinquante euros.

-Attends que je te rende la monnaie.

-Garde là, tu en as plus besoin que moi. »

Il ne réplique pas, il l'enfourne dans la caisse. Sa patronne me remercie. C'est fou comme l'argent peut changer une situation. Cela change vraiment certaines personnes. Surtout elle. J'en sors heureux et triste d'avoir pu seulement m'acheter une écharpe. Elle est hideuse. L'écharpe. Lukas et Carter sont là à fumer leurs CE. Ils doivent attendre qu'Olivia finisse son service. Fumer pour oublier. Oublier quoi que cela leur pette les poumons. Leur bousille le cerveau jusqu'à les poussés à la mort. Une sacré connerie les cigarettes électroniques. La connerie de ce siècle nouveau.  

To our AngelsWhere stories live. Discover now