Chapitre 2 : Capitulation.

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- « Bordel !!! s'écrit Aro, BORDEL !!! »
Aro lève les yeux, balaie la boîte de nuit du regard et trouve vite Elio et Zohra. Il s'élance vers eux et ces derniers commencent à le suivre dans sa course sans réfléchir.
- « Suivez-moi !!! »
Un policier les interpelle et commence à les courser.
- « Je suis des mineurs ! Je répète ! Je suis des mineurs !!! »










Du silence et du bruit.
Chapitre 2 : Capitulation.











Aro mène le groupe jusqu'à une petite issue de secours à l'arrière de la boîte. Ils courent de toutes leurs âmes sillonnant le quartier, le policier toujours à leurs trousses. Heureusement, il se rend vite compte que ça n'en vaut pas la peine et commence doucement à ralentir. Cependant, les compères ne s'arrêtent pas, et pris dans le feu de l'action, Aro conduit le groupe vers un parking abandonné, avec le dernier étage pour seul objectif.
" Deux rues tout droit, une à gauche, une à droite et trois tout droit " réfléchit le garçon alors que le parking est maintenant à portée de vue. Il est visiblement abandonné depuis bien longtemps. Des plantes grimpantes ont déjà eu le temps de pousser dessus, du limon et quelques mauvaises herbes aussi ; mais bon, la nature n'a fait que reprendre ce que l'humain lui a pris. Les adolescents courent et une fois arrivés au sommet, Aro, Elio et Zohra se jettent par terre, épuisés d'avoir fui pour leurs vies. Elio est le premier à avoir récupéré son souffle :

- « Alors, ça fait combien de temps que nous sommes par terre ? »
- « Par le Saint Père, crie Aro essoufflé, je sens mon coeur comme s'il était à l'air libre ! »
Zohra et Elio ricane tandis qu'Aro se contente de regarder le ciel. Une vue banale et pourtant apaisante : les étoiles sont assez visibles aujourd'hui, pas de nuage et pas trop de pollution lumineuse non plus.
- « Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? » finit-il par lancer.
- « Comment ne pas avoir le baume au cœur, répond Elio, débordant de joie, on a découvert une boîte de nuit secrète, passé une bonne soirée bien que trop courte, échappé à la police pour se retrouver sur le toit d'un parking à regarder un ciel étoilé par une nuit d'hiver. J'aurai presque l'impression de vivre dans un film ! »
- « Je suis on ne peut plus d'accord ! » souffle Zohra.
- « Pourquoi utilisons-nous des formulations si peu courantes pour nous exprimer ? » continue Elio, le sourire aux lèvres.
- « Ce doit être alcool ! » siffle Aro.

Les autres se mettent à rigoler quand Aro se rend compte de son erreur.
- « Ah ! Mais c'est vrai, l'autre tocard nous a empêché de boire les boissons que nous avons commandé, j'espère qu'il compte nous dédommager. »
Un petit silence s'installe et les compères se regardent les uns les autres avant de ricaner encore plus.
- « Finalement, je suis bien content que Zohra ait proposé de te suivre mdr ! »
- « Mais Elio ! Quel mythomane ! C'est toi qui a eu l'idée de base ! » rétorque Zohra.
Aro continue :
- « Il faut bien que je me fasse à l'idée que vous êtes des stalkers dans l'âme. Et puis, quelle idée de vous avoir emmené avec moi ? Vous auriez pu éviter de vous faire poursuivre si vous aviez continué le cours de vos vies... »
Elio et Zohra ne savent pas quoi répondre à cette attaque et Aro remarque vite que ce n'était pas une simple phrase mais bien une pique qu'il avait lancé.
- « Mais bon, le ciel est beau, l'air est frais, alors profitons de l'instant présent. »
Les deux amis retrouvent instantanément le sourire.
- « Hé hé ! Je savais que tu n'avais pas un cœur de pierre ! » s'exclame le garçon.
- « Ne me fais pas regretter mes dires, Elio. »
Les deux amis, comme à leur habitude, rient mais finissent vite par se taire, et Aro pense : " Ce doit être le pouvoir des étoiles. " et se décident tous à contempler le panorama qui s'offre à eux.

~

- « Bon, je pense que vous devriez rentrer chez vous. Il est déjà tard. »
- « Oui, totalement... » soupire Zohra.
- « Vous allez dans quelle direction ? » demande Aro.
- « On va vers la grande avenue et toi ? »
- « Dans celle du boulevard, un peu avant le rond-point. Je peux vous raccompagner, au moins jusqu'à l'arrêt de bus si vous voulez, vous pourriez vous perdre sinon. »
- « Mais c'est dans la direction opposée ?! On saura trouver notre chemin, t'inquiètes, au pire il y Google Maps, alors au calme. Merci quand-même. »
- « Pas de soucis. À Lundi alors. »
Aro ne perd pas de temps et commence à s'éloigner.
- « À Lundi ! » s'exclame Zohra.
- « Merci pour cette soirée ! commence Elio, et à Lundi ! » qu'il finit en criant, vu la distance qui le sépare d'Aro. Cependant, ce dernier ne répond pas. Zohra demande :
- « Il n'a pas entendu ou ? »
Elio ne répond pas à la question de son amie et se contente de se dire intérieurement : " Il a entendu. " qu'il accompagne d'un sourire.
Zohra ricane :
- « Eh ben ! Avec deux sourds, on est pas sorti de l'auberge ! »

Du silence et du bruit. TOME 1 : Prélude.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant