Point de vue interne de Jock, flashback de lui, au collège.
• [ Un jour, chez moi. ]
- « Tu ne comprends pas Jean ??! Je ne veux plus que tu le voies ??! Tu comprends !!! Tu es trop proche de cet enfant, je ne veux plus que tu t'approches de lui. »
- « Mais on est justes amis... »
- « Tu te fous de moi ? Ce que tu fais est mal, tu t'engages sur le chemin de la pente descendante, et je ne laisserai pas ça arriver, pas à mon fils. Je suis sûre et certaine que ce n'est pas l'exemple que nous t'avons donné avec ton père, alors maintenant ça suffit, cet enfant te corrompt et fait pousser en toi les germes du péché. C'est insoutenable. »
- « ... »
Que pouvais-je répondre à ça de toutes façons, ce que je ressens ne peut être qu'une erreur. Ça n'a pas lieu d'être. Peut-être m'éloigner de lui est la meilleure chose à faire.
- « Disparais et médites. Dimanche nous allons à l'église et j'espère que tu en parleras au pasteur. »
Mon père regardait et ne disait rien, l'air impassible. Je pense qu'il n'en avait pas envie, peut-être qu'il n'en avait que faire ? Bref, tout pour m'énerver alors autant m'exiler dans ma chambre.
- « Rahha !!! Ça m'énerve !!! »
Ah, j'ai claqué la porte un peu fort... Mais bon...~
[ Dans le salon, mes parents. ]
- « L'enfant que j'ai mis au monde ne peut pas être homosexuel, crie ma mère. Pourquoi ? POURQUOI ??! Seigneur qu'ai-je fait pour mériter ça... S'il te plaît, soignes mon fils. »
- « ... »
- « Et toi ? Pourquoi tu ne dis rien ? Tu es son père au même titre que je suis sa mère, pourquoi tu ne lui parles pas ? Ça ne t'affecte pas de savoir que ton fils aime les hommes ? »
- « ... »
- « Marc ?!? »
- « Dieu est un Dieu d'amour, Lina, avant de punir, de blâmer, de condamner, il aime. Et il en va de même pour notre fils, la haine que tu voues envers cette partie de Jean n'a pas lieu d'être. C'est de notre chair dont nous parlons. »
- « Il n'empêche que c'est un péché, la manifestation de l'esprit malin. Je refuse de laisser notre fils s'adonner à la tentation. »
- « Je n'ai pas la force d'en débattre. »~
C'en est assez... Je préfère encore me boucher les oreilles... Vous croyez que ce que je ressens ne me dégoûte pas ? Que cette partie de moi ne me dégoûte pas ? Je sais pertinemment que ce que je ressens n'est pas de l'amour, mais le vice, le mal, le péché déguisé. Mais ne vous inquiétez pas, je vais guérir.
~
Un jour passe, deux jours, puis trois et je ne sais plus combien mais ma mère et mon père s'engueulent toujours à mon propos et ça me saoule, ça me gave. Comme si gérer ça, en plus de mes sentiments pour Elio, notre relation secrète... Comme si ce n'était pas assez... Mais bon, le collège me permet de me sentir un peu plus normal, là-bas, les gens ne savent pas qui je suis, et même si c'est pesant, ça l'est moins que d'entendre ma mère parler de moi comme d'un malade.
~
• [ Un jour, un autre... Au collège. ]
- « Hey Elio... »
C'est sorti machinalement... J'avais déjà oublié que je parlais à Elio... Qu'est-ce que je voulais lui dire déjà...
- « C'est par rapport à tes parents... »
- « Je... Ce que je ressens pour toi... »
- « ... »
- « Ce que je ressens pour toi ne peut pas être vrai. Je veux dire... C'est mal, c'est pas normal. Je suis désolé mais... »Mais quoi ? Fermes-la et admets le Jean, avec Elio tu te sens bien, aimé. Tu n'as plus à te cacher, à faire semblant, mais pour ton bien, le sien et celui de ta famille, tu dois mettre un terme à cette relation.
- « Elio... Je... Ne pleure pas s'il te plaît... »
- « Comment veux-tu que je ne pleure pas... Je t'aime, j'aime notre relation, quand on s'assoit sur un banc et qu'on discute... Je veux dire que je nous aime nous, ensemble, et là, tu me dis que tu veux en finir... »
- « Rahha !!! Putain !!! Tu crois que ce n'est pas dur pour moi ? J'en ai marre, j'en ai marre de toute cette merde... »
- « Je ne crois pas en Dieu, et je n'ai pas une famille pieuse comme toi, alors je ne peux pas comprendre ce que tu ressens. Toute cette pression qu'on t'inflige, le poids du regard divin sur toi : ce sont des choses que je ne comprends pas. Mais, je suis gay, et ce n'est pas facile tous les jours, de devoir cacher tout ça, ce que je ressens, qui je suis pour les autres, sous prétexte qu'ils ne soient pas assez ouverts d'esprit pour comprendre que l'amour ne se limite pas qu'au sexe des deux parties. Mais je suis sûr d'une chose Jean, c'est que l'amour, c'est aimer quelqu'un inconditionnellement pour ce qu'il est, qui il est, ce qu'il ressent, tout. Alors si ta famille t'aimait vraiment, t'aimait comme moi je t'aime, ils te laisseraient vivre ta vie sans te prendre la tête parce que tu sors avec un mec. Alors au fond peut-être que tu as raison, peut-être qu'on devrait rompre... »
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Du silence et du bruit. TOME 1 : Prélude.
Jugendliteratur~ « Ce conte, c'est l'histoire d'une vie, de plusieurs vies même. Une histoire anodine d'un groupe de lycéens. Un cri désespéré quand tout semble aller pour le pire. » " Une histoire anodine ? Que dis-je ? " « Une histoire anodine parce que c'est l...