Chapitre 5 : Saule Pleureur.

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Aro est sous un arbre. C'est un saule pleureur. Au bord d'une rivière, il dort. L'air est frais et les fleurs parfument la vallée d'une odeur de vie, de souvenirs et de nostalgie ; et la nature se donne en spectacle. Les fleurs dansent au gré du vent, et le vent chante à mesure qu'il s'immisce dans les feuilles des arbres alors que l'eau se meut. Comme le plus pur et le plus parfait des miroirs, elle reflète le monde sans artifice. Un ciel coloré des rayons orangés d'un soleil qui se couche. Des arbres aux feuilles bronzées par l'été, des fruits au goût unique et des écureuils au pelage doux. La vie bat son plein dans un décor pourtant immuable, immobile. Tout est arrêté et pourtant, Aro n'a jamais rien vu d'aussi vivant.

- « Aro ? »

Ce dernier ouvre les yeux et voit un enfant. Il a une petite couronne de laurier en or et une aura lumineuse émane de cette âme pure. Il est vêtu d'une tenue blanche tachée de sang et lacérée d'entailles profondes. Il est blessé partout. De la tête au pied, pas une partie de son corps n'a été épargnée. Une larme coule sur la joue d'Aro et il tend sa main vers l'enfant pour lui caresser la joue. L'enfant se jette sur Aro et ce dernier le serre dans ses bras et lui murmure :
- « Ça ira mieux... Ça ira mieux. »
Deux cœurs pour n'en faire plus qu'un seul, deux âmes pour n'en faire qu'une seule et deux voix pour ne faire plus qu'un seul pleur sous le saule pleureur.












Du silence et du bruit.
Chapitre 5 : Saule pleureur.











• [ Vendredi, 06h00, chez Aro. ]

" Bi-bi-bi-bip ! Bi-bi-bi-bip ! "
Le monde s'effondre alors que les yeux d'Aro s'ouvrent. Il passe sa main sur ses joues et se rend compte qu'il était réellement en train de pleurer, mais il le savait, ce n'était qu'un rêve. Un de plus, et le même. Il ne sait pas s'il aurait préféré y rester, mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut qu'il se lève et se prépare afin d'aller en cours. Il mange, part à la douche, se brosse les dents et part rapidement.

~

[ 07h39, au lycée. ]
Les compères se rejoignent comme d'habitude et parlent un peu avant que ne retentisse la sonnerie. Le teint d'Elio reprend peu à peu de la lumière, tandis qu'Aro fait pâle figure. Il a la mine terne, comme s'il n'était plus que l'ombre de lui-même. Le groupe se sépare et pendant qu'Aro et Elio marchent pour aller en cours :
- « Aro ? » demande Elio.
- « Oui. »
- « Ça va ? »
- « Oui, oui... »
Elio voit qu'Aro tente de cacher quelque chose mais décide de se taire pour l'instant. Sa stratégie est simple, semer les graines du doute dans l'esprit d'Aro pour pouvoir mieux le questionner plus tard. Quant à Aro, il ne prête pas plus attention et préfère se concentrer sur le contrôle qui arrive.

[ 14h17, en cours. ]
La journée continue son cours paisiblement.
- « Madame ? demande Aro, puis-je aller aux toilettes s'il vous plaît ? »
- « Bien sûr. »
- « Merci. »
Aro n'avait pas vraiment envie d'aller aux toilettes mais voulait juste marcher et écouter de la musique. Il se dirige nonchalamment vers les toilettes et y rentre, se positionne devant le lavabo et se penche pour boire, quand Jock fait irruption. Bien que le silence régnait déjà dans la pièce, il est vite remplacé par une atmosphère de gêne pesante.
- « Salut ? » dit Jock.
- « Salut... »

Ils échangent un regard rapide. Aro boit une autre gorgée d'eau et Jock finit de se laver les mains.
- « ... »
- « Je me demandais quelque chose... Tu sais, hier en cours de sport, Kylian vous a accusé toi et Elio de s'être " approché " de sa sœur... Qu'est-ce qu'il entendait par là ? »
- « Hm... C'est compliqué... »
Jock est embarrassé et Aro le remarque rapidement.
- « Touché. » souffle Aro dans sa barbe.
- « Pardon ? »
- « Hm, nan rien laisses tomber... » Il ricane.
- « En fait... »

Du silence et du bruit. TOME 1 : Prélude.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant