Chapitre 5

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Maya

Qu’est-ce qui clochait avec moi ? Dylan avait été un parfait gentleman, et il s’apprêtait même m’aider avec la vaisselle. Mais j’avais complètement paniqué quand il m’avait touché l’épaule. J’étais déjà crispée à cause de la conversation, car elle m’avait fait penser à Jeffrey. Ensuite, je n’avais pas entendu Dylan s’approcher de moi par derrière, et même un si faible contact m’avait faite paniquer.
Dylan méritait mieux. Il avait été si gentil. Je devais passer pour une psychopathe à ses yeux.
Je me blottis dans mon lit avec une peluche, j’avais envie d’oublier les événements et de recommencer cette soirée de zéro. Il avait fait en sorte que je me sente en sécurité et choyée. Je pouvais facilement m’imaginer m’endormir dans ses bras pendant qu’il m’embrasserait… non. Je ne pouvais pas penser comme ça. Je lui avais définitivement fait peur, donc à quoi bon me torturer.

Je passai le lendemain à me forcer à postuler pour du travail. A chaque fois que mes pensées divaguaient vers Jeffrey ou Dylan, je me faisais violence pour garder les pieds sur terre. Il fallait que je reste concentrée. J’avais juste envie de me blottir sous les couvertures avec ma peluche et de lire des livres pour enfants, mais ça devrait attendre jusqu’à ce que je trouve du travail, ou du moins ait réussi à décrocher quelques entretiens d’embauche.

Quand le soir arriva, je mis mon ordinateur portable de côté, épuisée. Il valait mieux que j’aille faire à dîner, ou au moins laver la vaisselle dans mon évier, mais tout mon corps était lourd et mon cerveau était comme embrumé. Je me mis en boule sur le lit et m’endormis. 
Je fus réveillée par un grand coup de tonnerre, suivi d’éclairs. J’étouffai un cri et me redressai, instantanément alerte. Je regardai par la fenêtre et vis qu’il pleuvait des trombes. Je savais que c’était la saison des pluies, mais là, c’était complètement fou. Il y eut un autre coup de tonnerre, qui fit trembler toute la maison. Je me recroquevillai et m’éloignai de la fenêtre. C’était ce qu’il fallait faire pendant un orage, non ? S’éloigner des fenêtres ?

Les éclairs étaient si proches que je pouvais en deviner la forme. Ma respiration se coupa et je fermai les yeux. C’était juste un petit orage et ça allait passer, mais je ne pouvais me souvenir de la dernière fois que je m’étais retrouvée seule pendant un aussi gros orage. Je pouvais sentir l’ozone dans l’air. Ça sentait comme du plastique brûlé et ça me fit tousser.
L’orage fit trembler la maison de nouveau et il y eut un autre éclair, accompagné d’une odeur de fumée bien plus prononcée. Merde. Je suivis l’odeur de fumée au rez-de-chaussée et y trouvai le porche en bois en flammes. Je le fixai, pétrifiée de peur sur place. Qu’est-ce que j’étais censée faire ? L’incendie s’étendait rapidement et je n’avais rien pour l’éteindre.
J’entendis un faible cri venant de l’extérieur. Un éclair illumina le ciel et je vis une silhouette dans l’ombre en train de courir en direction de la maison. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale avant que je puisse le reconnaître. Dylan arrivait avec un extincteur.

Il avait l’air parfaitement calme en éteignant l’incendie puis il ouvrit la porte.

- Allons-y, dit-il.

Je sortis avec lui sans hésiter. J’avais envie qu’il prenne le contrôle de la situation et qu’il me dise quoi faire. J’en avais marre d’être une adulte.
Il me guida jusque chez lui. Nous étions tous les deux trempés même après une course si brève. Aussitôt à l’intérieur, il posa l’extincteur et me prit dans ses bras, me serrant contre lui.

- Je suis si soulagé que tu ailles bien, dit-il. J’avais tellement peur pour toi là-bas.
- Merci, dis-je. D’être venu.

Même dans ses bras, je me sentais frigorifiée et effrayée. Les émotions de ces derniers jours me faisaient me sentir vide de toute énergie, et désormais j’allais devoir appeler le propriétaire de la maison, en plus de toutes ces recherches d’emploi.

Sa main caressa mon visage et je me rendis compte qu’il essuyait des larmes. D’un seul coup, quelque chose en moi craqua et j’éclatai en sanglots. Il me serra fort et je cachai ma tête dans sa poitrine en pleurant.
Il y eut un nouveau coup de tonnerre et il se crispa.

- Allons te nettoyer…, dit-il …et te mettre en sécurité au lit pour la nuit.

Ses mots étaient doux mais quand je levai les yeux vers lui, ses traits étaient tendus par le stress. Il ne voulait pas non plus être seul ce soir.

- D’accord, marmonnai-je.

Je commençai à marcher en direction de sa chambre mais il m’arrêta. Je me retournai pour le regarder, surprise.

- Ce soir je vais prendre soin de toi, dit-il. T’as pas à t’inquiéter de quoique ce soit, ma petite chérie.

J’eus le souffle coupé en entendant ce surnom affectueux. La façon dont il l’avait dit lui donnait l’air si attentif et protecteur. Cela me donna des frissons de bonheur. Il se pencha et me prit dans ses bras comme une princesse.

- Passe tes bras autour de mon cou, dit-il en me portant jusqu’à la chambre. Tu es si légère, ma petite chérie. Je pourrais te porter des heures sans me fatiguer.

Je rougis un petit peu. Plus il parlait, puis je me sentais apaisée. Je pouvais juste lui laisser le contrôle et tout irait bien. Aucun homme que j’avais connu ne m’avait déjà parlé comme ça. Ils étaient toujours épuisés face à toute l’attention dont j’avais besoin. Pourtant, Dylan avait l’air d’adorer ça.
Une fois dans sa chambre, il me posa, de nouveau l’air méfiant.

- Je vais te chercher de quoi te changer, dit-il en se frottant la nuque. Tu peux prendre une douche si tu veux. Je serai dans le salon si tu as besoin de quoique ce soit.

J’attrapai son bras alors qu’il se retournait pour partir.

- Attends. Tu peux rester avec moi ?

le daddy ou le soldat possessifs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant