05. Эмми и Алек

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Эмми и Алек : Emmy & Alek
(nda : anorexie, ventre tailladé, flash-back, langage vulgaire, violences physiques & verbales, mention d'alcool, rongeage d'ongles jusqu'au sang)

Le Soleil.

Russie, Moscou.

2019.

La lumière clignote au-dessus de ma tête, je les fixe un instant, plongeant mes iris dans les néons jaunes.

Pourquoi ils clignotent ?

La fumée s'évapore de ma bouche et je reprends une grande inspiration. L'atmosphère a changé puis je décide de baisser le regard avec un visage dégourdi. Quant à lui, il m'observe pour la première fois depuis notre vacarme tandis que le vinyle d'Indochine joue encore.

La vie est belle, ont-ils osé chanter.

En même temps que lui, j'expire lentement. Nos respirations sont synchronisées, fortes mais surtout bruyantes.
Je rallume le joint que je viens de récupérer au bord du cendrier et nos regards changent de cible. On rigole comme des fous tout droit sortis d'un asile. J'ai été la première à déclencher ce fou rire et lui, a été le dernier à y mettre fin.
Dans l'appartement, tout a été retourné par notre rage. Les meubles sont renversés, la télévision à une batte de baseball en plein milieu de l'écran et déraille presque. De vilaines cicatrices seront présentes sur notre épiderme, et il continue d'essuyer le sang qui coule de son arcade sourcilière droite pendant que le tourne-disque résonne dans la pièce.
La musique. Elle ne tourne pas comme d'habitude. Les voix d'Indochine ont complètement disparu, laissant un fond triste. De léger grésillement sont cacher par les notes et je me retrouve à l'âge de dix-sept ans, dans un état bien pire que celui-ci...

— Sale putain.

Mes larmes sont incontrôlables et mes cheveux sont en pagaille. Qu'ai-je fait pour mériter un tel châtiment !?

— On ne parle plus blondasse !?

Sa paume de main attrape férocement ma tignasse et son cutter vient effleurer l'épiderme de mon cou. J'en tremble presque tant la douleur est intense. Tout ce passe trop vite, comme si tout était calculé.

— Tu veux mourir ?

Je ne réponds rien mais le fixe dans le blanc des yeux. Tout d'un coup, après un long blanc, je trouve la force de dire ce qui me tracasse depuis des années, maintenant.

— Laisse-moi voir un seul espoir dans ton regard. Laisse-moi voir cet espoir qu'un jour, ce sera toi à ma place. Osai-je répondre alors que son crachat venait d'atterrir sur ma joue gauche.

Sa salive se mélange avec mon sang, me dégoûtant encore plus de lui.
Il rigole à pleins poumons, me met une claque et fini par me pousser en arrière. Je tombe sur le dos, n'ayant pas le réflexe de me redresser aussi vite que je l'avais imaginer.
Ses genoux me bloquent, sa main relève mon t-shirt en le déchirant presque et son cutter vient titiller mes cicatrices sur le ventre.

— Quel espoir que je sois à ta place, bouffonne ?

Il ris encore et toujours plus fort qu'avant. Il me fait une première entaille qui n'est pas plus profonde que toutes celles qu'il a pu me créer auparavant. Les lumières clignotent, la colère s'imprègne de mon corps et je me sens brûler de l'intérieur histoire de réparer ma nouvelle cicatrice.

— Alek ? ALEK !

Notre sœur défonce la porte de l'appartement d'Alek puis son visage se décompose, non pas en voyant l'état de sa caution, mais plutôt en voyant l'état dans lequel on me rendras auprès de notre père.
Ils ne m'ont jamais réellement apprécier et je n'étais jamais la bienvenue ou que j'aille. L'unique raison pour laquelle ils me gardent en vie, sont les foudres de notre père, rien de moins, rien de plus.

The Shadow of a Butterfly IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant