DNB blanc n°1
30/01/2024Sujet A, sujet d'imagination (34/40, sans me venter, juste pour que vous ayez une pEtItE iDéE)
"Vous vous êtes consacré(e) ou vous vous consacrez à une activité qui vous tient à cœur et dans laquelle vous vous investissez, mais une personne de votre entourage se montre distante ou réservée, voire hostile.
Racontez cette expérience tout en expliquant les raisons pour lesquelles cette personne de votre entourage réagit ainsi. Vous n'oublierez pas de faire part de vos émotions et de vos sentiments."
||Les phrases ou paragraphes en gras sont des passages qui étaient dans mon brouillon mais que je n'ai pas eu le temps d'écrire durant l'épreuve, que j'ai donc rajouté pour obtenir mon texte final.||
(Inspirations: moi, ma chérie et ma reine, Eddie Munson par Flight Of Icarus, l'Opération Mort-Immortel – mon journal, Hadès et Perséphone.)
J'ai grandi avec la musique; mon père travaillant dans une discothèque et mon grand-père allant régulièrement à des concerts de blues ou de musique classique. C'est d'ailleurs grâce à ce dernier que j'ai découvert ce qu'était l'amour de la musique, et à quel point elle est présente et importante au quotidien.
Quand j'étais petite, je ne me rendais pas bien compte de ce qu'elle faisait ressentir aux gens: pour moi, ce n'était que de jolies notes qui se mêlaient et s'entremêlaient pour former des mélodies enivrantes. Puis est arrivée l'adolescence et les problèmes qu'elle engendrait: le manque de confiance en soi, la peur du regard des autres, le mal-être, la tristesse. Certains adultes pensent que les adolescents jouent, qu'ils font semblant d'aller mal, mais c'est faux, parce que le monde les fait complexer et se poser des questions, trop de questions, sur tout et n'importe quoi. Est-ce que j'agis de la bonne façon? Est-ce que ça n'aurait pas été préférable si j'avais fait comme lui? Pourquoi les autres sont-ils encouragés et pas moi? Pourquoi suis-je soumise à tant de pression? Pourquoi est-ce que je me sens seule alors que je suis bien entourée? Pourquoi est-ce que la vie n'a plus de goût?
Et ça empire, on ne fait que de penser à ça, d'essayer de trouver des solutions pour s'en sortir, mais rien n'aide. L'école, les notes – bonnes ou mauvaises –, la compétition, jusqu'à ce qu'on se rende compte que le seul moyen de se libérer de toute cette négativité, c'est de partir, de disparaître.
La musique, celle que j'aime en tout cas, parle de ça, de la vie qui est, en gardant un langage correct, compliqué, ennuyante, nulle, surcotée pour certains, n'en valant pas la peine pour d'autres; des choses qui sont tristes. En traduisant cet état d'esprit, la musique nous aide à tenir, parce qu'on se sent compris.
Alors que je traversais la phase de mon adolescence la plus horrible et complexe – si jeune, malheureusement, oui –, j'ai re-découvert la musique, j'ai découvert cette musique, considérée comme satanique pour la plupart, mais comme sauveuse et libératrice pour moi. Le rock, le heavy metal et le thrash metal ne sont pas des genres de musique à bannir; si la société s'y intéresse, elle comprendra pourquoi elle est aimé par les "marginaux" et pourquoi elle survit et se régénère à travers les époques. Je l'ai découverte au détour d'une série, à travers un personnage qui me correspondait bien. C'est à ce moment-là que je me suis aperçue que la musique était bien plus de belles balades ou de morceaux endiablés. Le fait est que, plus j'en écoutais, plus j'avais envie d'en écouter, et ça ne finissait pas, c'est comme si j'en avais besoin pour m'échapper de ce monde toxique.
Un beau jour, je me suis intéressée aux personnes qui avaient inventé cette musique et qui la représentaient. Des photos sur internet jusqu'aux articles de grands magazines de métal. Je ne pensais plus à disparaître, je ne pensais qu'à eux, et de fil en aiguille, je les ai aimés, idolâtrés, mis sur un piédestal, rêvant de les voir en vrai, les remerciant d'avoir redonné un sens à ma vie.
Je me rappelle que, la première fois que j'ai écouté "Master Of Puppets" de Metallica, j'ai été envoûtée, trouvant cette chanson merveilleuse dès les premières secondes. J'ai été impressionnée par la puissance de ce son et captivée par la beauté de ce qui se cachait derrière cette vitesse. Ce qui m'a rendue obsédée par ce morceau était la batterie. Les cymbales crachant dès l'intro, suivies de ce rythme fou. J'avais trouvé. Je voulais être batteuse, dans mon propre groupe. Ce n'était pas pour rien que l'un des premiers instruments auquel j'avais touché était une batterie acoustique, chez un ami de mon père quand j'avais aux alentours de trois ans.
Ça a été comme une révélation: la musique m'avait sauvée et je devais l'honorer. Je devais en faire mon métier.
Après y avoir réfléchi, j'ai exposé mon projet à ma famille. Ils avaient tous l'air un peu réticents, surtout mes grands-parents. Aussi étonnant que cela puisse paraître, mon grand-père, celui qui m'avait initiée à la musique, n'avait pas l'air partant.
« Fais des études et on verra après. »
Sauf que je n'en avais pas envie, je ne voulais pas passer encore tant d'années à l'école, ce lieu qui était la source de mes problèmes. Mon cœur se serrait à chaque fois qu'ils me répétaient cette phrases, et des larmes humidifiaient mes yeux, menaçant de couler sur mes joues. Un étrange mélange se remuait dans mon corps, entre une envie d'éclater de rire et de me moquer de leurs propos, et une envie de fondre en larmes, parce que j'avais l'impression qu'ils ne croyaient pas en moi et qu'il ne me faisaient pas confiance.
Pourtant, leurs dires semblaient justifiés. En faisant des études, et en obtenant un diplôme, je m'assurais une place dans la société, si je ne fondais pas mon groupe ou si on n'avait pas de succès; j'aurais une roue de secours si ça ne se passait pas bien. Mais je ne voulais pas croire que mon plan allait tomber à l'eau, ça devait marcher – et ça s'est concrétisé quand j'ai pris mes cours de batterie – je voulais espérer, sauf que, même si l'espoir fait vivre, c'est aussi l'arme la plus destructrice au monde.
Si je ne réalisais pas mon rêve, à quoi bon continuer? Je devais le faire pour moi, pour les groupes qui m'ont aidée et à qui je dois la vie – comme Metallica –, pour mes amis qui croyaient en moi.
Jamais je ne douterai de ce qui a fait la personne que je suis aujourd'hui, cependant je n'oublierai pas ce que ma famille m'a dit.
Il n'ont pas complètement tort quand ils soutiennent que l'école est importante et essentielle; parce que contrairement à moi, c'est ce qui les a sauvé de la misère, leur promettant un avenir meilleur, une vie convenable voire heureuse.
Si on me demande pourquoi cette musique, je dirai que c'est parce que la vie est compliquée et que les choses sont tristes, que cette musique m'aide à vivre. Elle m'a montré le sens de la vie, y redonnant goût.
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𝐿𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒𝑠
PoetryDes choses que j'écris, des chansons, des poèmes etc. Merci de ne pas plagier sinon je pirate votre ordinateur, je retrouve votre adresse, je vous torture et je vous tue hehe A B C D E F G H I Interlude (2024) J Je vais leur montrer (2023) K L M Moi...