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Une semaine était passée, et les mots de Ethan tournaient en boucle dans sa tête. Mêlés à ses pensées traditionnelles, le mélange ne semblait pas bon. Mais les conseils du jeune homme semblaient toujours bons à prendre.

Orion avait envie de rire à gorge déployé dès qu'on lui parlait de psychologue, il en avait déjà fait l'expérience, il connaissait ces professionnel de santé qui disait pouvoir l'écouter, avant de lui dire que tout n'était que dans sa tête.

Il commença à gratter la peau autour de ses ongles, fixant la constellation d'Orion dessiné sur son plafond avec une boulle d'angoisse grossissante dans son estomac. Les mots de Solange revenaient dans son esprit. Elle disait qu'aucune âme n'était trop perdue pour le ciel, alors celle de Orion était l'exception qui confirmait la règle. Il était bien trop perdu, et aucune lumière ne pourrait le sortir de là.

Il refusait de se laissait aider par les étoiles, de se laisser guider. Il refusait de laisser entrer quelqu'un dans sa vie pour le voir partir de nouveau. Il ne voulait pas qu'on l'abandonne, ne voulait pas qu'on face semblant de l'écouter, pour au final ne même pas l'aider.

Voilà qu'il regrettait déjà d'avoir raconté la majeur partie de son histoire à Ethan. Le brun allait le prendre pour un fou, il allait fuir -lui aussi- et le laisser seul avec ses pensées dévastatrices. Ces mêmes pensées qui le hantaient maintenant, se mélangeant entre elles, déformant la réalité. Il commença à avoir chaud, à ne plus distinguer le vrai du faux. Sa tête se mit à tourner alors qu'un visage souriant se plantait dans son esprit, le narguant, lui rappelant qu'il serait toujours seul.

La porte de sa chambre s'ouvrit, sa mère tenta de lui parler, mais il fut incapable de comprendre ce qu'elle lui disait. Sa respiration s'emballa, et la réalité sembla le frapper de plein fouet.

Elle n'était plus là.

Orion se releva avec précipitation, puis, sans pouvoir adresser un mot à sa mère, courut vers la salle de bain. Il eut à peine le temps de s'agenouiller devant les toilettes que le peu d'aliments qu'il ait pu ingérer ce matin décida de quitter son corps brutalement. Des spasmes incontrôlables le secouèrent, et des larmes coulèrent de ses yeux alors que la douleur tordait son ventre.

Il s'essuya la bouche rageusement à l'instant où sa mère s'installa à côté de lui, passant une main dans son dos.

- Tout va bien Orion... Respire...

Il fit ce qu'elle lui demandait, mais, à l'instant où il inspira profondément, il éclata en sanglot dans les bras de sa mère.

Il voulut lui dire tout un tas de chose, hurler à s'en déchirer les poumons. Il voulut crier sa haine envers le monde, sa haine envers lui-même, et sa haine envers ceux qui lui avaient enlevé tout ce qu'il aimait. Mais il n'eut pas la force de parler, pas la force de l'inquiéter, pas la force de la faire pleurer à cause de ses mots.

Dans sa vie, beaucoup de chose n'allaient pas, et celles qui allaient se comptaient sur les doigts d'une main. Mais il ne savait pas à qui il devait en vouloir le plus. Etait-ce à lui, pour être si faible ? Ou était-ce au monde entier ? Pour avoir tenté de lui voler tout, jusqu'à sa propre vie ?

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Elle lui demanda doucement.

Comment pouvait-il lui dire qu'il se détestait au point qu'il ne voulait plus voir le jour ? Comment pouvait-il annoncer à sa propre mère que la vie était tellement terrible à vivre qu'il ne souhaitait pas que cela continu.

Comment pouvait-il se plaindre, alors même qu'on lui disait tout le temps que les années de jeunesses étaient les meilleures de la vie ?

- Putain, si ça c'est les meilleures années de notre vie, j'veux pas vivre le reste.

TᎯᏦℰ ℳᎽ ℋᎯℕⅅ (ℙℒℰᎯЅℰ...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant