Chapitre 5

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Mon cœur, ma confiance en moi, mon égo; tout se brise d'un coup d'un seul. Je me retiens de verser quelques larmes pour l'humiliation personnelle que je viens de vivre. Je ne comprends pas, nous passions un moment des plus agréables alors pourquoi s'est il braqué d'un coup ? A t-il compris qu'il me plaisait et que ce n'était pas réciproque ? A t-il vu de loin quelqu'un de problématique ?

Je me pose mille et une questions pendant que le taxi continue sa route, sans faire attention à moi.

Arrivée à l'hôtel, je suis toujours dans mes pensées. Je revis la scène encore et encore, n'en revenant pas. Le contraste entre la journée qu'on a passée, la chaleur de sa main, de son toucher, et un instant après, la froideur de ses mots, la porte qui claque, le bruit du moteur qui démarre. Comment aurait- il pu faire une chose pareille ? Juste après avoir parlé de nos secrets, parlé de trahison et de mensonges ?

Je me dirige sans m'en rendre compte vers ma chambre, mon cerveau n'arrivant pas à assimiler tant de questions.

Je m'effondre sur mon lit et ferme les yeux, la tête pleine de doute.

12 janvier 2024 - Washington - Chambre d'hôtel de Holly - 22h48

Je me réveille en sursaut, je tourne la tête et tapote sur mon téléphone pour voir l'heure. Je grimace, il est tard, très tard même. Mon avion est demain matin, retour à la vie normale, loin de Nico.

Je me lève, me passe de l'eau sur le visage et me démaquille. J'enfile une tenue plus confortable, un ensemble composé d'un sweat large et d'un legging. J'enfile mes baskets et descends à la réception. Une monsieur me souris, il me propose son aide, que j'accepte.

L'hôte d'accueil me permet de faire mon enregistrement, ainsi que de pré commander un taxi pour le trajet de demain.

Je le remercie et lorsque j'allais repartir vers l'ascenseur, une silhouette vers le bar attire mon attention. Il a une casquette pour cacher ses cheveux mais je reconnais parfaitement le manteau de Nicolas. Quand est-ce qu'il est arrivé ? Il m'avait dit qu'il ne buvait que rarement, était-ce à cause de ce qui s'est passé au parc cet après-midi ?

Je ne m'approche pas, je ne le regarde que quelques secondes a vrai dire,ne compte absolument pas revenir vers lui après qu'il m'ait traité de cette manière. Le fait que je le vois à l'hôtel empire son cas, il aurait pu venir me voir, venir s'excuser, me donner une explication comme un adulte, mais non il a décidé de faire l'enfant.

Ok Milton, soyons des enfants, tu veux jouer ? Aucun souci, mais si je joue c'est pour gagner.

Je me dirige vers l'ascenseur, j'appuie sur mon étage et retourne à ma chambre.

Lorsque j'arrive, je mets mes écouteurs, monte le son à fond, et fais ma valise, je veux me vider les idées, je veux finir cette valise et partir loin de cet hôtel, de cette ville, de ce pays, de lui.

Je finis de tout ranger et file sous la couette, je mets mon téléphone à charger, ainsi que mes écouteurs et ferme les yeux, en espérant m'endormir rapidement pour partir au plus vite.

13 janvier 2024 - Washington - Hall de l'hôtel - 09h27

Je remercie l'accueil en faisant mon checkout, je prends ma valise et me dirige vers la sortie. Les portes automatiques s'ouvrent, laissant entrer la fraîcheur matinale. Je m'avance sur le trottoir le temps d'attendre mon taxi.

"Hey..."

Je tourne la tête et vois ce que je redoutais le plus. Nicolas me regarde, d'un air triste mais à la fois déterminé. J'avais oublié à quel point il était beau, à quel point il me plaisait, à quel point il me plait toujours. Je fais de mon mieux pour ne pas réagir, pour ne pas montrer mes émotions, être froide.

" Qu'est ce que tu veux ?"

Il a l'air de chercher ses mots. Il paraît mener un combat intérieur sans fin possible.

" Je... Je m'excuse pour le comportement que j'ai eu hier. Il y a une explication, mais je ne peux pas te la donner. Dans un autre monde je ne t'aurai jamais fais ça, mais cette semaine à été si apaisante... tu m'apaises Holly, tu me rends meilleur, tu me permet de passer du bon temps et d'avoir de nouveau foi en la bonté des personnes qui m'entourent. Dans un autre monde, je ne te laisserai pas partir."

Je suis sans voix, pour masquer mes émotions c'est raté. Je suis à la fois triste et énervé. Comment ça dans un autre monde ? Il ne peut pas faire le parfait gentleman et ensuite le pire salaud juste parce qu' il flippe.

" J'en ai marre de tes sautes d'humeurs. J'en ai plus que marre de devoir te comprendre, cette semaine à été merveilleuse oui mais je suis fatiguée. Je veux juste rentrer chez moi et ne plus jamais te voir. Tu m'as traité comme une moins que rien, tu n'as eu aucune once de respect à mon égard, tu n'es vraiment qu'un mmh"

Mes mots se perdent, je suis sur le trottoir de d'un hôtel de Washington, à attendre un taxi qui me mènera loin de cette ville pendant un petit bout de temps. Nicolas est en face de moi, la main sur ma taille, et vient de poser sa bouche sur la mienne, avant même que je ne continue ma phrase. Ses lèvres sont douces, humides, elles ont le goût de la libération, de ce que j'avais envie de faire depuis le premier jour. Depuis que je l'ai aperçu, lui et sa satané beaucoup, son sourire à tomber et sa gentillesse. 

Sa gentillesse ? Quelle gentillesse ? Il m'a manqué de respect et espère me donner un baiser pour se rattraper, avec des explications bancales ni ne répondent à aucunes de mes interrogations ? Je joue pour gagner. Et là je suis en train de perdre, à l'embrasser comme une gamine, pendu à ses lèvres comme si ma vie en dépendait. À lui rendre son baiser comme une fille désespérée de son attention.

J'entends le bruit d'une voiture qui se rapproche, j'ouvre légèrement mes yeux, et voit mon taxi. C'est maintenant ou jamais mais je sens la main de Nicolas se resserrer sur ma taille, signe qu'il ne veut pas que je parte. Sauf que devine quoi Milton ? Ton baiser est absolument délicieux, mais je vais ignorer les papillons dans mon ventre et partir. Je le repousse vivement.

" Ne t'avise plus jamais de recommencer. Je ne sais pas pour qui tu me prends mais je ne suis pas une vulgaire poupée que tu peux manipuler selon ton humeur. Alors je vais essayer de me faire comprendre au mieux : tu ne m'intéresses pas, je ne veux pas d'un enfant effrayé par la vie, effrayé par son attirance, et qui fuit. Je veux un homme qui sait ce qu'il veut, et ce quelqu'un ce n'est certainement pas toi. Adieu Nicolas Milton."

Je donne ma valise au chauffeur et monte dans le taxi en regardant devant moi. Ne tourne pas la tête, Holly ne tourne pas la tête. Je sens le chauffeur s'asseoir à côté de moi et démarrer. Je m'éloigne enfin de ce satané hôtel, et de mon satané problème. 

À Pleine VitesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant