Addictive Game

𝑷𝑹𝑶𝑳𝑶𝑮𝑼𝑬

TW: automutilation (non détaillé)

Azaé

3 ans plus tôt. Chicago, Illinois.

- Maman, je t'en supplie arrête! hurlé-je après ma mère.

Je n'ai jamais été très proche de ma mère, mais suite au décès de mon géniteur, l'année passée, tout s'est empiré. Ma mère a sombré dans l'alcool et dans les drogues très rapidement après s'être rendue compte de la solitude qu'elle éprouvait suite à cette épreuve tragique. Cependant, elle n'était pas la seule à souffrir de cette perte.

Je souffrais aussi. Moralement comme physiquement.

- Maman s'il te plaît, arrête! Tu me fais peur.. dis-je, sentant un sanglot prenant place au fond de ma gorge et de ma cage thoracique.

J'avais mal au cœur, littéralement.

- Hé! Qu'est-ce qu'il se passe ici?

La voix rauque et encore fatiguée de mon grand frère, Liam, se fut entendre. Sauf que cette fois ci, ce n'était plus la voix étonnamment douce et attentionnée que prenait Liam avant de muer. Celle-ci était maintenant froide, douloureuse ou encore fracassante. Elle faisait souffrir.

Autant qu'elle souffrait elle-même.

- Azaé, éloigne toi, réprimande Liam.

Tétanisée, je m'éloigne. Les larmes me montèrent aux yeux lorsque j'entendais mon frère crier contre ma figure maternelle pour arrêter son comportement violent. Elle était bourrée, évidemment. L'état second qu'elle adoptait quand elle était ivre m'effrayait sincèrement. Elle deviens violente et commence à frapper tout ce qui bouge

Dont moi.

J'ai beaucoup de cicatrices. Ce qui n'est pas normal, en seulement un an. Avant tout allait bien, maintenant j'observe des entailles profondes provenant d'automutilation, ou encore des traces d'ongles, ceux de ma mère évidemment. Néanmoins, elle n'était pas au courant. Après avoir désaoulé, elle oubliait tous les actes qu'elle eut cinq minutes plus tôt et prise de peur, je ne lui faisait pas part des actes horribles qu'elle me faisait subir.

Je détestait cet aspect de son caractère, parce que j'adore, tout autant que je déteste ma mère.

En temps normal c'est une femme pleine de joie, son sourire est toujours remonté jusqu'aux oreilles et son rire est contagieux. Si je devais donner la définition de la bonne humeur, je donnerais sans hésiter son prénom, joy.

Malheureusement, ce sentiment de bonheur et d'union n'est plus celui qui régnait au sein de notre foyer auparavant. Liam s'absente souvent, il sort avec son meilleur ami. Owen. Je le déteste depuis notre plus jeune âge, il est juste insupportable. C'est comme si il avait prévu d'éloigner mon frère de moi-même et de ma mère. Depuis que Liam est ami avec ce fameux Owen, il n'est plus le même, il est devenu distant et froid.

Comme sa voix.

Il ne me parle plus comme avant, et lorsqu'il le fait, il ne le prend pas au sérieux et se fout de ma gueule pour avoir espéré de retrouver un dialogue "normal".

Il est vrai que Liam a également eu beaucoup de mal à garder le sourire et l'envie de vivre suite au décès de notre père. Ils étaient très très proches. Owen l'a beaucoup aidé.

A l'inverse de moi, ce qui est sûrement la raison de pourquoi je ne le tolère pas, pas même légèrement.

Au lieu de "m'accompagner" lors de cette épreuve, il a préféré me charrier en me disant que c'était en partie de ma faute s'il était décédé, mais putain j'avais 15 ans! Il ne cesse de se moquer de moi, et il n'a pas manqué un jour depuis nos années de primaire pour le faire.

Alors je m'en suis sortie seule et j'y arriverai seule. Je n'ai besoin de l'aide de personne si ce n'est de la mienne.

_____

De nos jours.

Azaé

14/02/24, 09:36: J'ai maintenant 19 ans, wow. C'est fou comme le temps passe vite! Aujourd'hui je passe ma journée avec Liam et Owen, évidemment le fait qu'Owen soit là n'était pas un choix venant de moi, écrivais je dans mon journal. J'espère qu'il ne va pas faire le con et gâcher ma journée. Mais il ne faut pas que je pense à ça, il a même probablement oublié a propos de mon anniversaire!

14/02/24, 14:15: Liam et Owen sont arrivés à la maison, j'ai déjà peur. Quelque chose cloche et je le sais, mais quoi? C'est ce que j'ignore, et je compte bien le découvrir. Mais hélas il est temps d'aller sociabiliser avec le connard qui sert de meilleur ami à mon frère, Owen Guerra.

Après avoir écrit ces derniers mots, je rejoins les garçons dans le salon en descendant rapidement les marches de mon escalier. Arrivée dans ma pièce de vie, j'aperçu Owen, sans mon frère.

- Hé, il est où Liam? demandais je énervée.

- Aucune idée, il s'est barré il y a 10 minutes et il répond pas à mes appels, lâcha-t-il dans un souffle agacé.

- Putain, jurait je dans un souffle.

Manquait plus que ça.

- Je vais attendre qu'il rentre sur le canapé, sers toi un verre d'eau, bref fais ce que tu veux. lui informais je.

- Joyeux anniversaire, microbe.

Oh, alors comme ça il me souhaite mes anniversaires maintenant? C'est nouveau. Heureusement qu'il ne l'a jamais fait d'ailleurs, seulement l'idée d'un jour entendre ces mots sortir de sa bouche réussi à me donner la nausée.

- Merci, Owen. dis-je sur ton sarcastique comme si je ne le pensais pas. Ce qui honnêtement, était le cas.

- N'ose pas croire que je le pense, j'ai été forcé par ton frère. Si je pouvais te laisser crever au fond d'un ravin je le ferais.

- Haha, très drôle.

Quel enfoiré, il a vraiment cru que je le pensais sincère dans ses propos? Il est loin du compte.

- Il est où le gâteau? Je crève la dalle putain

Non mais il est sérieux? Je suis pas sa merde.

- Je travaille pas pour toi, si tu veux un truc à bouffer, prépare le.

Avant qu'il puisse surenchérir avec une insulte ou un truc du genre, Liam arrive en défonçant littéralement la porte.

- SURPRISE! cria-t-il au moment d'entrer dans le salon.

Liam est très expressif, il montre clairement quand ça va pas, ou à l'inverse, quand ça ne va pas du tout.

Après avoir entendu la voix joyeuse de mon grand frère, je me leva et me jeta dans ses bras, envoyant le gâteau qu'il tenait dans ses mains au sol.

- Contente de te revoir, grand frère, dis-je dans les bras de celui-ci.

- C'est bon vous avez fini? Vous avez niqué le gâteau! rétorqua Owen.

J'avais oublié qu'il était là lui, la journée s'annonce longue..