Chapitre 3 / L'arrière cours

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Au bout d'un an d'errance et de questions, un soir plus arrosé qu'un autre, certainement après l'abandon d'un de leur camarade des sangs neufs qui les accompagnaient, le chef de l'escadron, Herrington avait suivi le jeune garçon, Walhas qui l'obsédait corps et âme. Pour prendre l'air et essayer d'en apprendre plus sur lui comme à son accoutumée. Le moment préféré de sa semaine quand le jeune homme lui parlait de lui et partageait ses pensées qui étaient bien souvent commune aux siennes. Car effectivement au début les questions se faisait discrète. Cependant, les mois filant les deux hommes avaient constaté leurs points en communs concernant l'idée qu'il se faisait de la guerre notamment. Une rareté puisque la majorité des militaires idolâtrait réellement leur métier. Emry avait perdu fois en son métier et en sa passion qu'est l'aviation, il y a bien longtemps. A la mort de son dernier escadron, cela l'avait définitivement prouvé. Il n'avait plus rien à construire dans l'armée une fois la guerre terminée. Cela ne fut pas simple pour le Cadet Walhas de se faire apprécier et accepter par l'escadron et surtout par leur représentant légaux. Le Gallois lui laissait lui poser des questions et un jour il s'était lui aussi mit à lui en poser. Walhas avait été le plus heureux des hommes quand il avait compris que son chef s'ouvrait enfin à eux et spécialement à lui. Il se sentait honoré de sa présence à chaque fois que Emry Herrington les accompagnait dans leur activités quotidiennes. Au moins, quand ils se parlaient ils pensaient à autre chose que la guerre qu'ils vivaient à chaque instant, à chaque minutes, à chaque battement de coeur.

Il songea à leurs nombreuses conversations qu'ils entretenaient, presqu'en secret. Sans y faire attention. Le blond s'était rendu à l'arrière du bar. Finissant son verre tranquillement accoudé à la rambarde extérieur. C'était un lieu où les hommes vidaient leur tripes en silence, et également l'endroit où les couples d'un soir fugueur de la soirée trop bruyante se réfugiaient pour discuter calmement.

Quand il entendit des pas le rejoindre dans les fraicheurs que composait l'air de fin d'été, il sut que ses pas appartenait à son supérieur. Il engagea la conversation dès que le Capitaine se retrouva à sa hauteur sans pour autant tourné son regard vers son homologue.

- « Si les autres vous vois ici avec moi, ils vont se poser des questions. C'est rare deux hommes qui vont vomir en même temps.
Ce n'est pas interdit de ne pas se sentir bien ».

Ils se regardèrent comme happé par le regard de l'autre. Le temps sembla comme s'arrêter. Le chef essaya de se reprendre en se massant le crâne.

- « J'ai certainement trop bu. Vous avez raison, ils vont trouver cela étrange. »

Le jeune blond continua de le regarder avec des yeux d'une intensité que l'on donnait généralement à sa maman petit, à sa meilleur amie d'enfance quand on découvrait ce qu'était une fille et ce qu'elle avait sous leur jupes légères. Ce n'était pas un regard d'un homme bourré, mais bien d'un jeune garçon clairvoyant prêt a déclaré ou découvrir quelques choses d'importants.
C'est alors que le Cadet se lança pendant que son chef, les yeux se tournant vers l'obscurité de la forêt une main dans les cheveux, il sentit tout à coup une main se poser sur la sienne appuyer contre la rambarde.

Le chef sursauta, mais se t'argüa de regarder l'homme dans les yeux, il fixa la main ne souhaitant plus réfléchir plus qu'il ne le pouvait. Pas après une soirée aussi arrosée en tout cas.
Cela fait toujours ça quand on perd un pilote dans l'escadron. Puis la main était si douce que cela lui réchauffa le coeur.

Le chef entendit les pieds du jeune pilote se rapprocher de lui. L'autre main qui ne touchait pas la sienne s'appuya sur sa hanche et c'est seulement à cette sensation de trop que le chef de l'escadron regarda dans les yeux le beau jeune homme blond. Ils étaient parfaitement lucide. Le bain d'air frais avait remis leurs idées en place et désormais c'était un feu hardant et brûlant qui consumait leur tripes. Bien plus que pendant les vols violents de la guerre. Les émotions décuplés par l'alcool encore présents dans le sang.

Au-delà des frontières : l'amour interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant