CHAPITRE 3

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« La famille, c'est comme un contrat de Yakuza : t'en sors pas vivant. »

LEILA

Un silence prit place après que le frère de Aoto soit parti. Et même après son départ, la tension ne s'apaisa pas et on avait l'impression d'être dans le couloir de la mort, attendant une sanction invisible mais imminente.

— Je suis terriblement désolé, cher enfant. On peut dire que Ryûji, mon fils, est un spécimen, disons... rare. Dit monsieur Yamato avec un léger sourire qui n'atteignit pas ses yeux.

Je lui renvoyai son sourire avant de répliquer à mon tour, quoiqu'étant gênée.

— Ne vous en fait pas, monsieur, je... Ce n'est rien. J'ai juste été surprise. Aoto ne m'avait jamais parlé d'un autre frère et j'ai juste... enfin...

Je me mis à bafouiller sous le regard moqueur du chef de famille qui me tapota l'épaule avant de faire le chemin inverse et quitta la pièce me laissant en présence d'Aoto et Kise.

— Je vais moi aussi vous laisser les jeunes, j'ai à faire. Belle Leila, je vous dis au revoir ! Dis Kise en souriant avant de se tourner vers moi, faisant une révérence théâtrale, puis quitta la pièce à son tour.

Après le départ de Kise, Aoto me prit par la main et m'emmena dans la chambre qui m'avait été attribuée. Elle était belle et spacieuse, le tout avec une décoration traditionnelle qui me fit sourire.

— Pense à te reposer, ma Déesse. Je dois aller voir mon père, on se verra plus tard, d'accord ?

Aoto partit, me laissant avec une multitude de questions me trottant dans la tête.

— Ma pauvre Leila, tu te fais des idées.

Je me faisais des idées, n'est-ce pas ? 

***

RYUJI

Bureau du chef Kōshitsu

Si vous croyez que la mort est barbante, alors vous n'avez jamais eu de réunion de famille chez les Kōshitsu.

Avec la venue de l'autre imbécile qu'est mon frère, notre cher et vénéré père a décidé de faire une « petite » réunion de famille. Autant vous dire que nous retrouver tous dans la même pièce n'apportait généralement rien de bon. 

Père était assis derrière son bureau tandis que Aoto et Kise étaient assis sur les tatamis tout en discutant entre eux de banalités.

À voir cette scène, on aurait dit un film de mauvais gout comme cette série là ! « La petite famille dans la prairie » Ou alors c'était « les idiots heureux dans la prairie » ? Bref, de mauvais gout, exactement comme la scène qui se passait devant moi.

— Ryûji, veux tu bien prendre place aux côtés de tes frères ?

Je regardai mon père avant de rouler des yeux. J'étais bien dans mon coin et comptais rester le plus loin possible de ce connard d'Aoto.

— L'idiotie est contagieuse, Père. Je refuse de m'asseoir à côté de ce Crétin. Dis-je en toisant Aoto qui me regardait avec un sourire qui n'atteignait pas ses yeux qui eux me lançaient des éclairs.

Père soupira et finit par ne plus me calculer. Après tout, selon lui, je suis... Comment il dit déjà ? Ah oui, un « cas désespéré ». Mais il n'est pas mieux. Et comme on dit, « la pomme ne tombe jamais loin de l'arbre ».

INDOMPTÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant