CHAPITRE 5

174 22 61
                                    

« Si la vie te donne des citrons, fais en une limonade et... verse-la sur les plaies de tes ennemis. »

RYUJI

Chienne de vie...

La nuit était rapidement tombée, enveloppant la ville dans un voile d'obscurité qui semblait refléter l'atmosphère sinistre qui régnait dans mon esprit.

Assis seul dans mon bureau, j'observais les feuilles étalées devant moi, les lettres semblant danser dans la lueur vacillante des lanternes.

J'ai besoin de café...

La réunion avec mon père avait laissé un gout amer dans ma bouche. Une sensation de danger imminent planait sur notre famille, telle une épée de Damoclès prête à s'abattre sur nous à tout moment.

Il pouvait y avoir un traitre parmi nos recrues...

Les paroles de ce vieux Sénile résonnaient dans mon esprit et me firent soupirer.

Un ennemi invisible avait décidé de faire tomber les douze familles de Yakuza.

Non, encore pire, une menace sournoise s'était infiltrée dans les rangs de notre organisation et semait la discorde et la méfiance parmi nos alliés les plus proches.

Nous étions confrontés à un adversaire redoutable, un ennemi sans visage et sans nom dont les intentions étaient aussi obscures que les ténèbres qui enveloppaient cette nuit.

Je serai les poings sentant une sourde colère monter en moi face à tout ce merdier.

Nous avions traversé des épreuves auparavant. Nous avions affronté des ennemis redoutables, mais, cette fois-ci, c'était différent.

Comment combattre un ennemi qui reste sagement dans l'ombre attendant patiemment son heure pour frapper ?

Les suspicions s'élevaient parmi les familles. La confiance et la coalition durement acquises les années antérieures étaient en train de se fragiliser et si l'on n'attrapait pas rapidement le coupable, personne ne pourrait arrêter le bain de sang qui ébranlerait tout le Japon.

Je sais que nous devons rester vigilants, que nous devons nous serrer les coudes et rester unis face à cette menace grandissante, même si, au fond de moi, je ne peux m'empêcher de craindre cet avenir incertain qui se ramenait à grande vitesse.

- On va vraiment tous crever merde... J'ai vraiment besoin de ce foutu café.

Résigné et sans solution, je finis par me lever et sortir du bureau marchant le long des couloirs de la demeure sans but fixe.

Mais une chose était sure : quelle que soit la tournure que prendra cette bataille, je serai prêt à me battre afin de protéger ma famille, parce que c'était mon devoir de protéger son honneur.

Je suis le démon des Kōshitsu, tel est mon destin...

Au milieu de cette incertitude, je savais que je ne pouvais pas reculer. Je ne pouvais pas trahir la promesse que je lui avais faite...

Il disait que même dans les ténèbres les plus sombres, il y avait toujours une lumière qui apparaissait pour nous guider à travers la noirceur en nous rappelant que tant que nous restions unis, rien ne pouvait nous battre.

Des conneries ! Comme la moitié des choses que cet enfoiré faisait sortir de sa bouche.

- Encore aujourd'hui, je ne comprends pas d'où te venait cette assurance...
Ma voix ne fut qu'un murmure. Un murmure rempli de secret dont seuls la lune et les ténèbres en furent les témoins.

INDOMPTÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant