CHAPITRE 4

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« Parfois, le silence est la réponse la plus bruyante. »

LEILA

Une semaine venait de s'écouler depuis mon arrivée à la demeure Kōshitsu et je passais le plus clair de mon temps à faire une liste des choses que je devais faire en bon touriste qui se respecte.

En temps normal, je serai déjà sorti pour visiter comme le fera une personne visitant le pays, mais j'avais interdiction de sortir.

Ordre donné par Aoto que je n'avais pas vu depuis une semaine.

C'est culotté de sa part tout de même.

Le gars disparait, mais m'interdit de sortir ? À croire que j'étais devenue une prisonnière.

Quoiqu'il en soit, il se trouve que depuis une semaine, je m'ennuyais ferme et rien ne semblait pouvoir changer cela.

J'avais pris le temps de visiter un peu la demeure. Du moins, ce qu'on m'avait laissé voir et j'avais remarqué des détails assez troublants.

Déjà, qui avait besoin d'autant de gardes de corps ?

La maison était complètement barricadée et pleins d'hommes en costards cravates étaient postés un peu partout, renforçant mon malaise.

Au début, je pensais me faire des idées lorsque je croyais me sentir épié, mais c'était bel et bien le cas !

J'avais surpris une discussion entre ces hommes qui se relayaient des informations à mon sujet, notamment sur mes activités au sein de la maison.

En me voyant arriver, ils avaient fait mine de rien et avaient continué à discuter en japonais, sauf que, chose qu'ils ne savent probablement pas, je parle japonais !

Je ne sais plus trop quoi en penser. Si c'était arrivé une fois, j'aurais pu le comprendre, après tout, je suis une étrangère logeant dans la maison de leur employeur, mais il se trouve que tout le monde le faisait sans scrupule, et même les servantes.

En parlant d'elles, elles sont sans aucun doute les plus dangereuses de cette maison.

Elles n'épient pas uniquement mes vas et viens, mais critiquent aussi mon style vestimentaire, mon « manque de manières », ma façon de manger ou de parler.

Moins uns et je leur en mettrai une. Parole de Leila !

Mais une chose est évidente : plus le temps passait et plus je regrettais ma venue.

Moi qui pensais avoir des vacances, j'avais l'impression d'être dans une prison dorée dont les barreaux étaient tenus par les habitants de cette maison.

Cette situation n'était clairement pas saine, mais à qui allais-je me plaindre ? Mon seul allié, ce cher Aoto brillait par son absence.

À part ça, une autre chose devait être soulignée : j'avais une servante et un garde de corps attitrés.

Pourquoi ? Je ne le saurais probablement jamais à moins que quelqu'un se donne la peine de m'expliquer.

Le garde du corps était discret et ne se montrait presque pas. Il agissait comme une ombre, ne parlait pas.

Il me met mal à l'aise sans que je sache pourquoi.

Ensuite, il y avait Sayaka, la servante qui m'avait été attribuée.

Le dire ainsi me parait bizarre, mine de rien...

En soi, sa présence n'est pas dérangeante, au contraire. Elle est une très belle jeune femme japonaise, si distinguée dans ses gestes que j'ai l'impression d'avoir en face de moi une poupée en porcelaine.

INDOMPTÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant