Nouvelle vie, c'est partie

Chapitre 10

JOE

Je n'aimais pas me replonger dans mes souvenirs. Maeva et Hugo, "mon beau-père", m'ont toujours frappé. J'ai mis du temps à comprendre que ce comportement n'était pas normal. Plus je grandissais, plus les coups devenaient importants, jusqu'au jour où ils sont passés à la ceinture. J'en ai gardé des marques que je déteste, elles me rappellent que j'étais faible et que je suis resté dans cet enfer. J'en étais arrivé à un point où quand je me faisais rabaisser ou insulter, c'était une très bonne journée.

Je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas parti avant. Mais ça ne sert à rien de me prendre la tête, on ne peut pas retourner en arrière. Une fois parti, je me suis retrouvé à la rue. J'avais quitté un enfer pour en retrouver un autre, j'étais faible et j'avais peur. Un mois... je ne sais pas comment j'ai pu tenir le coup jusqu'à ce que Tonton vienne me sauver. J'ai vraiment galéré au début de ma formation, on a commencé par le combat, ce qui a été très long à maîtriser car recevoir des coups ne m'aidait pas avec mon traumatisme. Mais une fois dépassé, j'ai progressé jusqu'à devenir l'une des meilleures.

Le maniement d'arme était ma deuxième formation et ma troisième était plus centrée sur les tactiques de diversion, pour se sortir d'une situation délicate. J'ai enfin pu, comme promis, m'approcher d'un ordinateur. Paul était mon formateur, il m'a tout appris. C'était comme un nouveau langage pour moi, un nouveau monde rempli de cryptage, piratage, pare-feu, intrusion... J'en découvrais toujours plus chaque jour et j'en redemandais encore. Paul avait du mal à m'arrêter, au moins pour dormir et manger.

En peu de temps, je l'ai surpassé. Il m'appelait son petit génie. J'ai continué à progresser chaque jour, jusqu'au moment où Tonton m'a donné une vraie mission, puis une deuxième, une troisième... En un an, j'étais devenue l'une des meilleures hackeuses du pays, sous le doux nom de Cerbère. Je me retrouvais à 16 ans sur la liste des 10 hackeurs les plus recherchés du FBI. J'en étais fière. J'ai pu aussi effacer toute trace de mon existence. Joséphine Johnson était morte et Joe était née.

Les Portes de l'Enfer était le nom de notre organisation créée par T (pour les intimes). Nous étions une drôle de famille, j'avais plein de cousins et chacun avait un rôle à jouer. Mais après 7 ans, je commençais de plus en plus à m'éteindre. À couler, chaque jour, c'était la même routine monotone et rien ne changeait. Il me manquait quelque chose, j'avais besoin de plus et T  l'avait remarqué. Il connaissait mon histoire dans les moindres détails et m'a suggéré d'entreprendre des recherches sur mon père.

Mais les mots de ma génitrice restaient gravés dans ma mémoire. Avec ses encouragements, j'ai décidé de sauter le pas et d'entreprendre des recherches sur Thomas Wilder. Son nom avait échappé à ma génitrice une fois. Le fait qu'il soit le président d'un club de bikers m'a fait hésiter, mais en approfondissant mes recherches et en ayant l'organisation derrière moi qui me soutenait en cas de problème, j'ai fini sauté le pas. La suite, on la connaît.

Il méritait de savoir une partie de ma vie, mais pas tout d'un coup. Je ne pouvais pas me le permettre tant que je n'avais pas 100% confiance en eux. Je rentre d'un pas décidé dans le clubhouse. Dès que mon père me voit, il me rejoint et me prend dans ses bras, s'excuse, me demande pardon et me dit qu'il s'inquiète vraiment pour moi. Nous avançons vers ceux qui font partie du cercle privé du club. Je me dirige vers Joker, lui embrasse la joue et le remercie, ce qui n'a pas du tout plu à Pain. Il grogne au moment où ma bouche se pose sur la joue de Jo (j'ai décidé de son nouveau surnom en tant que meilleur ami, ha ha), ce qui me fait sourire. Je me retourne vers mon père:

"Je suis prête à vous confier une partie, et seulement une partie, de ma vie pour l'instant, mais je veux que cela reste dit dans la discrétion."

Messe tout de suite, Joe, suis nous. 

"Joe, tu connais déjà la plupart des personnes qui se trouvent dans cette pièce. Je te présente Hunter, notre Road Capitaine, Fire, notre ancien Sergent d'Armes, et Quiet. Il ne rajouta rien sur lui, son regard était tellement froid qu'il me donne la chair de poule. 

"Elle connaît déjà tout le monde" lui rappelle Jo. Il l'ignore et continue, 

"Joe, tu peux faire confiance à chacun d'eux." Il y avait mon père, Papi, Gamer, Joker, Blade, Doc, Fire, Quiet, mon père et Pain. 

"Quand tu y es, tu y es" et je me mets à raconter mon enfance dans les moindres détails, même les plus sordides, et mon passage quand j'ai fugué et que je me suis retrouvé à vivre dans la rue.

Mais je m'arrête là, en les informant juste que j'avais fait la rencontre d'une personne qui m'a sauvé la vie. 

"Je ne vous en dirais pas plus, mais vous devez savoir que mon beau-père est un vrai psychopathe. Pour lui, je suis sa propriété, il n'a jamais arrêté de me chercher, mais j'étais bien caché, et quand vous avez fait une recherche sur moi, il a dû le voir comme moi j'ai pu le voir, et il doit déjà être sur la route pour venir ici.

Je pense que la meilleure solution serait que je retourne chez moi où il n'a jamais pu me trouver et je viendrai vous rendre visite de temps en temps. Je ne peux pas lâcher un tel psychopathe sur le club." 

"IL EN EST HORS DE QUESTION." 

"Je décide seule de ma vie, merci." J

"Joe, peux-tu nous attendre au bar s'il te plaît? Je sors sans me plaindre car j'ai bien besoin d'une bière.

                                                                                         *

GUN

J'ai envie de les faire souffrir comme jamais. 

"Gamer fait tout pour en savoir le maximum sur eux : Ma fille n'aurait jamais dû vivre ça." Tous les visages de mes frères dégagent la même haine que moi. 

Même si ça ne faisait pas longtemps, tout le monde adorait Joe. Pour Quiet et Fire, il leur suffisait de savoir que c'était ma fille. Je voulais voir avec eux s'ils préféraient que j'éloigne Joe du MC et que je la protège de mon côté. Ou si le club était d'accord pour la protéger d'un psychopathe. Sans hésitation, ils lèvent tous la main pour protéger Joe. Maintenant, le plus dur allait être de lui faire accepter ça.