Chapitre 2 : La honte, ou la période de ma vie que j'aimerais oublier


19 3 0
                                    


 Je continue ma course jusqu'au chemin qui mène au parc, que j'emprunte en marchant. J'ai besoin de silence et d'être seule avec moi-même. Je m'assois sur un banc en métal et observe les arbres, perdue dans mes pensées.

Rachel Kinnear à tout pour elle. Elle à des cheveux parfaits, une famille parfaite, de bonne notes et tout le monde veut être son amie. Sauf moi. Mais dans son monde tordu, il ne lui manquait qu'une chose : un bouc-émissaire. Je tient ce rôle depuis qu'une fois, en classe, j'avais refusé de lui donner mon manuel de math pour lui éviter une punition sanchant que, moi j'en échoperai si je m'éxécutais


Moi, mes cheveux sont tout hyper volumineux et font souvent des noeuds, ma famille n'est pas ce que l'on pourrait qualifier de « normale » et mes notes sont assez médiocres, sûrement parce que je me concentre sur le hip-hop.


Je sors mon téléphone.
Eh ben. Je suis déjà en ligne avec une cinquantaine de vues, et ça augmente à chaque segondes.
Bon, le côté positif est qu'elle à filmé l'intégralité de ma chorégraphie, je peux donc avoir une idée de ce que je dois améliorer ou pas.
Le côté négatif est qu'il existe au moins cinq remix différent de ma chute, dont un avec une tête de chat qui, je l'admet, est plutôt drôle.
Cet incident m'a officiellement fait dégringoler au rang de paria.
Bon, j'ai vu pire, ayant été « la Chinoise du village » toute ma vie, même si j'ai un petit pincement au coeur.
C'est assez drôle enfaite, d'être connue de tous comme « la Chinoise », alors que je suis japonaise.
- Linh ! Linh !
Je me retourne et voit ma grand-mère courir vers moi. Bien sûr, elle à tout vu.
C'est une vielle dame assez jolie, qui porte sa cheuveulure grise dans une couronne tressée. Elle s'habille avec de longues robes fleuries qui lui déscendent jusqu'au chevilles.
-Ma chérie, souffle-t-elle, est ce que ça va ?
-Oui, je mens, ne t'inquiète pas.
Elle me lance un regard sceptique.
-Tu sais, tu n'est pas obligée d'aller bien tout le temps. Sache que je suis là pour toi. Ce n'est pas grave, tout le monde tombe de temps en temps.
Elle me serre dans ses bras, ou je me lache totalement.

***
La semaine qui suit est un calvaire. Heureusement que c'est les vacances d'été. À chaque coin de rue, chaque fois où je vais à la boulangerie ou au supermarché, j'entends des ricanements ou des chuchotements.
Les résultats du concours de talents sont affichés un peu partout dans la ville. Bien sûr, je n'ai pas gagné, ça aurait été trop beau. C'est une petite fille qui joue de la flûte traversière qui à eu le premier prix.

Neuf jours après l' « incident », histoire de me changer les idées, je me rends au studio de danse. C'est une petite salle avec un sol en bois verni, des miroirs sur les quatre murs, une barre (c'est aussi la salle de danse classique ) et l'appartement de Cassie, la propriétaire, au premier étage. J'entre et vais directement aux vestiaires pour me changer. C'est seulement lorsque je sors que je remarques les rires d'un petit groupe de gens réunis autour du tableau d'affichage.

Une photo, du moins une capture d'écran de la vidéo est punaisée au mur. On m'y voit à plat ventre sur le sol, les cheveux cachant mon visage. En dessous, quelqu'un à écrit au marqueur :

« QUI LUI EXPLIQUE QUE MARCHER EST LA PREMIÈRE CHOSE QU'ON EST CENSÉS SAVOIR FAIRE ? »
Je tends la main et arrache la feuille du mur. Sérieusement ? Ils ne vont vraiment jamais me lâcher avec ça ?

Lovely girlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant