Chapitre 44 : Tu sais quoi T/p ?

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C'est sûrement le sentiment le plus honnête que j'ai pu voir dans ses yeux aujourd'hui.

Mes questions l'ont distrait, il laisse tomber la serviette au pied de la machine à laver et se penche pour la ramasser.

Pendant un instant, il est à la hauteur de mes genoux, et je sais qu'il a une vue directe sur mes jambes nu dû à mon pyjama léger.

Sa main prend appui sur le rebord de l'appareil, effleurant le tissu de mon short ce qui me procure d'horribles frissons.

"Il faut croire que tu ne devrais pas te mêler de ce qui ne te regarde pas."

Le brun se redresse sans me quitter des yeux, alors qu'une pulsion lente et douloureuse a pris place dans mon bas-ventre.

"À moi maintenant."décide t-il sans se laisser distraire plus longtemps par l'ambiance suffocante qui s'est installée entre nous.

Son regard s'assombrit.

"Est-ce que tu vas me dire si ton père te frappe ?"

Je me fige et, décontenancé par sa question directe, je reste un trop long moment à le regarder comme une personne s'étant laissé rattraper par ses mensonges.

Mon instinct me crie de faire quelque chose pour me sortir de cette situation dangereuse, mais je sais que c'est peine perdue, et que nier ou avouer une quelconque info reviendrait au même.

Alors, je ne sais pas pourquoi, ni comment l'idée se fraie un chemin dans mon esprit, mais ma main se retrouve sur sa nuque et, à la seconde d'après j'ai avancé mon visage près du sien.

Je ne réfléchis plus, profitant du fait qu'il ne recule pas et j'écrase mes lèvres sur les siennes.

Je le sens se tendre, ses mains de part et d'autre de mes cuisses, et je me demande combien de temps va durer ce baiser au goût du sang, mais remplie de sens, avant qu'il ne me repousse.

Ça ne tarde pas, Charles me repousse et la machine à laver pourtant ancrée au sol crisse sous mon poids.

L'air circule plus lentement dans la pièce. J'ai encore la sensation de ses lèvres pressées contre les miennes.

Il me scrute, la mâchoire crispée avant de prendre la parole.

"Tu sais quoi T/p ?"

Ses yeux me paraissent si froid que je regrette mon geste.

"Tu fous vraiment le bordel dans ma tête."

Il passe une main derrière ma nuque pour me tirer vers lui et je sens son souffle contre mes lèvres.

Trop lentement, comme pour me faire regretter mon audace, il scelle nos bouches pour prendre le contrôle.

Le baiser devient différent, ses lèvres sont si douce qu'elles me donnent le tournis et je pince les miennes pour l'empêcher d'aller plus loin, mais sa main sur mon cou me fait frissonner et celle qui prend appui sur la machine à laver s'accroche à mon bas de pyjama.

Il s'invite entre mes jambes ouvertes par le choc et le désir, franchissant définitivement la carapace que j'essayais de mettre entre nous deux.

C'est si agréable qu'après un instant de lutte avec moi-même, je le laisse approfondir notre baiser et lorsque nos langues s'effleurent, je sens ma tête se vider et mon estomac se retourner.

𝑫𝒆𝒔𝒕𝒓𝒐𝒚 𝒎𝒆 [ 𝑪𝒉𝒂𝒓𝒍𝒆𝒔 𝑳𝒆𝒄𝒍𝒆𝒓𝒄 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant