Chapitre 43 : Je veux savoir ce que tu insinues.

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Je m'exécute d'une main, comprenant que je ne pourrais pas y échapper.

Mais ce serait mentir que de dire que je suis complétement indifférente à la situation.

Je sens que nous franchissons un palier de plus dans une intimité que je n'ai pas envie de découvrir maintenant par crainte.

Pourtant, il pose la serviette mouillée sur ma joue avec tant de tranquillité que je suis certaine d'être la seule à sentir mon estomac tomber à mes pieds.

"J'ai l'impression que je dois toujours prendre soin de toi comme si tu étais une fleur fragile."murmure Charles en passant le bout de tissus sous mes yeux pour essuyer mes larmes et détendre mon visage.

"Je ne t'ai rien demandé Charles."

C'était la seule chose que j'avais réussi à dire et je m'en voulais presque immédiatement.

"Tu n'as pas besoin de parler pour me demander quelque chose ma belle."

Je croise son regard, le dévisageant instantanément.

Je fixe sa bouche écorchée. Le sang a coagulé sur sa lèvre supérieure, je me force à regarder ailleurs, me rendant compte que cela me trouble plus que d'habitude.

Il esquisse un début de sourire, qui s'efface avec la concentration, sa main toujours au-dessus de mon visage s'assure de passer sur chaque recoin de mes joues.

Je ne m'imaginais pas qu'il pouvait être aussi délicat et j'avoue que cela me fait du bien.

"C'est pour que tes yeux ne soient pas gonflés à ton réveil."

Son regard me paraît difficile à soutenir, mais pourtant, je le fais.

"J'imagine que tu as raison."murmurais-je.

"Wow, enfin, tu admets ce genre de chose."

Je fronce les sourcils et mon regard se durcit.

"Quoi ? Tu ne me trouves pas gentil ?"

Il continue le mouvement contre ma peau, mais j'ai bien conscience qu'il n'en a plus l'utilité. Ce constat me rend nerveuse.

"Tu m'as dit que j'appartenais à Ferrari."commencais-je.

Il s'immobilise, le tissu entre les doigts, son corps presque calé entre mes jambes. La tendance, c'est inversé, c'est moi qui mène la danse maintenant.

"Je veux savoir ce que tu insinues."

La pression sur ma joue, faible, soit-elle m'incite à me taire donc je ne dis plus rien comme si ma bouche était scellée.

"Ne pose pas plus de questions ma belle."

"Pourquoi ? Il y a quelque chose que je ne sais pas dans notre histoire ?"

C'était indélicat comme question, il pousse un soupir, presque amusé que j'insiste sur un sujet qui, de toute évidence ne me concerne pas.

"Si je réponds à la question, alors tu répondras à la mienne ?"me demande soudainement le pilote Ferrari.

"D'accord"dit-je simplement, même si je n'ai pas vraiment l'intention de me prêter au jeu.

Il aspire l'intérieur de sa joue, juste assez pour que je le remarque, je fixe ses lèvres charnues, elles semblent vouloir repousser le moment fatidique.

"Disons juste que je n'ai pas le choix, si je ne change pas de réputation, ma carrière pourrait se terminer."

J'ai un genre de pincement au cœur très désagréable.

Son regard se perd dans le vide et il arrête de toucher mon visage, quand ses jambes frôlent les miennes parce qu'il s'est légèrement laissé aller en avant, il secoue la tête.

"Enfin bref, nous devrions arrêter d'en parler."

"Pourquoi ?"

Au lieu de s'énerver, parce que je me montre toujours plus indiscrète, il plante de nouveau son regard dans le mien et j'y décèle du regret.

𝑫𝒆𝒔𝒕𝒓𝒐𝒚 𝒎𝒆 [ 𝑪𝒉𝒂𝒓𝒍𝒆𝒔 𝑳𝒆𝒄𝒍𝒆𝒓𝒄 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant