J'étais assise sur le canapé de la maison. Tout un tas de personnes était venue me voir, en se présentant et en me souhaitant de sincères condoléances. J'avais acquiescé à chaque fois. Aucun autre son n'était sorti de ma bouche. C'est comme si elle était paralysée. Incapable de dire quoi que ce soit. J'étais enfermée dans ma tête. En compagnie d'un monstre rempli de noirceur, qui augmentait sa taille à chaque heure qui passait. Quant à eux, les heures. Elles passaient si lentement que je n'avais qu'une seule envie : que tous ces gens partent de chez moi. Je voulais être seule. Pour enfin laisser la peine sortir. Cette peine que je tentai de dissimuler sous un faux sourire. La seule façon que j'avais trouvée pour me protéger de ce monde affreux avait été de cacher mes émotions. De les laisser dissimuler dans un coin de ma tête, sans jamais les laisser sortir au grand jour. Seulement quand j'étais seule.
Puis la colère avait pris le dessus. Je ne supportais plus ces personnes qui souiller ma maison. Notre maison. À moi et ma mère. Je ne supportais plus, ces faux pleurs, ces faux sourire et leurs regards de pitié. Je voulais qu'ils partent. Je voulais être seule. SEULE.
Seule.
La colère me prit aux tripes. Les poings serrés, la respiration saccadée. Je ne pouvais plus endurer ces gens. Ce n'était plus possible. Il fallait qu'ils disparaissent. Carla s'assit à côté de moi. Elle me connait très bien. Elle a vu ma détresse et elle est aussitôt venue vers moi. Cette journée était pour moi finie. Il fallait donc passer à autre chose et que ces gens partent. MAINTENANT.
— Il faut qu'ils partent.
— Oui, se sera bientôt fini, ne t'inquiète pas. Me répondit-elle.
— Non. Tu ne comprends pas. Il faut qu'ils partent. Répondis-je sèchement.
— Bientôt. Je t'-
— MAINTENANT. Lui coupais-je la parole.
Elle ignorait comment réagir. Je pétais légèrement les plombs. Laissant la colère prendre possession de moi. Mais, cette boule de nerfs grandissait, à mesure que le temps passait. Je ne pouvais plus tenir en compagnie de toutes ces fausses personnes. Je ne pouvais plus contenir ces émotions. Au lieu de laisser la tristesse s'emparer de moi, je laissai une colère destructrice prendre la place. Le regard noir et les sourcils froncés, je regardais Carla. Elle se levait automatiquement. Comprenant la détresse de mes mots. Elle tentait de dire aux gens de partir, mais peu d'entre eux l'écoutaient. Celui-ci m'énervait encore plus. PUTAIN. Il fallait qu'ils partent. Qu'ils disparaissent.
J'explosai. La colère avait pris le dessus, sur mes propres choix. Elle était là. Présente et si puissante. Je me levai d'un bond. Les poings serrés. Je murmurai d'un son à peine audible.
— Allez-vous-en.
Personne ne m'avait entendue, tellement les sons qui étaient sortis de ma bouche étaient bas. Mais, la colère était bien trop présente pour en rester là. Carla tenta de me calmer. Mais, il était déjà trop tard. J'étais en train d'imploser. Toute ma colère accumulée avait envie de sortie. Tout ce mal-être qui me rongeait. Il fallait que tout ça sorte. Que toute cette haine, tout ce que je ressentais, il fallait qu'il sorte de ce petit cœur brisé. Face à tous ces gens, je ne pouvais faire ressortir que ma colère. Je ne devais pas leur montrer que la tristesse m'avait consumé, à tel point, qu'il fallait qu'ils s'en aillent. Pour que je la libère. Loin de ces yeux de pitié. Seule, moi et mes démons.
— SORTEZ ! Hurlais-je.
Ils me regardaient tous avec des yeux grands ouverts. Ébahis. Ne sachant pas trop quoi faire, ils se regardèrent tous, un à un. Attendant que quelqu'un fasse le premier pas. Plus personne n'osait bouger. La tension était palpable. Un froid, s'était installé dans la pièce. Le regard vers le sol. Je fermai encore une fois les yeux. Je tentai en vain de me contrôler, de cette rage. Je la contrôlai pour me protéger, mais également pour protéger les gens qui étaient autour de moi. Apeuré, par ma soudaine envie d'envoyer chier tout le monde, en ce jour, merdique.
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Ceci n'est pas un conte de fées
RomantizmLe destin d'alba, sombre peu à peu tragiquement vers un monde bien plus dangereux qu'elle ne croit. Elle en perd ses principes et sa moralité dans ce milieu chaotique. Son avenir est incertain et la mort est présente pour l'accueillir au moindre fa...