Chapitre 16

1.4K 45 0
                                    

 Deux jours loin de ces tensions nous ont fait beaucoup de bien, elle sourit comme si l'incident chez mon père n'avait jamais eu lieu. Sofia monte dans sa chambre tandis que je me sers un verre d'eau. Un petit séjour près de la mer qui nous a rapproché, je ne lis pas cette peur dans ces yeux. Je bois tranquillement quand soudainement un cri retentit à l'étage, la voix de Sofia. Sans réfléchir je pose mon verre puis monte à l'étage. En arrivant dans sa chambre je la vois assise contre son lit en état de choc, elle ne dit rien même en me voyant se contente de pleurer à chaudes larmes. Quelque chose de grave a du se passer mais quoi ? Dans son état elle ne m'aidera pas mais tient encore son téléphone en main. Sans aucun problème je le prends où un appel est encore en cours.

-Allô dis-je

-Mademoiselle Hopkins ?

-Bonjour je suis le fiancé de mademoiselle Hopkins elle est en état de choc pouvez-vous me dire ce qui passe?demandais-je

-Je suis le médecin Martinez se présenta-t-il j'étais en train d'informer votre compagne que sa sœur vient d'être admise dans un état préoccupant

-Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Venez sur place je pourrais vous expliquer plus facilement

-Très bien

Je raccroche comprenant enfin la raison de son cri déchirant, elle ne dit rien, ne réagit pas même quand je la touche. Quand mes mains se posent sur ces mains elle se jette dans mes bras à chaudes larmes. Un petit oiseau frêle qui ne sait pas comment gérer ce qui se passe.

-On va se rendre à l'hôpital et voir ce qui s'est passé

Elle ne répond pas. Je décide de la porter jusqu'à la voiture où elle ne dit rien. Cette réaction ne lui ressemble pas. Pendant que je roule ma main s'entrelace à la sienne pour lui montrer qu'elle n'est pas seule. Je connais peu sa sœur mais serait présent pour elle.

A peine garée elle se dirige machinalement à l'accueil qui lui indique rapidement le numéro de la chambre de sa sœur. Deuxième étage chambre deux cent cinq, près de la porte le médecin que j'ai eu au téléphone nous attend si je me fie à ce qui est écrit sur son badge.

-Mademoiselle Hopkins je suis le médecin Martinez

-Qu'est-ce qui s'est passé?demanda-t-elle inquiète

-Votre sœur se trouvait dans la voiture avec votre père à un croisement il s'est engagé n'ayant pas vu qu'une voiture arrivait sur eux expliqua-t-il le choc a été brutal, votre sœur a prit le plus gros

-Mon père était-il sobre ?

-D'après les premières constations il semblerait qu'il avait un peu bu

-Est-ce qu'elle va s'en sortir docteur ?

-Votre sœur aura besoin de rééducation pour ses jambes mais n'aura pas de séquelles sur le long terme

-Merci

Elle entre dans la chambre où en un instant son regard apeuré devient noir de colère, de rage simplement en voyant son père assis près du lit de sa sœur qui est reliée à des machines. Sa sœur lui ressemble beaucoup. Sofia est à fleur de peau mais déborde de haine en même temps.

-Ma puce dit son père

-Ne m'appelle pas comme ça ! Tout ça c'est de ta faute si tu ne buvais pas autant répondit-elle sèchement tu ne sais pas t'occuper de tes enfants en faite même conduire Ruby à son cours tu n'en es pas capable

-Mais

-Économise ta salive je sais déjà que tu avais bu alors écoute moi bien si elle ne s'en sors je te tiens pour responsable

-Sofia

-Ne sois pas si dure essayais-je de la calmer

-C'est avec maman qu'on aurait du vivre pas toi dit-elle en regardant sa sœur dans ce lit

Sur ces paroles elle part sans ajouter un mot le cœur brisé. Je salue brièvement son père puis la rejoins où des larmes roulent déjà sur ces joues. Elle se montre forte depuis qu'elle vit avec moi mais là elle craque et c'est normal vu ce qui se passe. Tranquillement on rentre à la maison.

Point de vue de Sofia

Ruby dans ce lit d'hôpital avec sa jambe dans le plâtre relié à ces machines était un vrai supplice. Mon père ne s'en voulait même pas, ça se lisait dans ces yeux. Comme si perdre une de ces filles lui étaient égal. Ce n'est pas de Glenn que j'aurais du la protéger mais de notre père, cet alcoolique qui ne pense qu'à sa petite personne. Cet incident m'a totalement coupé l'appétit même si je sais qu'ils se régalent ce soir, un chili con carne maison un délice mais pas pour moi ce soir. Je préfère largement être seule dehors près de la piscine à calmer mon esprit qui menace d'exploser. Assise sur le transat je contemple la lune tout en jouant avec mon bracelet. Si elle ne se remet pas totalement de cet accident Ruby peut dire adieu à ces rêves de danses et dieu sait qu'elle veut intégrer une école de danse. Depuis un an elle veut reprendre sérieusement la danse mais ce qui vient de se passer peut tout remettre en question.

-Tu ne veux pas manger quelque chose?demande Glenn en posant sa veste sur mes épaules

-C'est gentil mais je n'arrive à rien avaler

-Ta sœur va s'en sortir

-Tu as entendu le médecin elle a besoin de rééducation et ça coûte une fortune

-Ne perd pas espoir

-Mon père n'a pas les moyens de lui payer le centre de rééducation

-Je m'occupe des frais ne t'en fais pas rétorqua-t-il

Je le regarde me demande si j'ai mal entendu, il veut vraiment payer les frais de santé de Ruby ? Il ne sait rien d'elle et veut l'aider ? Ce geste ne sera pas gratuit mais quelle contrepartie va-t-il payer pour un tel service ?

-En échange de quoi ?

-Arrête de croire que je veux toujours quelque chose en échange rétorqua-t-il en me prenant contre lui te voir sourire n'a pas de prix alors accepte mon aide

-Tu n'imagines pas ce que ça représente pour moi

-C'est ma belle-sœur et puis je veux te voir heureuse

-Elle va être folle de joie

-Tu ne veux pas grignoter quelque chose?demanda-t-il

-Non merci mais en revanche je hésitais-je

-Dit moi

-Je peux dormir avec toi ?

-Mais tu n'as plus besoin de demander

Sur ces belles paroles je la prend dans mes bras puis on rentre doucement à l'intérieur. Voulant lui éviter les questions des autres qui vont la mettre mal à l'aise je monte directement à l'étage dans ma chambre. Une fois dedans je la pose par terre, sans dire un mot elle se dirige vers mon dressing tandis je vais poser ma veste sur le lit. Quelques minutes plus tard elle réapparaît vêtu d'un de mes t-shirt Jack et Jones noir avec l'écriture en blanc et une simple culotte. Elle est magnifique comme ça mais ce soir elle a besoin de réconfort donc je vais mettre de côté mes envies sexuelles. Je me change à mon tour puis la rejoint au lit où elle cherche mon contact comme si ça pouvait la rassurer. Collé l'un à l'autre elle finit par s'endormir paisiblement. 

Des dettes en cadeauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant